« Toutes les femmes et toutes les filles ont le droit inaliénable de vivre à l’abri de la violence.» M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies.
« Il ne pourra y avoir de paix ni de progrès tant que des femmes vivront dans la crainte de la violence. » Mme Michelle Bachelet, Directrice exécutive d’ONU Femmes.

L’idée de retenir : «  Une promesse est une promesse : il est temps de passer à l’action pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes » comme thème officiel de la Journée internationale de la femme 2013 résulte sans nul doute du constat voire la réalité de l’importante contribution de la femme  dans le développement économique, éducatif et social dans leur pays. En Afrique, particulièrement au Sénégal, elles cultivent les champs, récoltent et s’occupent de tous les travaux ménagers. Elles allaitent et pourvoient à l’éducation des enfants. Elles contribuent de manière déterminante à l’économie locale et jouent un rôle crucial   dans le développement durable du pays. Elles renforcent la production agricole, améliorent la sécurité alimentaire et aident à réduire les niveaux de pauvreté au sein de leurs communautés de base. Pourtant, ces femmes valeureuses sont le plus souvent victimes des pires formes de violence à leur encontre.

Dans notre pays, la violence contre les femmes, souvent sous-estimée, est rarement punie. Pourtant, elle  représente le plus grand scandale de notre époque en matière de droits humains. Elle se manifeste sous de multiples formes et revêt des aspects physiques, sexuels, affectifs et économiques. Les formes de violence les plus répandues sont la violence familiale (violences sexuelles au foyer, violences liées à la dot, viol conjugal, mutilations génitales féminines, sévices subis par les employées de maison) et la violence  provenant du milieu social où les femmes évoluent (viol, violences sexuelles, actes d’agression et de harcèlement sexuel sur le lieu de travail, dans les établissements d’enseignement et autres, traite des femmes, prostitution forcée et travail forcé et autres sévices par des groupes armés).

Au Sénégal, la nouvelle alternance survenue a suscité un immense espoir chez les femmes dont l’électorat déterminant n’est plus à démontrer. Les SOXNA (femme en wolof)  du troisième millénaire s’annoncent à travers diverses structures, aptes pour une représentativité hors des sentiers décriés. Il s’agit en fait de rompre avec les habitudes qui placent la femme dans une situation de seconde zone fut-elle éducative, politique, économique, sociale ou culturelle.

La SOXNA dans cette vision, dessine et dévoile l’émergence d’une approche managériale de savoir faire propre au genre. Elle entend surtout évoluer dans un cadre de valeur et d’excellence. Nombre de Sénégalaises, quelle que soit leur apparence et appartenance, s’inquiète devant la montée de la marée d’atrocités et de violences faites aux femmes et jeunes filles qui déferle dans le monde. Des entités féminines sont construites en tant qu’espace de concertation, d’action, d’appui fécond. Lesquels abreuvoirs entendent accueillir les femmes qui s’abreuvent de valeurs fondatrices de la nation Sénégalaise. Lesquelles renforcent leurs capacités et leur raison d’être, leur leadership au long cours. Voilà pourquoi les femmes doivent faire entendre leur voix de divers horizons, tout en affirmant et en consolidant leur statut de SOXNA.

De cette analyse d’expert en la matière sur la teneur de ce qui précède, la Soxna conjugue les qualités et les valeurs de la femme (1) et ne doit plus accepter de subir aucune sorte de violence à son égard. Les Soxna du troisième millénaire s’annoncent aptes pour une représentativité hors des sentiers décrits. La Soxna doit dessiner et dévoiler l’émergence d’une approche managériale du savoir, du savoir être et du savoir-faire propre au genre humain.

L’originalité de cette démarche permet à la Soxna de nos jours, d’innover en engageant les véritables actrices et bénéficiaires d’un développement durable sans heurt dans des voies de sortie heureuse : Poser clairement le vrai débat d’implication culturelle, sociopolitique et économique de la Soxna quant aux sévices, persécutions et violences qui leur sont faites. Les organisations de la société civile, particulièrement celles des femmes font vibrer leur corde vocale pour pratiquement une même cause: Halte à la violence à l’égard des femmes et des jeunes filles.

Il n’est plus question de voir ces femmes et jeunes filles souffrir sous le poids de la violence dont elles sont victimes ou oublier dans les politiques des droits humains. Leur droit est entravé par les obstacles de nature sociale, économique et politique comme conséquence du déséquilibre entre les sexes. Pourtant, donner aux femmes les moyens d'agir et de combattre les abus à leurs égards revient à soutenir toute la communauté qu'elles entretiennent. Ces victimes de l’exclusion ne demandent que de se prendre en charge, certes avec l’assistance et l’action des politiques gouvernementales.

Tous les observateurs et doctes analystes sont d’avis qu’il n’est plus question de reconduire les fautes du passé dans la conduite du pays. Des pans entiers sont dans le désarroi et appellent à l’assistance. Nous vivons un spectacle de désolation. Des familles entières sont dans le trouble. Les femmes et les jeunes filles ont lancé un cri de détresse. Leurs besoins de protection sont inestimables. Convenons en, les problèmes qui assaillent notre pays et portent atteinte au droit du bon vivre de la femme doivent être traités. Lesquelles perturbations nous interpellent au-delà des clivages, antagonismes, et obédience ou chapelle confrérique ou politique.

Les Soxna devraient à titre de générosité et par devoir civique ou patriotique sécuriser la génération future. Dès lors, les Soxna doivent s’attaquer à ce drame  par différentes façons, dont les échanges, discussions, dialogues constructifs et partenariat. La revalorisation de l’expression citoyenne du leadership féminin orientée vers la violence contre les femmes et jeunes filles est un terreau fertile dans l’option irréversible de promouvoir le leadership de la femme, dans un style de type nouveau. C’est  notre credo orienté sur les voies orthonormées au bénéfice du Genre.

(1) Définition de la Soxna selon Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, fondateur du Mouridisme:
-Son esprit est droite, elle ne fait que du bien et en parle.
-Son cœur est bon. Elle est pieuse.
-Ses vertus sont nobles- Elle répare toujours ce qui dérive vers le mal.

Dakar, le 07 Mars 2013.
Ndèye Kouna Ndoye
Consultante en Genre du Club Soxna
clubsoxna@yahoo.fr

 

Ndèye Kouna Ndoye

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