Le professeur Ibrahima Diagne, enseignant à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, recommande le dépistage et le traitement précoces des complications chroniques liées à la drépanocytose chez l’enfant, avant que celles-ci ne s’installent et ne prennent une dimension pouvant engendrer des séquelles ou un handicap majeur.

"Il faut traiter en urgence toutes les complications aiguës qui sont à l’origine de la mortalité de la drépanocytose chez l’enfant", a-t-il indiqué vendredi à Dakar, en présentant une communication sur "La prise en charge de l’enfant drépanocytaire".

Selon le pédiatre, qui participe aux 13èmes Journées médicales de l’hôpital Principal de Dakar (HPD), la mortalité de la drépanocytose, surtout de l’enfant, s’explique principalement par les complications aiguës se manifestant notamment par des crises douloureuses et/ou des crises évolutives responsables d’anémies sévères.

Il a dit que la prise en charge vise de ce point de vue à améliorer la qualité de l’espérance de vie du patient, précisant que les principes qui fondent cette démarche relèvent d’abord d’un diagnostic précoce.

’’La moitié des enfants qui naissent, avec un syndrome drépanocytaire majeur, meurent avant l’âge de 5 ans, si le diagnostic n’est pas posé avec une prise en charge précoce", a soutenu le professeur Ibrahima Diagne.

Il a fait observer qu’il y a "une mortalité infanto-juvénile extrêmement élevé dans nos pays, en rapport avec la drépanocytose, vu sous l’angle de l’anémie ou des infections qui sont les principales causes de mortalité à cet âge-là".

Il a insisté sur l’importance de diagnostiquer précocément cette maladie, de suivre correctement et régulièrement le patient pour prévenir et traiter les complications aiguës.

"Pour cela, a prévenu professeur Diagne, il faut une information, la plus complète possible, des parents et du patient, en utilisant un langage qu’ils comprennent, parce que l’essentiel de la prise en charge se passe à la maison et l’idéal est que l’enfant soit le moins souvent vu à l’hôpital en dehors des visites systématiques".

De même, le pédiatre a relevé qu’il faut une équipe pluridisciplinaire pour traiter la drépanocytose chez l’enfant, parce que c’est une maladie qui touche tous les organes.

Au titre de mesures préventives, Ibrahima Diagne a préconisé la prévention des crises "vaso-occlusive" en évitant les facteurs qui déclenchent ces crises, comme les variations rapides de températures. Il a notamment cité le fait de passer brutalement du chaud au froid ou vice versa.

"L’enfant drépanocytaire doit éviter également les boissons glacées, les efforts violents et soutenus en période de chaleur, tout ce qui est atmosphère pauvre en oxygène, surtout les voyages en avion non pressurisé, etc.", a conclu le pédiatre, en recommandant l’aération des chambres.

Plus de 400 participants prennent part depuis jeudi aux 13èmes Journées médicales de l’hôpital Principal de Dakar (HPD) axée sur le thème central de la drépanocytose. Deux symposiums relatifs au cancer du sein et à la transfusion sanguine ont été organisés lors de ces rencontres qui prennent fin samedi.

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