Au tout début de son magistère, l’actuel Président de la république a fait de la rupture dans le fonctionnement des institutions de la république, l’axe majeur charpentant et structurant tous ses discours à l’adresse de ses concitoyens.

A n’en pas douter, l’institution qui avait le plus besoin de cette cure de jouvence demeure incontestablement l’Assemblée nationale longtemps considérée et identifiée comme chambre d’enregistrement et d’appalaudissement.Du moins telle est la perception que chacun d’entre nous pouvait lire à travers les réactions de l’opinion par rapport à cette institution dont la mission principale entre autres est de surveiller ce Léviathan monstre qu’est l’exécutif par le caractère exorbitant de ses pouvoirs. Au tout début du fonctionnement de cette chambre,ses pensionnaires par leurs déclarations respectives semblaient être résolus à aller vers ces sentiers pour une moralisation beaucoup plus affirmée de notre système politico institutionnel et du coup se retrouver dans les bonnes grâces de leurs mandants prompts à leur coller l’étiquette de jouisseurs publics plutôt que de défenseurs de l’intérêt général sans lequel toute politique publique n’est que chimère et simple vue d’esprit. Hélas la récente déclaration du président du groupe parlementaire de Bokk yakaar par son caractère épidermique et surtout anhistorique, vient de prouver que nous sommes encore bien loin de cette rupture que tous les citoyens, à commencer par le premier d’entre eux, appellent de leurs vœux. Comment un député,président de groupe et appartenant de surcroît à la mouvance du chef de l’Etat ,qui selon les termes de la constitution , est chargé de déterminer la politique de la nation , inspiré en cela par sa vision politique déclinée en programme qu’il a proposé aux sénégalais tout au long de la campagne pour validation , peut il faire preuve d’une inspiration aussi insensée.En demandant à ce que le Président contre pédale et rétrograde en supprimant le très symbolique Ministère chargé de la promotion de la bonne gouvernance et construire sur ses cendres un simple et chiche observatoire de la bonne gouvernance ? Voilà un Président de groupe qui normalement devrait se mettre dans la posture intellectuelle d’éminence grise dans son groupe , devrait être débarqué par ses collègues pour crime hérétique de lèse majesté.Voilà un député de la mouvance politique d’un Président au pouvoir qui n’a aucune compréhension des enjeux politiques du moment en termes de gouvernance économique et sociale.Il comprend pas que chaque époque produit sa propre sémantique et que celle des temps que nous vivons demeure incontestablement BONNE GOUVERNANCE. C’est ce concept de deux mots qui est la nouvelle conditionnalité que nous imposent nos partenaires techniques et financiers qui nous assistent et nous aident à boucler et à équilibrer notre mécanisme budgétaire sans lequel point de développement et point de progrès .C’est ce concept aussi qui permet aux citoyens par l’intermédiation des organisations de la société civile de valider les programmes et autres projets destinés à éradiquer ou réduire la pauvreté qui les étreint.Meme si ce Ministère de façon sectorielle et pragmatique ne conduit pas des politiques avec des indicateurs entrant directement en ligne de compte dans les mesures et évaluations de nos actifs de développement, le simple lieu qu’il figure dans l’organigramme du gouvernement donne à ce dernier une crédibilité et une validité qui vaut son pesant d’or en termes de captation de ressources venant de nos ptf. Par conséquent, aucun gouvernement averti des enjeux politiques actuels en vigueur dans le monde ne peut prendre le risque de réduire son ancrage institutionnel en le faisant glisser d’un MINISTERE PLEIN vers une sorte de nain institutionnel incarné par un observatoire sans aucun moyen de pression sur les autres structures à l’ancrage plus élevé.Sur la base de ce enieme opus de la part de nos représentants, la DREAT( Direction à la réforme de l’Etat et à l’Assistance Technique) est interpellée pour aller vers la mise en place de véritables programmes de renforcement de capacités conformément à ses attributions et missions.L’effectivité d’une Assemblée de rupture le recommande vivement.Les assises nationales comme plate forme de diagnostic des maux de notre pays combinées au « Yonnu yokkute » du candidat Macky Sall élu depuis Président partagent cet axe d’analyse qui veut que notre Assemblée soit le véritable lieu d’impulsion de notre vie politique et institutionnelle. Pour ce faire , j’estime que les députés ou du moins certains d’entre eux doivent être accompagnés pour être à la hauteur de certains paradigmes d’ordre technique et politique dans lesquels le gouvernement s’est résolument et irréversiblement engagé.La transformation structurelle de ce levier d’équilibre de notre pouvoir est à ce prix !!!!

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