L’accès aux services énergétiques dans tout le territoire national, il en fait un défi majeur. Ses passions il les partage y compris au travail. Djiby NDIAYE Directeur de l’Agence Nationale pour les Energies Renouvelables (ANER) est à n’en pas douter un manager accessible, un ingénieur expérimenté, mais aussi un chef d’orchestre pour ses équipes. Djoloffactu est dans les secrets de son bureau. Entretien…
Monsieur le Directeur un mot sur votre personne
Je m’appelle Djiby NDIAYE je suis né à Linguère et j’y ai également grandi. J’ai fait mes études primaires et secondaires à Linguère ensuite le lycée limamoulaye de Dakar où j’ai obtenu le baccalauréat série E, avant d’aller à l’école polytechnique de Thiès d’où je suis sorti avec un diplôme d’ingénieur de conception en génie électromécanique. Je suis également titulaire d’un DESS en administration et gestion des entreprises.
Que peut-on retenir sur votre parcours professionnel ?
Quand je suis sorti de l’école en 1987 j’ai fait les chemins de fer du Sénégal à Thiès au niveau de la direction du matériel roulant dans le service entretien et maintenance. Ensuite j’ai fait un bureau d’étude Ominium de l’Ingénierie Afrique-Europe, un bureau d’étude et d’exécution de projet. J’ai ensuite travaillé comme ingénieur de contrôle des lots techniques pendant la construction de l’hôtel Méridien président devenu King Fahd Palace, puis à PETROMAS une société pétrolière qui représentait ELF Acquitaine de France. De 1993 à 1998, j’ai été à l’entreprise SETIM AFRIQUE SA et à partir de juillet 1998 j’ai créé une Entreprise d’Etudes de Réalisations Industrielles et Civiles. En 2001, je suis allé au CESAG où je suis resté jusqu’à ma nomination au poste de Directeur de l’Agence Nationale pour les Energies Renouvelables en octobre 2012 ;
Justement vous êtes à la tête de l’ANER depuis bientôt deux ans, comment se porte votre structure.
La structure se porte bien. Nous avons eu quand même un petit retard sur le démarrage. Après ma nomination en octobre 2012 au poste de Directeur Général de l’Agence Nationale pour les Energies Renouvelables qui venait d’être créée, nous avons pratiquement mis une année à mettre en place le cadre institutionnel, législatif et réglementaire de l’Agence et le recrutement du personnel jusqu’au mois de septembre 2013. Mais depuis, nous travaillons sur un certain nombre de projets et programmes, nous sommes en train de réaliser le projet pilote du programme national d’éclairage public par voie solaire pour 1525 lampadaires solaires et de chercher le financement pour la première phase de 35000 lampadaires. Nous travaillons sur un projet pilote d’électrification d’infrastructures communautaires dans le milieu rural et pour lequel nous avons bouclé la préparation du cahier de charge et nous apprêtons à lancer l’appel d’offre. De ce projet pilote suivra un programme national d’électrification des infrastructures communautaires (écoles, postes ou cases de santé, mosquées, églises éclairage public) dans 1000 villages choisis dans les 45 départements administratifs parmi les villages non encore électrifiés. Nous sommes également sur un autre projet d’électrification de 120 postes de santé dans le bassin arachidier avec la coopération néerlandaise (ORIO). Nous travaillons aussi sur un projet visant à rendre autonome en consommation d’énergie électrique les universités du Sénégal en commençant par Dakar et Saint Louis, les hôpitaux là aussi nous comptons commencer par PRINCIPAL et FANN, les grands bâtiments publics (Présidence, Assemblée Nationale, le Conseil Economique, Social et Environnemental et probablement le building administratif).
Êtes-vous donc persuadé qu’avec ces programmes les énergies renouvelables vont constituer un levier sûr dans le processus du PSE ?
Bien sûr. Vous savez, on ne peut pas développer un pays sans rendre l’accès aux services énergétiques en tout lieu. Malheureusement, nous avons un taux d’électrification rurale très faible (24%) même l’électrification urbaine n’a pas encore atteint les 100 % avec les localités périurbaines non électrifiées. Les énergies renouvelables peuvent faciliter à moindre coût l’accès aux services énergétiques dans le monde rural particulièrement dans les villages enclavés avec particulièrement l’énergie solaire. Au-delà de l’énergie solaire il ya l’énergie éolienne dont le potentiel est assez important sur la grande côte de Dakar à Saint louis. Il ya également la biomasse qui provient des déchets organiques et minérales. La réussite de la promotion de l’énergie renouvelable va à coup sûr impacter sur la balance commerciale du pays. Nous importons beaucoup de produits pétroliers et les énergies renouvelables peuvent jouer sur la réduction de la dépendance énergétique et des émissions de gaz à effet de serre.
Les élections locales, c’est dans quelques jours. Êtes-vous sur les listes ?
Oui je suis investi sur la liste majoritaire de la coalition BBY à Linguère.
Que pensez-vous de la floraison de listes dans plusieurs localités
Le malheur est que chacun veut diriger. Avoir des centaines de listes c’est quand même un peu trop. Dans certaines villes les gens pourraient identifier le meilleur candidat et se mettre autour de lui. C’est vrai, il ya des enjeux politiques mais si la principale motivation reste le développement de la localité, je crois que la multiplication des listes ne s’explique pas. Il y a des localités où il y a trois listes pour un même parti, parce que tout simplement chacun veut diriger ou veut placer ses hommes pour devenir le futur maire. C’est valable pour le parti au pouvoir comme ceux de l’opposition. Je suis pour le versement d’une caution pour chaque liste, ne serait-ce que pour amoindrir le budget de l’Etat sur l’organisation et la confection des élections.
Quelle est votre touche politique personnelle à côté du ministre Aly Ngouille NDIAYE ?
On a l’habitude de faire la politique autour du leader, de rester à ses côtés, de l’accompagner où il va sans prendre aucune initiative. Cette façon de faire n’est pas la mienne. Cela a créé des doutes au niveau de certaines personnes mais fort heureusement le ministre ALY NG NDIAYE a compris ma démarche : aller en solo élargir la base, ne pas sortir du groupe mais aussi aller vers les militants leur parler et les convaincre à se mobiliser d’avantage au tour du leader local le ministre Aly NG Ndiaye, mais également à soutenir la politique du président Macky Sall.
Vous organisez un meeting le 8 Juin prochain à Linguère, démonstration de force ou rentrée politique ?
Ni l’un ni l’autre. Ce meeting entre dans le cadre de l’animation de notre parti à quelques semaines des élections locales. Une occasion pour le ministre Aly NGOUILLE de dérouler son programme et de décliner son projet de ville.
Vous avez en face des ténors politiques comme Habib SY, Djibo KA et le député Alioune DIA êtes-vous sûr de remporter la victoire ?
Pour le département de Linguère, la liste majoritaire est déjà acquise car celle de l’opposition a été forclose. Même s’ils avaient régulièrement déposé je pense que ces gens ne peuvent plus rien gagner dans le département. L’APR est largement majoritaire dans le djoloff.
Votre message à l’endroit des populations pour une élection calme ?
Une élection est une compétition parmi tant d’autres. Il faut que les gens comprennent que ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous désunit. Nous avons des liens de parenté et nous partageons les villes. Chacun a le droit d’avoir son candidat mais les élections se gagnent au niveau des urnes et il faut convaincre avec des idées. Les insanités ne mèneront à rien. Les populations ont besoin de comprendre et de connaitre ce que les acteurs politiques leur réservent. J’invite tout le monde à une campagne calme et apaisée en attendant le verdict des urnes.
La redaction