L’homme moderne est celui qui sait s’endetter, a-t-on coutume de dire. Cependant un surendettement chronique ne peut mener qu’au chaos ou à la catastrophe. Des drames conjugaux ou familiaux en résultent très souvent.
En effet, le moins que l’on puisse dire c’est que le fonctionnaire sénégalais est hyper surendetté et même si nous n’avons aucune statistique pour étayer une telle affirmation, il suffit juste de savoir constater et observer pour se convaincre d’une telle idée.
Beaucoup de fonctionnaires, ont la hantise de fin de mois, un stress absolu de ne rien trouver dans leurs comptes sinon que des miettes appelées éhontées SALAIRE et qui ne peuvent même plus assurer de quoi gérer le minimum. La fin du mois est parfois ce moment honnis, non souhaité tellement qu’on se dit FONCTIONNAIRE et considéré comme tel par tout le monde et sans jamais que l’on puisse jouir de ses droits financiers y afférent du fait d’un émolument charcuté par un ensemble de contrat, de prêts contractés par ci et par là.Ainsi, en plus de sa banque dans laquelle certains peuvent avoir plusieurs lignes de crédits, des découverts et autres prêts d’urgence, il y’a aussi ces autres engagements financiers contractés ailleurs, MECAP, ACEP, SOCRES, DMC…, ce qui fait que ce principe de ne couper que le tiers du salaire du fonctionnaire n’est que simple leurre, car dans les institutions financières on y touche que des restes appelés salaires.
Par exemple, un fonctionnaire sénégalais qui a un salaire de 350.000 francs net dans le bulletin peut se retrouver avec 50.000 francs après que tous ses engagements aient été coupés. On dépasse là plus des 2/3 de son salaire…….
A noter également les taux usuriers d’intérêts connus dans plusieurs banques qui peuvent vous prêter 1.000.000 de francs avec un montant total global à payer de 1.800.000 francs soit près de 800.000 francs d’intérêts vampirisés et criminels. On tue donc et à petit feu les fonctionnaires et sans que l’Etat ne daigne réagir.
Une situation écœurante qui a ses dégâts collatéraux dans le système car nombreux sont ces agents qui sont dans cette situation et qui seront quasiment improductifs en classe car on ne peut pas dispenser un cours normalement si on pense à la dépense quotidienne non versée, les ordonnances non achetées, le loyer non payé, la scolarité des enfants en sursis…
Cependant, loin de moi toute idée de dédouaner ces fonctionnaires surendettés dont bon nombre sont bien responsables et comptables de ce qui leur arrive, puisque on ne peut imposer un prêt à quelqu’un qui ne le souhaite pas et que beaucoup de fonctionnaires arrivent à la retraite sans jamais avoir eu à contracter le moindre prêt de toute leur carrière et pourtant ils vivent bien.
En définitive, l’Etat doit davantage être regardant dans ce qui se passe dans les banques et autres micro-crédits ou micro finances qui ne font que sucer le sang de ses agents, une conséquence douloureuse et incommensurable sur le système en termes d’improductivité et de mauvais rendement.
L’Etat devrait penser à gérer ses fonctionnaires dans ses propres banques et non les laisser à la merci de ces vampires financiers dans lesquels la moindre opération est surtaxée.