Pays multicolore et pluriethnique, le Sénégal apparaît comme un formidable creuset où diversité et tolérance cohabitent en toute harmonie.
Atterrissage à Dakar, où l’aéroport est encore une « zone touristique ». La capitale en elle-même peut surprendre, car elle ne ressemble pas vraiment à l’idée que l’on se fait de la ville africaine. Et pour cause, elle n’a rien en commun avec la cité sénégalaise typique. Urbaine, industrielle, à elle seule, elle brasse en population le cinquième du pays.
Dans ses environs, on ne manquera pas l’île de Gorée, pour mieux comprendre l’histoire de la traite négrière d’abord, et pour profiter de son atmosphère si particulière ensuite, à seulement 20 minutes de la capitale grouillante. Une sorte de langueur court sur cette cité au passé lourd et prenant, son ambiance douceâtre à la beauté indolente ne peut laisser indifférent.
Si la majorité des touristes se dirigent automatiquement vers la zone balnéaire de Saly-Portudal, au sud de Dakar, ce n’est pourtant pas là que l’on trouvera les plus belles plages ni, loin s’en faut, une vie sénégalaise traditionnelle.
À 5 km de là, on pourra assister au retour des pêcheurs de M’Bour, un des villages de pêche les plus importants de la côte : l’arrivée de ces dizaines de barques multicolores dans la lumière du levant est un spectacle à ne pas manquer.
On ira vers le Siné-Saloum pour admirer les richesses historiques de la région qui abritait autrefois les royaumes d’ethnies puissantes et fut le lieu de batailles notoires. Plus au sud, la pointe de Sangomar et la forêt protégée de Missira offrent des étapes pittoresques et des panoramas exceptionnels aux adeptes de tourisme vert.
Les aventuriers pousseront jusqu’au Sénégal oriental, une région méconnue car mal desservie par les transports en commun. Elle mérite pourtant d’être approchée de plus près : entre déserts et forêts vallonnées, l’Est sénégalais offre une grande diversité de paysages.
En route pour la région passionnante de la Casamance, coincée entre la Gambie et la Guinée, dont elle partage la culture. Mangroves et lagons se succèdent au cœur de la forêt tropicale, révélant une nature exceptionnellement riche.
On peut observer ces tableaux d’eau en faisant une croisière en pirogue sur le fleuve Casamance. On s’arrêtera dans les petits villages traditionnels installés sur les îles formées par les bolongs. La culture des rizières sculpte le paysage, les palmiers bordent les côtes, les plages s’étendent sur des kilomètres de sable fin.
Sa ville principale, Ziguinchor, est le parfait point de départ pour Cap Skirring, station balnéaire de la région, où les amateurs de sports nautiques se régaleront. Les voyageurs appréciant les lieux plus authentiques vibreront au contact de Carabane, ville sur l’eau, qui tient grâce aux palétuviers, site fantasmagorique délicatement posé entre terre et mer !
La cité dévoile sa grâce depuis la pirogue, au rythme nonchalant de la petite embarcation qui vous conduit. Isolée et comme abandonnée par le tourisme, elle offre une halte ensorcelante : ses plages paradisiaques s’étendent sans fin, pas le moindre toubab (“homme blanc” en wolof) ne semble en avoir foulé le sable.
On finira ce séjour en remontant vers l’extrême nord et Saint-Louis, ancienne capitale du pays au passé riche. Cité historique par excellence, elle distille des effluves de La Nouvelle-Orléans ou, plus proche, de l’île de Gorée : avec ses quartiers coloniaux au charme suranné, une douce fragrance de nostalgie parfume la ville. Contrairement à Dakar la besogneuse, Saint-Louis a su conserver son calme.
On ne pourra ignorer l’incroyable œuvre d’art qu’est le pont Faidherbe, reliant l’île-cité au continent. Près de la place du même nom, au cœur de la vieille ville, les maisons coloniales enveloppent Saint-Louis d’un cachet et d’un charme fous.
Une dernière nuit festive dans l’un des bars branchés de la cité, où l’on se promet que l’on reposera bientôt ses valises sur la terre du Téranga !
DakarEcho