La communauté sénégalaise vivant à l’étranger est confrontée à plusieurs problèmes dont le plus important se trouve être en mon sens l’éducation de leurs enfants qui sont nés hors de leur pays d’origine.
Sur la question de l’éducation et l’instruction de leurs enfants, les avis sont partagés; les uns soutiennent avec véhémence que l’enfant doit être élevé, éduqué et instruit à coté de ses parents donc pour eux, il est hors de question de se séparer de leurs enfants pour quelque motif que ce puisse être .ainsi ils s’inscrivent dans une dynamique de les envoyer à l’école de leur pays d ‘accueil. Mais ce phénomène est moins grave voire normal pour les immigrés vivant dans les pays francophones, toujours est-il que ceux qui vivent dans les pays faisant usage d’une langue autre que le français, se trouvent confronter à de réels ennuis. Si on prend l’exemple des enfants nés en Italie le premier problème auquel ils sont confrontés est la barrière linguistique car ayant fait des études dans un pays non francophone le plus souvent le problème d’insertion dans le circuit du pays d’origine se pose ; et puis trouver un travail décent qui est proportionnel à leur niveau d’étude est un casse tête chinois car l’Italie n’est pas encore prête à la multiethnicité et l’homme de couleur est considéré comme un être inferieur .si les uns ont choisi de laisser grandir leurs enfants à l’étranger, d’autres par contre ont jugé nécessaire d’envoyer les leurs au Sénégal pour qu’ils puissent recevoir une éducation islamique avant d’entrer à l’école française ; selon eux gagnant leur vie plus ou moins bien à l’étranger ils ont les moyens de payer les études à leurs enfants dans les écoles les plus prestigieuses du pays de la teranga.ainsi juste après leur naissance les enfants doivent aller rejoindre les parents restés au pays , et seront ainsi privés de l’affection parentale. Ne voyant leurs parents qu’une fois par an.
En dernière analyse, nous pouvons constater que les immigrés se trouvent confrontés à un dilemme car ni l’un ni l’autre des options n’est sans conséquence pour l’enfant dont le seul péché est d’être hors de son pays d’origine.
En effet la première option (laisser grandir les enfants à l’étranger) peut être un mauvais service qu’on leur rend car la société Européenne par exemple ne laisse aucune marge de manœuvre aux parents pour pouvoir les éduquer à leur guise. La société européenne accordant trop de droit et de liberté à l’enfant crée une situation de conflit au sein de la famille dans la mesure ou aucun parent ne peut concevoir que son autorité soit remise en cause par sa propre progéniture. Outre cet inconvénient on peut aussi noter que les enfants d’origine étrangère qui vivent en Italie par exemple ont perdu l’usage de leur langue maternelle et partant leur culture car comme disait l’autre “ toute langue véhicule une culture » . en fait les fils d’immigrés dans leur écrasante majorité ne parlent qu’italien embrassant ainsi aveuglement la culture italienne qui n’a rien à voir avec celle sénégalaise.; ayant perdu la crème de la culture , ils deviennent frivoles et se laissent emporter par le moindre vent car comme le disait cheikh Amidou kane dans l’aventure ambigüe “qui perd sa langue perd sa culture et s’écoule dans une autre moule”.
L’autre difficulté et non des moindres à laquelle se sont confrontés les enfants d’immigrés est la discrimination dans les écoles et les aires de jeux, ce qui participera à étouffer leur génie créateur car l’enfant ne s’épanouissant pas pleinement aura du mal à faire éclore son génie créateur.
Si laisser grandir les enfants à l’étranger ne nous semble pas une option idéale, les envoyer au pays d’origine peut aussi créer des difficultés aux enfants en particulier ceux qui moralement ne digèrent pas la séparation avec leurs parents, ils le conçoivent comme une sanction ; ce qui peut constituer une source de blocage durant toute leur enfance. Outre cette situation force est de reconnaitre que la terre d’origine en l’occurrence le Sénégal n’est pas sans présenter des dangers réels aux enfants ; le Sénégal ces dernières décennies est le socle sur lequel s’opèrent tous les vices parmi lesquels on citera la pédophilie la pornographie etc.….
Si on observe de prêt la société sénégalaise , on se rend compte l’enfant vit dans une situation d’insécurité totale .les enfants sont malmenés , violés , torturés etc.…sur le plan scolaire ,bien que bénéficiant d’un système crédible ,les enfants ont toujours du mal à passer une année sans crise ;si ce ne sont pas élèves et étudiants se sont les enseignants qui désertent les salles de classe; et le sénégalais lambda se pose la question de savoir ou se trouve le problème, si c’est un manque de volonté politique ou un refus des élèves et enseignants de rejoindre les classes.
En conclusion ce qu’il faut retenir est que le fils d ‘immigré est entre le marteau de l’assimilation, l’acculturation, le déracinement, le racisme et l’enclume d’un pays d’origine qui, n’offre hélas plus toutes les garanties. Cette situation mérite une réflexion murie et la convocation des états généraux sur l’immigration s’impose; et le gouvernement se doit de prendre les mesures idoines allant dans le sens de donner les chances à ces enfants qui constituent une frange importante de la population.
MALICK SAKHO(Italie).