User du terme « mafia » pour caractériser la classe politique sénégalaise ne serait pas de trop après avoir vécu l’élection du Président des maires. Une parodie de scrutin qui a vu en amont des élus locaux se courber face à une oligarchie naissante incarnée par un illustre inconnu du grand public avant la deuxième alternance.

Ce qui s’est déroulé dans la salle du King Fahd Palace entre les différents partis de BBY et de l’opposition ont fini de me faire croire qu’il existe qu’une seule voie actuellement dans le landerneau politique sénégalais. En effet l’opposition comme le pouvoir sont intimement liés et le jeu par lequel les transhumants changent de camp en est la preuve la plus évidente. Ceci conforte l’assertion de la grande majorité du peuple qui a toujours clamé haut et fort que les politiciens ne sont là, que pour leur propres intérêts, imbus par le partage de strapontins et de privilèges, et en n’ayant cure de la demande sociale, autrement dit : SEN BOOP LEEN FI NEKAAL.

Pour sauvegarder leurs prébendes, nos politiciens excellent dans l’art de la compromission comme cela a été le cas lors du simulacre de la compétition que l’on connait et en assénant au passage un coup à la vitalité démocratique et au pluralisme.

La compromission dans la quelle baigne les politiciens depuis notre accession à la souveraineté nationale démontre si besoin est que le « tous pourris » qui leur est attribué est loin d’être une accusation fortuite.

Une seule voie incarnée par des organisations traditionnelles atteintes de sclérose aiguë et viscérale, pathologique et incurable qui ont eu à nous gouverner depuis notre indépendance avec le résultat que nous connaissons tous et qui est celui d’un pays pauvre très endetté.

Le contraste scélérat de l’état de sous développement dans le quel ils ont plongé notre pays depuis qu’ils essaient de nous gouverner est antinomique avec l’accroissement de leur fortune personnelle, qui se traduit avec des déclarations de patrimoine hors du commun, pour des personnes qui n’ont pas hérité, et qui n’ont eu que le seul mérite de « servir » l’Etat.

Nous sommes confrontés à un dilemme cornélien et face à un système qui perdure même avec deux alternances, il est donc d’une impérieuse nécessité d’ouvrir une deuxième voie avec une autre façon de penser et de faire de la politique avec de nouveaux codes.

CHEIKH TIDIANE SALL
MEMBRE DIASPORA TRANSPARENCY

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here