Malgré les combinaisons qui les protègent de la tête aux pieds, plusieurs centaines de soignants sont morts du virus Ebola après avoir été en contact avec le virus. Aux Etats-Unis, une équipe de chercheurs est en train de mettre au point un nouveau modèle de vêtement de protection plus sûr et plus confortable.

Alors que l’épidémie d’Ebola qui s’est déclarée au mois de mars en Guinée n’a toujours pas été endiguée, une note positive va sans doute rassurer un peu, en cette fin d’année, les personnels soignants qui sont en prise directe avec la maladie sur le terrain. Il s’agit d’un nouveau modèle de combinaison qui est en ce moment mis au point par des chercheurs de l’université John Hopkins à Baltimore, aux Etats-Unis. Ce nouveau modèle s’avère à la fois plus confortable et surtout plus sûr que celui qui est actuellement utilisé.

Moins de risques

Cette innovation s’avère réellement indispensable. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au moins 365 membres du personnel médical auraient en effet déjà trouvé la mort suite à des interventions, contaminés par ce virus qui se transmet via les fluides corporels (sueur, sang, salive, etc.) et qui a déjà fait plus 7 300 victimes au total, principalement en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. Bien que performantes dans l’ensemble, les combinaisons utilisées à l’heure actuelle laissent apparaître des défauts relativement faciles à corriger.

L’équipe de chercheurs de Baltimore – un groupe de 80 personnes comprenant des médecins, des ingénieurs, des techniciens et même un créateur de robes de mariée – s’est d’abord attachée à améliorer le système de fermeture éclair. Les modèles utilisés en ce moment s’ouvrent en effet sur le devant, là où les fluides toxiques sont le plus susceptibles d’éclabousser, près de la bouche et du nez. « C’est quand on l’enlève qu’il y a le plus de risques », a confirmé à l’Agence France-Presse Willibrord Shasha, un médecin camerounais de l’association Jhpiego, qui travaille sur les innovations en matière de soins dans les pays en voie de développement.

Au contraire, le nouveau modèle mis au point à Baltimore s’ouvre par l’arrière, grâce à des attaches sur les épaules qui permettent à l’utilisateur de se dégager plus rapidement du vêtement, lequel tombe par terre en morceaux. La ventilation a également été améliorée, apportant, du coup, plus de confort. Un système accroché à la ceinture permet, via un tube en plastique, d’envoyer de l’air sec vers le masque. « Je l’ai testé moi-même dans un laboratoire d’essais avec les mêmes conditions qu’en Afrique de l’Ouest, avec une température de près de 57 degrés », a précisé à l’AFP, Yousef Yazdi, le directeur du Centre innovation et design de l’université.

Plus de confort

Un autre changement : le masque. Il a été agrandi et permet ainsi au malade de voir le visage entier de celui qui le soigne, ce qui est plus réconfortant et moins impersonnel. « Les gens iront dans les hôpitaux et les centres de santé, parce qu’ils sauront que ce sont des gens comme eux qui les soignent et non des extraterrestres », explique Willibrord Shasha, qui a travaillé dans toute l’Afrique de l’Ouest. La combinaison elle-même est fabriquée en Tyvek, une matière synthétique utilisée jusqu’à présent pour les vêtements industriels et les bâches de protection.

« Il ne se déchire pas, il est imperméable, mais en même temps il respire, c’est donc confortable », se réjouit Youseph Yazd. Depuis les débuts des essais, l’université a été contactée par des fabricants de vêtements de protection et le directeur de recherche a bon espoir que ce nouveau matériel puisse être rapidement disponible sur le terrain. Autre avantage non négligeable, ce nouvelles combinaisons ne devraient pas revenir plus cher que celles utilisées à l’heure actuelle, soit entre 12 et 17 dollars pièce.

Avec AFP

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