Le 26 février prochain, les candidats brigueront les suffrages des quelque cinq millions d’électeurs inscrits. Selon des statistiques du ministère chargé des élections dont RFI a pu obtenir la copie, ces électeurs sont inégalement répartis sur le territoire national, à l’image de l’évolution démographique du pays.
La carte électorale du Sénégal montre de très grands déséquilibres dans la répartition des électeurs sur le territoire national. Selon les chiffres du ministère chargé des élections, les régions de Dakar, Thiès et Diourbel, les trois plus importants bassins d’électeurs du pays, totalisent plus de la moitié des suffrages sénégalais.
Pikine, la grande ville de banlieue, gigantesque excroissance de Dakar, représente à elle seule 493 000 voix. Touba, la cité sainte des mourides pèse 214 000 voix, deux fois plus que l’ancienne capitale, Saint-Louis. Thiès, elle, compte quelque 150 000 électeurs.
Les zones d’électorat dense contrastent avec d’autres dont le poids politique est limité : 14 départements sur les 45 du pays comptent moins d’1% de l’électorat national chacun.
En deux décennies enfin, la carte électorale du Sénégal a fortement changé. Le poids de Dakar et de sa banlieue s’est renforcé, au détriment du reste du pays. La région de Dakar qui représentait près de 19% du total des électeurs de l’intérieur lors de la présidentielle de 1993 en représente aujourd’hui plus de 30 %.