Les résultats du baccalauréat et du Bfem pour cette année ont été jugés catastrophiques. Plusieurs facteurs peuvent être évoqués pour expliquer cette situation désastreuse qui n’a pas manqué de susciter des réactions auprès de nombreux observateurs et d’experts du système éducatif sénégalais. En tant que acteur dudit système, ma conscience ne permet guère de rester indifférent face à ce débat. Ce qui justifierait cette modeste contribution que j’aurais l’immense plaisir de partager avec vous. A mon avis, les résultats du baccalauréat et du Bfem de cette année découlent de la mauvaise gestion par le pouvoir actuel du secteur de l’éducation ; doublée de l’insouciance des parents d’élèves qui ont naïvement laissé à des individus mus par leurs propres intérêts politiser l’école sénégalaise. Cette catastrophe récurrente est synonyme d’échec de tout un système à genou qui mériterait de s’offrir d’une cure de jouvence afin de redorer le blason du secteur de l’éducation. L’Etat favorise et encourage la médiocrité avec le projet zéro redoublement. On demande aux enseignants de rester souples en vers les élèves pour qu'un maximum puissent passer à l'année supérieure : il faut que le quota d’inscriptions et l’éducation universelle soient atteints, que les statistiques pour faire plaisir aux bailleurs soient maintenues… Une autre raison pourrait expliquer ces mauvais résultats. Il s’agit des insuffisances accumulées durant toutes les années scolaires précédentes dues à l’instabilité du secteur. La compréhension de certains cours est sérieusement compromise, car dans le programme scolaire, il n’a jamais été question de combler les cours non dispensés dans le passé. Autre facteur explicatif à ces résultats, des difficultés dans certaines épreuves. Toute personne qui s'intéresse au baccalauréat savait bien que les sujets de 2014 étaient difficiles, non sans oublier le niveau faible des candidats et leur manque de volonté. Vous prenez un élève de terminale incapable de te faire une phrase simple sujet verbe complément et comment voulez vous qu’il puisse répondre aux questions d’un examen ? Le problème se situe au sein même des élèves. Comparés aux anciennes générations, les potaches d’aujourd’hui font montre d’un manque de volonté réelle dans les études. Ils sont par contre préoccupés par les feuilletons, la musique, leurs petites amourettes .Bref ils sont à tous les fronts sauf les études. Les élèves n'étudient plus, n’apprennent plus leurs leçons. Qu’ils se détrompent s’ils croient que les notes tombent du ciel, que les études sont une question de chance. Les élèves calculent leurs points pour juste passer afin de minimiser les dégâts, peu importe pour d’avoir le bon niveau. Face à cette situation très inquiétante, il est temps que les parents d’élève se ressaisissent en investissant davantage sur leurs enfants ; en les surveillant surtout à la maison et à l’école. Que l’Etat devienne beaucoup plus vigilant sur l’assiduité du corps professoral dans les établissements. Il apparait nécessaire également de repenser notre système éducatif en impliquant dans les réflexions tous les acteurs y compris les enseignants, les autorités étatiques. Cela passe par une révision des méthodes d’enseignement, d’évaluation, de l’encadrement des élèves et de l’implication de tous les acteurs  a la base dans un contexte institutionnel marqué par l’acte3 de la décentralisation.
Vive l’Ecole Sénégalaise !
Khalifa Dieye  prof HG  khalifadieye@yahoo.fr 

khalifa dieye

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