L’Italie comme beaucoup de coins des différentes diasporas est sévèrement touchée par la crise economique.les conséquences directes de cette crise déteignent naturellement sur la communauté étrangère qui y vit et travaille.si toute la communauté étrangère est touchée, il n’en demeure pas moins qu’il existe des disparités quant au degré de gravité. C’est ainsi qu’il est démontré que les sénégalais font partie de ceux qui souffrent le plus de la précarité.

La conjoncture économique n’est certes plus ce qu’elle était il y a une dizaine d’années, mais la communauté sénégalaise en souffre le plus pour des raisons bien simples ;outre le manque de qualification de la main d’œuvre qu’elle constitue ,on note également un manque criard de solidarité, une méchanceté, une jalousie de type primaire et un égoïsme fâcheux.


Si les effets de la crise se sont faits ressentir au plus haut point au sein de notre communauté c’est parce que non seulement le modou-modou s’est toujours contenté du minimum de connaissance et de formation au moment où les autres communautés arrivées près de deux décennies après ont préféré aller à l’école et ont préféré formaliser leur business , le modou-modou lui est resté réfractaire à toute tentative de régularisation son activité. Tout ceci a fait que quand à l’improviste débarqua la crise ,elle trouva sur place une communauté suffisamment désintégrée suffisamment mal en point qu’il a suffi d’un peu pour l’achever. Beaucoup de nos compatriotes sont laissés à eux-mêmes sans aucun soutien substantiel ,la solidarité qui aurait du être verticale est devenue horizontale et très fébrile.

Le sénégalais dénigre ,calomnie et vilipende son prochain, de telle sorte que ceux qui vivent une situation désespérée préfèrent s’en ouvrir à d’autres gens d’autres communautés sachant que ses compatriotes ne seront pas d’une grande utilité au contraire. Ainsi s’installe une méfiance entre nous.les beaux discours des membres de dahiras et autres associations restent des slogans de politiciens en pleine campagne électorale. Dans la réalité ,l’égoïsme, la jalousie et la méchanceté ont aidé la crise dans son œuvre de mise à genoux de la communauté dans la mesure où la crise ,elle-même a atteint les cœurs. Si elle se limitait seulement aux poches et aux comptes bancaires ,c’aurait été curable mais quand le cœur est atteint jusqu’à son point le plus profond, cela devient irrémédiable. C’est pourquoi ni les discours des responsables coutumiers ,ni la prêche des chefs religieux qui viennent périodiquement nous rendre visite n’ont pu nous faire changer d’attitude. Les marabouts semblent prêcher dans le désert.ces vices ont tellement gagné du terrain que le sénégalais est devenu un loup pour son prochain. Au moment où les autres communautés arrivées hier gagnent en crédibilité et se sont accaparés du business ;certains sénégalais quant à eux excellent dans l’informel.ils sont d’eternels « vu compra » ou mendiants ambulants .ils n’ont aucune intention de changer de statut .ainsi quand le gouvernement en ayant marre de voir ses grandes avenues envahies par des marchands ambulants à la limite agressifs ,décida de prendre des mesure pour y remédier, ont vu leur activité qui se limitait dans la rue s’effondrer comme un château de carte.
Avec l’avènement de l’électronique et du numérique ,les critères de sélection dans le marché du travail sont devenus encore plus sévères et le modou-modou qui a toujours refusé une formation qui lui ouvrirait les portes de la modernité se voit lâcher en gare par le train du 21eme siècle sur lequel  ne monteront désormais que ceux qui sont suffisamment outillés et efficacement formés.
Le peu de sénégalais qui ont résisté à la rigidité des tests et sont parvenus à conserver leur boulot se mènent une guerre sans merci s ‘ils partagent le même lieu de travail .chacun d’eux voit en son prochain un rival ou pire un ennemi. Ainsi s’ouvrent des hostilités qui ne finissent presque jamais. Cette poignée de sénégalais qui ont eu la présence d’esprit d’ouvrir leur propre activité ont pour la plus part vu leur business disparaitre comme un mort- né. Car leurs compatriotes qui devaient les soutenir ont préféré recourir à leurs rivaux chinois indiens et autres asiatiques plutôt que d’enrichir un sénégalais bon teint.  

Notre communauté qui aurait du avoir ce que Marx appelait »la conscience de classe »car non seulement nous vivons les mêmes conditions de vie mais aussi sommes délaissés par nos autorités qui auraient du veiller sur notre intégrité physique et morale.
Comme par hasard ,il y a près d’une décennie, feu Cherif Ousseynou Laye nous disait dans un de ses discours aussi percutants que pertinents « ne soyez pas jaloux entre vous , faites passer  la bonne information .et surtout allez apprendre à manier l’outil informatique car sous peu de temps il sera le principal outil de travail ».cette belle prophétie tomba halas dans l’oreille de sourds car les sénégalais n’ont pas du tout saisi la quinte sens  du propos.

Cette situation crée également une vulnérabilité par rapport aux autorités italiennes d’autant plus qu’elles savent que la seule communauté qui ne fait jamais bloc est celle sénégalaise. par conséquent maniable à merci.

Néanmoins  ,je refuse de croire que  l’homosenegalensis est par essence égoïste, jaloux et méchant.car bien qu’ils constituent de nos jours une denrée rare ,il  existe des sénégalais qui œuvrent encore pour l’unité et la  reconciciliation de la communauté . car comme disait l’autre nous constituons « . une foule quine sait pas faire foule »  .

Ce qu’il ya lieu de retenir en dernière instance est que quand  la méchanceté ,l’égoïsme et l’hypocrisie atteignent leur paroxysme ils sont pires que le virus Ebola. Que DIEU nous en préserve.

SAKHO MALICK (BERGAMO, Italie)

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