Khalifa Faye le tambour major de Macky Sall, est né à Fatick, mais il vit à Mbour, où il est marié. Il suit Macky partout où il se rend. Khalifa accompagne Macky depuis 1998. Il se vante d’avoir été le tambour major qui a animé le premier meeting de Macky, qui s’est tenu devant chez El Hadji Ismaïla Dieng, à Fatick.
« J’ai animé ce meeting moyennant 7500Frs. Personne ne le connaissait, mais j’avais accepté parce que je sentais que c’était l’homme idéal pour Fatick. En ce moment notre ville était oubliée. Avec son avènement, Fatick a beaucoup évolué, »s’est-il félicité.
Khalifa se rappelle encore de l’invitation de son idole après la victoire de 2007, au petit palais. « C’est ce jour-là que je lui dis que je ne suis pas wadiste, mais un mackiste, » renseigne t-il. Khalifa se dit confiant pour le développement de la culture avec Macky « Car sans la culture, point de développement, » souligne t-il. Et Khalifa pense que son mentor comprend cela. Parce que pour lui, Macky est né dans une région qui est une synthèse de la culture sénégalaise. « Si vous allez dans le Ndombato, vers Foundiougne, toutes les ethnies y sont représentées, Il existe un véritable mixage là-bas,» indique le batteur de tam-tam.
Khalifa considère comme un faux débat, ou un mauvais procès contre son candidat, le vote ethnique. « Ces gens-là ne savent pas que Macky a eu la chance d’être un Hall-Pular, qui a grandi en milieu sérère, et qui maîtrise parfaitement cette langue de Bour Sine, comme il a démontré lors de son passage à Fatick, au 1er tour »soutient Khalifa.
Khalifa utilise le slogan de renommée publique sérère « Fajna Ngorsaaro Roga dejna xolum ! Fagnine fagn-Fagn-fagn ! ca wacca caa ! » (ndrl : Même si tu es contre Ngor Sarr, cela n’empêcherait pas à Dieu de pleuvoir dans le champ de Ngor Sarr). Khalifa explique que Lorsque Macky a quitté le Pds ses détracteurs racontaient du n’importe quoi sur lui, et lui souhaitaient le pire. C’est pourquoi, il a emprunté ce slogan pour le dédier à Macky.« Tous les rythmes sérères sont des messages. Quand, je bats ce slogan, j’indexe Macky par ma baguette, c’est lui-même qui répond par ‘’Ca Wacaa caa’ en chantant avec moi’. Ma baguette, je ne la tourne pas vers n’importe qui. Car nos ancêtres ne le faisaient que pour les rois, » nous confie t-il. Selon lui, Macky a compris le message et il s’en est approprié. Depuis lors c’est devenu son ‘’Bakk’’, en rappelant que dans le Sine, à chaque fois que le roi sortait, ou allait en guerre, le griot trop proche du roi, considéré comme son complice, était toujours devant lui avec sa baguette. , Le griot était dépositaire d’un savoir, pour galvaniser les foules, et enflammer le roi. Et Khalifa-le griot de se glorifier que depuis qu’il l’indexe de sa baguette, Macky progresse dans son ascension. « Aujourd’hui mon rêve s’est réalisé. Car depuis 2009 j’ai créé un son pour lui. ‘’Jëleul Macky jëleul ! xam nga ni 2012, yakoy gagné ! (ndrl : Prends ! Macky Prends ! Tu sais que sera le vainqueur en 2012 !) Maintenant je dis ‘’2ème Tour yakoy gagné !’’ (tu remporteras le 2ème Tour) avec le même tempo, » signale Khalifa, qui considère cette chanson comme un souhait.
Bien qu’il ait eu la chance de fréquenter l’école jusqu’en classe de 4èmesecondaire, comme un brillant élève, Khalifa n’a pas pu échapper à son destin de batteur. Parce qu’il a grandi dans une famille griotte, où on joue avec le tam-tam qui jonche la cour de la maison. Il arrêté les études à cause de ses voyages en France dans le cadre son art. Dans son groupe, ‘’Faye-family de Fatick’’, cet homme de 39 ans joue avec ses grands frères, mais il est le chef d’orchestre. « Ils l’acceptent comme tel. Car, ils savent que personne ne m’a appris à battre le tam-tam je suis né avec, ». « Mes 7 arrières grands parents, poursuit-il, sont tous des batteurs de tam-tam. Mon père Waly Faye, est un ceddo, qui ne jouait que pour des évènements très importants (les circoncisions en pays sérère, la mort d’un roi, etc). Il gardait sa baguette pendant un an, » nous indique t-il.
Le Tam-tam un instrument de communication
« Beaucoup de gens ne comprennent pas que le tam-tam est un instrument de communication. Par le tam-tam, je peux, à l’instant, taper un rythme pour faire appel à un de mes batteurs. Chacun a son propre rythme. Chez nous quand on a besoin d’appeler à manger les enfants partis jouer, on utilise un rythme particulier. Ainsi, pour le décès il y a un rythme spécial, tous les évènements ont leur son propre,» renseigne khalifa Faye le tambour major de Macky Sall, qui vit à Mbour où il tient une boutique d’objets d’art.
Khalifa explique que le tam-tam était un élément que l’Afrique ancestrale utilisait pour communiquer. C’est un instrument sacré. D’ailleurs, à l’en croire, quand le Nganmaan( celui qui circoncis) éprouvait des difficultés avec ses circoncis, il faisait appel au griot. Et jusqu’à présent ces legs sont toujours encore bien conservés en pays sérère. « Le bois de la baguette est morte, la peau et tout ce qui constitue le tam-tam également morts. Mais la paume qui tient cette baguette reste vivante. Ce qui rend vivant et magique ce que nous jouons, » explique t-il.
« jusqu’à présent, chaque nom de famille en a son rythme. Par exemple ‘’outt njaay so amé mou doy ! ‘’ (ndrl chercher, c’est le commerce. Si tu gagnes cela te suffira ! un rythme que le griot utilise pour s’adresser aux personnes portant le nom Ndiaye. Si c’est Faye on dit Damine dajj baa jalign ! Pour Diouf, on dit Diouf dam Rogg ! » nous apprend le griot de Macky
Les types de tam-tam qu’utilise le groupe de Khalifa, selon les circonstances types de tam-tam qu’utilise le groupe de Khalifa, selon les circonstances sont : Ball ( qui joue la basse), mbalax toungouné ( filtre le rythme), talmbatt ( accompagne), ndeer thiool( pour faire danser ou chanter), touly, gorong yeggal, etc. Le jung jung et le khine, c’est presque la même chose. C’est la longueur du jung-jung qui est diminué pour devenir khine plus facile à porter. Ce sont des instruments typiquement traditionnels.) Chaque instrument joue un rythme bien déterminé.