·     Le programme de coopération espagnole avec le Sénégal prétend «consolider la démocratie ». En échange, des migrants sont ligotés, tabassés et déportés par la Police sous couver de ce pays, le Sénégal.

·         Le 18 décembre, un avion affrété par le Ministère de l’Intérieur dépotera par la force des dizaines de migrants de nationalité malienne et sénégalaise.

 

Lundi dernier, le Roi Phillipe IV a reçu au Palais de la Zarzuela le Président de la République du Sénégal, Macky Sall. Selon la presse, ils ont parlé de relations commerciales entre les deux pays, de projets de coopération au développement que l’Espagne a entamé au Sénégal.

La visite du mandataire sénégalais qui, par ailleurs s’est entretenu avec le Président Rajoy, a été rendu possible grâce à une mission diplomatique de l’Espagne à Dakar durant laquelle les deux gouvernements ont signé un programme de coopération pour la période 2014-2017 d’un montant de 50 millions d’euros destinés au Sénégal.

Durant cette visite, le 02 décembre 2013, le Secrétaire d’Etat à la Coopération Internationale, García Aldaz, a affirmé que « le Sénégal est un partenaire stratégique, un partenaire de confiance »

Il y a à peine deux semaines, à l’occasion de la rencontre à Rome de la IV Conférence Ministérielle Euroafricaine sur Migration et Développement, l’Espagne et le Mali se mis d’accord pour renforcer leur coopération dans la lutte contre l’immigration irrégulière, spécialement en matière de sécurité et de formation policière. Les autorités maliennes en ont profité pour remercier leurs homologues espagnoles la remise de matériel informatique estimé à plus de 40.000 euros.

Le jeudi 18 décembre prochain, un avion affrété par le Ministère de l’Intérieur va déporter par la force des dizaines de migrants maliens et sénégalais expulsés d’Espagne : leur destination sera Bamako et Dakar.

Les miettes de la coopération au développement exigent des contreparties parmi lesquelles l’étroite collaboration dans les déportations. C’est pour cela que les autorités consulaires maliennes et sénégalaises se précipitent à aller dans les Centres d’Internement d’Etrangers (CIE) pour émettre des sauf-conduits permettant à l’Espagne de diligenter les déportations.

Et c’est pour cela aussi que la Police sénégalaise de l’aéroport de Dakar reçoit l’avion et participe de distribuer l’¡aumône obscène à chaque déporté qui atterrit dans la capitale sénégalaise.

La Police espagnole remet à chaque migrant 50€ tandis que les policiers sénégalais, qui les attendent sous les escaliers de l’avion, leur donne 10.000FCFA à chacun.

Toutes ces personnes qui, auparavant, ont été transportées par la force, n’ont pas amené avec eux leurs biens qui sont restés en Espagne : des biens accumulés durant 6, 8, 10, jusqu’à 12 de séjour en terre espagnole.

Une aumône ridicule pour des gens qui ont été humiliés par l’escorte espagnole qui est deux fois plus nombreuse. De l’aumône remise par la même Police qui, dans les CIE ou à l’aéroport de Barajas, les a menotté et tabassé et même les a administrés des sédatifs s’ils se sont montrés rebelle.

Plusieurs d’entre eux se sont séparés de leurs familles qui sont restées en Espagne. Ils s’en vont tous avec une interdiction d’entrer dans les territoires de l’Union Européenne pendant 3, 5, et jusqu’à 10 ans.

Les Etats sont les véritables mafias des frontières sud. Il suffit de souvenir du témoignage d’un pilote d’Air Europa qui racontait comment un policier, dans un avion espagnol qui déportait des migrants, tenait entre ses poignets une mallette remplie d’argent, pour négocier avec, dans ce cas précis, les autorités nigérianes, le prix de la cargaison humaine que l’Espagne allait laisser à Lagos.

Parait-il, le programme de coopération espagnole avec le Sénégal prétend consolider «la démocratie et l’Etat de Droit ». En échange la Police espagnole bénéficie de la couverture des autorités sénégalaises pour ligoter et tabasser la vague de migrants déportés.

Approximativement, tous les deux mois il y a un vol qui part au Sénégal; en 2013 190 personnes ont été expulsées à Dakar par l’Espagne.

Pour se mettre à l’abri, l’escorte policière espagnole agit sur la base d’un protocole atroce pour les rapatriements approuvé par le Ministre de l’Intérieur à l’époque de Rubalcaba, 40 jours après que Osamuyi Aikpitanyi, un migrants nigérian a été tué par asphyxie par une escorte policière. Le protocole, qui est un long énuméré d’instruments répressifs autorisés, rappelle les escortes qui ne doivent pas porter atteinte contre les constantes vitales des détenus.

En réalité, le Roi Phillipe VI, les Présidents Rajoy et Macky Sall doivent se féliciter pour plusieurs raisons.

Envoyés spéciaux en Espagne  Momar Dieng Diop et Moussa Fall

 

Momar Dieng Diop: Tel 0034645293377/Tel /Fax 0034928850022Skype:Cesar200730

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