Entre la vie ou la mort de coalition Benno Bokk Yakaar(BBY), le maire de Thiamène-Pass ne passe pas sous silence. Moussa Ndiaye lors d’une interview accordée au site internet djoloffactu.sn, se dit indigné de l’attitude de certains responsables de partis politiques qui la composent. Le proviseur du Lycée de Dahra commune est par la même occasion revenu sur les questions relatives aux fonds de dotation avant de donner son point de vue sur la réduction ou non du mandat présidentiel.
MONSIEUR LE MAIRE COMMENT APPRECIEZ-VOUS LA VIE DE BENNOO BOKK YAAKAR?
La vie de Bennoo Bokk Yaakaar ? Sa mort, peut-être… ! Je dirai BBY entre la vie et la mort. Le concept « Bennoo Bokk Yaakaar » est formidable ; l’idée est très bonne. Quand des sénégalais décident de s’allier pour viser un objectif commun et développer les mêmes projets, on ne peut qu’apprécier positivement l’initiative. Mais malheureusement le concept BBY n’a pas d’attache dans la réalité. La matérialisation de l’idée bat toujours de l’aile. Nous devons aller au-delà des vœux pieux. Considérant l’évolution de BBY, j’ai eu à le présenter par moments non pas comme une alliance mais un alliage c’est-à-dire mélange peu harmonieux ou apport qui rend impur. La forte dose de dysharmonie et les mésintelligences font que notre « yaakaar » s’amenuise, nous n’avons plus d’espoir quant à l’avenir de Bennoo. Je ne prône pas l’éclatement de l’alliance mais sa réforme et son épuration. Comment ? En étant d’abord fixé sur le choix d’un candidat pour la prochaine élection présidentielle. Le cas échéant, incontestablement le patron de cette « entente » devra être le Président Macky Sall s’il vise un autre mandat. Ensuite que l’ensemble des alliés soient disposés à accompagner ce leader dans toutes ses entreprises. Je ne cautionne pas la démarche de certains alliés qui avancent qu’ils ne sont pas « comptables » du bilan de Son Excellence ou qui se positionnent déjà en rivaux pour les prochaines élections. Bennoo Bokk Yaakaar Bokk Benn Mbër !
ETES-VOUS POUR CONTRE LA REDUCTION DU MANDAT PRESIDENTIEL ?
Une fois qu’un président de la République est élu, la part du peuple doit continuer de lui échoir, son rôle d’aide et de souteneur doit se consolider. Il faut mettre ce président à l’aise, lui faire confiance qui ne signifie pas absence de contrôle. Il y a eu la parole d’un candidat à une élection (« Si je suis élu, je…. ») et celle d’un président légalement élu. Je vais m’appesantir sur le deuxième cas, la parole du président. Cette parole c’est ce qu’on a entendu lors de sa tournée économique dans la région de Kaffrine. En recevant la presse, Son Excellence a montré que sa volonté de s’acquitter de son engagement est restée ferme. Mais il a aussi précisé qu’il n’est pas question qu’on l’engage, lui Président, dans ce qu’il ne peut pas faire. Cette position, nous la comprenons parfaitement dans la mesure où le Président est un démocrate qui voue un respect à la constitution dont il est le gardien. A Kaffrine nous l’avons entendu dire que « la constitution d’un pays, on ne peut pas s’amuser avec. » il a dit devant la presse : « La décision qui m’appartient sera de proposer selon les règles et les formes que la constitution permet ». Nous sommes d’accord avec Son Excellence que « même pour respecter des engagements, il faut des procédures. » Toute promesse est une volonté, une intention. Quel que soit le degré d’engagement du Président, s’il se trouve dans l’impossibilité de faire honneur à celui-ci, nous pouvons le comprendre. A l’impossibilité nul n’est tenu ! Aujourd’hui il ya des choses que le Président est entrain de faire qu’il n’avait pas promises en campagne. On n’en parle pas. Entre ces « ajustements », ces réalisations « hors promesse » et le débat sur le septennat ou le quinquennat, qu’est-ce qui est le plus important ? Moi personnellement j’ai choisi d’être souteneur du Président : sept ans ou cinq ans ? A lui de savoir ! La valeur d’un président ne se mesure à la durée des mandats mais plutôt à ses réalisations et à sa vision. Je peine à comprendre cette passion cristallisante à entretenir le débat sur la réduction du mandat présidentiel. Pour moi la parole du Président a beaucoup de valeur que le peuple ne doit pas dévaluer mais si son rôle est d’évaluer et d’apprécier.
VOUS ETES LE MAIRE DE LA COMMUNE DE THIAMENE-PASS COMMENT APPRECIEZ-VOUS LES FONDS DE DOTATION ALLOUES AUX COLLECTIVITES LOCALES ?
Pour le financement des collectivités locales, beaucoup d’efforts ont été consentis par l’Etat. L’enveloppe des fonds de dotation est passée à plus de 20 milliards en 2015. Cela témoigne visiblement de la volonté politique du Président de soutenir toutes les collectivités locales. Il a compris qu’il ne s’agit pas seulement de transférer des compétences mais aussi des fonds pour faire fonctionner les collectivités. C’est vrai que nous attendions plus, compte tenu de ce qui a été dit dans le cadre de la mise en ouvre de l’Acte III de la Décentralisation en terme d’incidences financières. Je ne maitrise pas le fonctionnement de la finance sénégalaise pour pouvoir dire pourquoi on n’a pas atteint la barre des 35 milliards…Pour ce qui est du dispatching, il ya eu trop de bruit entretenu par les politiciens malintentionnés qui parlent de clientélisme dans la répartition des fonds. Ce n’est pas sérieux ! Je pense qu’il faut d’abord connaitre tous les critères de répartition des fonds avant de polémiquer sur la répartition elle-même. En tout cas pour la Commune de Thiamène-Pass que je dirige le chiffre est revu à la hausse. Et je pense que c’est le cas pour les autres communes du département de Linguère. La baisse des fonds pour certains doit s’expliquer mais je ne suis pas d’avis que c’est pour porter un coup politique à des adversaires supposés ou réels. Pourquoi 180 millions pour Guédiawaye et 160 pour la ville de Dakar ? Je ne pense pas que le critère de répartition soit ici il y a Aliou Sall et là Khalifa Sall. Que dire de la Commune de Fatick ? Est-ce qu’on n’a pas tenu compte des possibilités de générer des recettes propres pour chaque collectivité ? Si ce critère est retenu et que Dakar a plus de moyens et de possibilités que Guédiawaye, je ne vois rien à redire à propos de la répartition.
Ndéye Mingué SECK