Entre Macky Sall et son peuple les relations deviennent de plus en plus heurtées pour ne pas dire tendues. Certaines décision prises ou actes posés par le Chef de l’Etat depuis quelques temps n’agréent pas la majorité des Sénégalais. Le fossé se creuse et la relation de confiance s’effrite de plus en plus.

Participation à la marche Républicaine de Paris

Le souvenir reste encore frais dans les mémoires. Le dimanche 11 Janvier 2015, Macky Sall participait à Paris à la marche Républicaine initiée par François Hollande pour rendre hommage aux victime de l’attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo par les frères Kouachi.
L’affaire suscite un incroyable tollé au Sénégal. Plus qu’une bourde, un scandale sans précédent aux yeux du peuple qui ne pardonne pas à son Président de s’être affiché aux côtés de plusieurs autres chef d’état pour condamner l’acte des frères Kouachi qui ont voulu venger à leur manière le Prophète Mouhammed caricaturé par le célèbre journal satirique.
Société civile, partis de l’opposition, organisation religieuses et une bonne partie de la population ont tous élevé la voix pour critiquer ce déplacement du Président dont la foi a été même remise en cause par ses détracteurs les plus farouches.
Conscient qu’il s’est mis à dos le peuple, Macky Sall réagit pour édifier sur les raisons de son déplacement à Paris.
«Mon déplacement à Paris répond uniquement à mon souci de présenter mes condoléances suite à l’assassinat d’innocents tout en réaffirmant mon engagement dans la lutte contre tout acte terroriste. Certains osent même verser dans des allégations en insinuant que je ne serais pas un bon musulman. D’autres disent même que j’ai fait totalement preuve d’apostasie et que je suis sorti de la religion musulmane. A ceux-là qui versent dans les allégations et accusations gratuites, je rappelle que Dieu est le meilleur des juges et qu’Il saura reconnaître les siens», avait-il dit insistant qu’en tant que musulman et il lui était impossible de légaliser ces offenses faites au Sceau des Prophètes «.
«Je ne cautionnerai jamais les pratiques d’un journal qui s’en prend à nos valeurs islamiques et à son plus grand symbole humain : le prophète Mouhammed (Psl). Quand ce journal a fait sa «Une» blasphématoire sur le prophète, ma première réaction, depuis Alger où je me trouvais, c’était d’interdire sa diffusion au Sénégal», se justifie-t-il.
Et de conclure en ces termes: «s’il y a un combat à mener contre les détracteurs de l’Islam, il sera à la pointe du combat, car «je suis un musulman et je le revendique, je l’assume».
Malgré cette plaidoirie, les commentaires et autres contestations ont continué de plus belle bien après.

Réduction Mandat présedentiel

Les sénégalais retiennent toujours leur souffle. A quelques deux ans de 2017 le suspense reste toujours entier à propos de la réduction du mandat présidentiel tel que l’avais promis le Chef de l’Etat aux Sénégalais.
Attendu pour trancher définitivement le débat agité par ses partisans dont la majorité plaide pour un septennat afin de parachever tous les chantiers entamés durant ce premier mandat, Macky Sall a laissé les Sénégalais sur leur faim.
A la surprise générale, le Président de la République a refusé de siffler la fin de la récréation, en laissant planer le doute dans la tête des gens.
A la question de savoir s’il va respecter à la lettre sa promesse de réduire son mandat à cinq ans, et éviter aux Sénégalais un autre «wax waxeet» retentissant, le Chef de l’Etat lors de sa conférence de presse à Kaffrine indique contre toute attente que cette mesure ne relevait pas uniquement de sa seule volonté. «Il ne faut pas que l’on m’engage dans ce que je ne peux pas faire», tonne le Chef de l’Etat insistant que même s’il a pris cet engagement devant les Sénégalais, il ne lui appartient pas de trancher cette question. « Pour certains, ça ne peut être qu’un référendum pour d’autres, il faut passer à l’Assemblée nationale ou démissionner. C’est une question juridique. Il s’agit de la charte fondamentale du pays. La constitution d’un pays, on ne peut pas s’amuser avec, relève-t-il. La volonté, elle, est restée ferme, mais le débat ne peut pas être tranché par moi. J’ai fait un engagement et je le porterai devant qui de droit, c’est-à-dire devant le peuple sénégalais. ».
Pour l’heure, les Sénégalais sont toujours dans l’attente de voir ce que cela va donner espérant que Macky Sall ne va pas leur faire le coup du fameux «Wax waxeet» que d’aucuns redoutent après cette sortie. 2017 n’est plus loin.

Apologie de la transhumance

Les sénégalais ne l’attendaient sûrement pas sur ce terrain. Face au débat agité sur la vague de transhumance d’ex responsables du défunt régime qui ont migré à l’Apr ‘Innocence Ntap Ndiaye, Abdou Fall, Sitor Ndour, Becaye Diop etc…) Macky Sall a senti la nécessité de réagir pour commenter cette actualité. Interpellé lors de sa conférence de presse en marge de sa tournée économique à Kaffrine le Président de la République d’emblée réduit le terme transhumance a une simple expression péjorative. Visiblement irrité par la question, le Chef de l’Etat s’est opposé fortement à ceux qui critiquent la valse des militants et responsables politique.
Plaidant sans détours la cause de ses nouvelles recrues, le Secrétaire général de l’Apr renseigne: «la logique politique voudrait que nous gardions notre majorité, que nous l’élargissions».
Une réponse qui a surpris les Sénégalais étonnés de voir Macky Sall faire l’apologie de la transhumance aux antipodes des valeurs d’éthique et de morale qu’il a toujours défendues. Suffisant pour interpeller la conscience des Sénégalais qui se souviennent encore des propos du candidat à la présidentielle 2012 qui présentait la transhumance comme un ..vice.
«On ne peut pas continuer à faire la transhumance telle qu’elle se pratique actuellement. Il faut qu’on mette de l’éthique dans tout cela. Il faut qu’on revienne aux valeurs», commentait Macky Sall dans une émission sur Walf tv en 2012. Les temps ont changé.

L’envoi de 2100 Diambars en Arabie Saoudite

L’information a fait la une de l’actualité ces derniers jours . Sollicité par l’Arabie saoudite engagée dans une guerre régionale contre des rebelles «Houtis», en prise avec le gouvernement du Yémen, Macky Sall a décidé d’envoyer un contingent de 2 100 Diambars pour une mission de sécurisation et apporter ainsi son soutien à un pays ami.
Suffisant pour engager les Sénégalais dans un débat sans fin sur l’opportunité d’une telle décision qui selon de nombreux observateurs pourrait exposer le pays a des risques de menaces terroristes.
Devant la préoccupation et l’agitation des Sénégalais Macky Sall se voit dans l’obligation d’envoyer au front Mankeur Ndiaye à l’assemblée nationale pour expliquer aux représentants du peuple le sens de son intervention. Pour autant, le débat continue de faire rage chez les Sénégalais qui ne veulent pas voir leurs «diambars» être sacrifiés à l’autel d’un échange contre des petrodollars.

Amadou Lamine Mbaye

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