L’économiste Hazem al-Beblawi a été chargé mardi de diriger le gouvernement de transition en Egypte, six jours après la déposition par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi, qui a déclenché des violences meurtrières à travers le pays.
Un temps pressenti pour devenir Premier ministre, le Prix Nobel de la Paix Mohamed ElBaradei, figure de l'opposition laïque, devient pour sa part vice-président en charge des relations internationales, a annoncé le porte-parole de la présidence.
Ces annonces sont survenues alors que les Frères musulmans enterraient mardi les dizaines de manifestants tués la veille lors d'un rassemblement de soutien à M. Morsi au Caire. Si les Frères ont appelé au "soulèvement" après ce "massacre", aucun incident n'a été rapporté pour le moment.
Le nouveau gouvernement a été annoncé dans l'après-midi, après plusieurs jours de négociations.
Le principal parti salafiste, al-Nour, qui a soutenu au sein d'une coalition majoritairement laïque le coup d'Etat militaire, avait annoncé lundi son retrait de ces discussions après les violences du Caire qu'il avait lui aussi qualifié de "massacre".
Il s'était auparavant opposé à la nomination de M. ElBaradei et avait émis des réserves sur le choix d'un économiste de centre-gauche, Ziad Bahaa Eldin.
C'est finalement un autre économiste de tendance libérale, Hazem al-Beblawi, ancien ministre des Finances âgé de 76 ans, qui a été choisi pour diriger le gouvernement transitoire, alors que le pays est au bord de la faillite financière et miné par les violences politiques.