Dans un entretien qu’elle a accordé à Actusen.com, la responsable de l’Alliance pour la République (Apr), par ailleurs 1ère Vice présidente du Conseil départemental de Linguère, Rapporteur de la Commission Communication de la Coordination nationale des femmes de «Benno Bokk Yakaar», l’a fait savoir.
« J’étais candidate au choix des membres du Haut Conseil, mais en tant que militante disciplinée, je me suis pliée et j’ai accepté le choix de Birame Ba et de Coumba Diaw. Car en politique, quand le Parti décide, il faut s’y plier », a révélé Fatou Bintou Diop.
Dissertant sur la situation politique de l’Apr et les réalisations du Conseil départemental, la responsable Apr de Linguère, qui travaille dans une grande Société de la place, qui vante les réalisations du Président Macky Sall, s’est prononcée aussi sur l’actualité de sa formation politique et la radiation de l’ex-Inspecteur des Impôts et Domaines Ousmane Sonko. Entretien…
Actusen : Qui est Fatou Bintou Diop ?
Fatou Bintou Diop : Je suis née à Linguère où j’ai grandi. J’ai fait mes études à l’école primaire Abdou Mingué Lecor, mon cycle secondaire au lycée Alboury Ndiaye puis au lycée Blaise Diagne. Après le BAC, je suis partie au Maroc où j’ai fait un cycle de DUT en informatique. Je suis revenue au pays, mais j’avais toujours comme ambition de continuer mes études.
J’ai travaillé quelques années, je me suis réinscrite pour faire un cycle d’ingénieurie en informatique que j’ai complété avec un master 2 en gestion des télécommunications à l’Ecole nationale supérieure des télécom de Dakar. J’ai aussi travaillé dans des entreprises de la place ou j’ai occupé d’importantes fonctions. Présentement, je suis responsable de production dans une grande boite française de la place à Dakar. Je suis responsable de l’Alliance pour la République (Apr) plus particulièrement la 1ère Vice présidente du conseil départemental de Linguère.
Actusen : Pourquoi vous êtes entrée en politique ?
Fatou Bintou Diop : Les gens étaient très surpris de me voir dans l’arène politique. J’ai commencé à adhérer au Forum civil. En tant qu’intellectuelle, il fallait que je participe au développement de mon terroir. J’ai eu à travailler dans une Organisation non-gouvernementale (Ong). J’ai un goût prononcé pour le développement. Pour être plus active, j’ai décidé de m’engager.
Et avec la création du Mouvement pour la Renaissance du Djolof (MRD) par Aly Ngouille Ndiaye, j’ai compris qu’on avait les mêmes ambitions pour le Djolof et c’était un cadre idéal pour m’impliquer davantage pour le développement de mon terroir. Connaissant les qualités de l’homme, son objectif et son amour pour le Djolof, j’ai très vite adhéré à son Mouvement. Je l’ai accompagné. Quand le mouvement a rejoint l’Apr, moi aussi, je suis venue avec lui.
Actusen : Comment se porte le Réseau des femmes de l’Apr de Linguère ?
Fatou Bintou Diop : L’Apr se porte très bien dans le département de Linguère. Si l’on voit ce qui se passe, ailleurs, les querelles et les guerres de positionnement, on ne les retrouve pas ici pour un jeune Parti qui n’a fait que trois ans dans le pouvoir. Je salue l’initiative de certaines femmes de Dahra qui ont créé leur Réseau. Mais cela a débouché sur un malentendu.
Actusen : Pourquoi vous peinez à mettre en place le Réseau départemental des femmes ?
Fatou Bintou Diop : Il faut associer toutes les femmes du département. On ne peut pas se réveiller, du jour au lendemain, et rencontrer toutes les femmes des autres Communes. Un projet, il faut le mûrir. Nous pensons mettre un réseau unique. Il faut que toutes les femmes s’organisent pour la mise en place d’un Réseau départemental.
Actusen : Comment préparez-vous les élections législatives de 2017 ?
Fatou Bintou Diop : J’étais candidate pour le Haut Conseil, mais en tant que militante disciplinée, j’ai accepté le choix de Birame Ba et de Coumba Diaw. Nous sommes en politique, les ambitions ne sont pas interdites, mais quand le Parti décide, il faut se plier. En vue des prochaines élections législatives, mon objectif, c’est de massifier le Parti dans le département de Linguère, continuer la politique de développement, faire émerger les femmes.
C’est ma priorité, d’abord. Nous avons soutenu Macky Sall pour le développement du Djolof. Actuellement, si on regarde les infrastructures, en termes de réseau routier, de construction de 52 forages et d’emplois, le sous-secteur de l’élevage en particulier la réhabilitation du Ranch de Dolly, la mise en place du domaine agricole communautaire de Dodji qui va générer 1200 emplois, il n’y a pas de doute : le département de Linguère a vivement ressenti l’impact de la seconde alternance politique. C’est ça notre priorité. Il faut savoir prioriser. Ce qui nous intéresse, c’est le développement.
Actusen : Quelles sont les réalisations du Conseil départemental de Linguère, dont vous êtes la 1ere Vice présidente ?
Fatou Bintou DIOP : A l’instar des autres Conseils départementaux, nous sommes à la première phase. Si nous regardons nos budgets, c’est le fonctionnement qui domine. Nous attendons la phase 2, pour avoir les ressources financières nécessaires pour contribuer au développement de notre terroir. Nous avons construit à Thiargny et à Dahra des salles de classes.
On est en convention, le projet LUXDEV SN 079 appuie les collectivités locales, nous allons signer avec le Ministère des Collectivités locales une Convention de partenariat. Pour cette année, on a prévu en équipements socio-sanitaires, 17 millions ; en équipements scolaires, 19 millions ; et 26 millions pour la construction de salles de classes. Nous avons aussi des projets de financement de l’élevage.
Actusen: Comment appréciez-vous la révocation d’Ousmane Sonko ?
Fatou Bintou DIOP : Nous sommes dans un pays démocratique, mais il faut assumer ses responsabilités. Ousmane Sonko a agi en tant qu’homme politique. Nous ne sommes pas dans un pays anarchique. Il y a des lois et des règlements, dans ce pays. En se basant sur les lois de ce pays, le Chef de l’Etat l’a révoqué. Tout fonctionnaire de l’Etat doit avoir le devoir de réserve. Il a agi en tant que politicien, le Président a agi en tant que gardien de cette Constitution.
Propos recueillis par Moustapha Ndiaye (Correspondant à Linguère)
Pour Actusen.com