Le Roi Mohammed VI a prononcé, ce samedi 29 juillet 2017, au peuple marocain, à l’occasion de la Fête du Trône, un discours on ne peut plus clair sur les tares qui affectent l’administration et l’inertie dans laquelle se complaisent les partis politiques. Le souverain marocain leur a reproché leur opportunisme et leur manquement à leurs responsabilités.
Jamais sans doute depuis longtemps discours Royal n’aura été autant attendu et parole Royale autant scrutée. Et pour cause les célébrations du 18ème anniversaire de l’accession du Roi Mohammed VI au Trône du Royaume du Maroc interviennent alors qu’une crise sociale sans précédent dont l’épicentre se trouvait dans la ville de Al Hoceima dans le Nord du Maroc empoisonnait depuis de longs mois la vie politique marocaine. C’est dire à quel point l’approche Royale de cette crise sociale était attendue par tous les Marocains.
Ce discours était donc à l’image du douloureux contexte social que traverse le Nord du Maroc, et le Souverain marocain a entamé son constat sur les progrès qui ne sont pas à la hauteur des espérances des marocains et qui engendrent une réalité qui déçoit et parfois fait honte, tout en livrant l’explication et les raisons du désastre d’Al Hoceima qu’il a nommée. Deux charges Royales d’une grande rudesse et d’une fermeté déterminée ont ciblé le spectre de l’administration marocaine.
La première vise les fonctionnaires qui ne s’investissent pas suffisamment aux services des citoyens et dont la seule obsession est la course effrénée aux promotions et semble être le seul moteur.
Ils ont été décrits par le discours Royal comme des personnages sans conscience, sans sens du service de l’Etat, recroquevillés sur leurs seuls intérêts égocentriques. Ces fonctionnaires indignes doivent quitter leurs responsabilités, démissionner de leurs fonctions puisque leurs choix et leurs comportements portent atteinte aux intérêts du citoyen qu’ils étaient censés servir.
La seconde charge Royale a pris pour cibles certains responsables de la classe politique qui font passer leurs calculs politiciens avant l’intérêt général et le service des citoyens et qui de part leur comportements irresponsables ont fini par créer les conditions de tensions sociales que vit la ville d’Al Hoceima. Et avec une tonalité qui mélange agacement et amertume, le souverain marocain lance une rude critique à l’encore des partis politiques.
D’ailleurs, c’est cette posture qui participe à faire perdre leur crédibilité auprès de la population : « les populations, et les jeunes en particulier, ne font plus confiance en la classe politique : si le Roi ne croit plus dans cette classe politique, que dire du peuple. Faites votre travail ou partez ! « .
Dans ce discours et face à cette crise sociale, le Roi Mohammed VI a évoqué aussi la nécessité de demander des comptes aux responsables qui ont failli dans leurs missions. Ce que le souverain marocain a appelé « les principes de bonne gouvernance et de la corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes » allant même jusqu’à qualifier de « trahison » la tentation de certains responsables politiques, au nom de calculs politiciens, de bloquer des projets de développement. Ces responsables, comme tous les citoyens qui ont failli, doivent rendre des comptes à la justice.
Après avoir relevé que la question du Sahara marocain n’est pas matière à débattre, et demeure « en tête des priorités », le Souverain du Maroc a réitéré Son attachement à impulser concrètement dans toutes les régions du Maroc, la nouvelle marche du peuple qui ambitionne la réalisation du développement humain et social, l’égalité et la justice sociale au profit de tous les Marocains.
Ce discours a été ressenti et perçu comme un recadrage Royal sévère des fonctionnaires qui ne prennent pas au sérieux leurs nobles et honorables missions de service publique et des responsables politiques qui se livrent à de dangereux petits jeux de basse politique au détriment des intérêts des marocains qu’ils sont censés servir ou représenter.
On apprend, enfin, que le Roi du Maroc a décidé, à l’occasion de la Fête du Trône, d’accorder sa grâce à un certain nombre de détenus n’ayant commis aucun crime ni actes gravissimes lors des événements qu’a connus la région d’Al Hoceima. L’apaisement est bel et bien au rendez-vous.
Le Souverain du Maroc a, par ailleurs, gracié les jeunes du Parti de la Justice et du Développement (PJD) condamnés pour apologie du terrorisme après l’assassinat de l’Ambassadeur russe à Ankara.

Farid Mnebhi.

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