3 milliards de francs CFA ! C’est la rondelette somme que le Directeur général de Wari, Kabirou Mbodji réclame à l’hebdomadaire international Jeune Afrique. Il l’accuse de diffamation. La sentence de cette affaire sera connue le 26 janvier prochain.

«Le double visage de Kabirou Mbodj», ainsi titrait le magazine Jeune Afrique dans son édition du 7 au 13 février 2016 pour « trainer dans la boue » le dirigeant de la société de transfert Wari. Dans le texte, les journalistes ont mis à nu le passé pénal de Kabirou Mbodj qui, à les croire, a été condamné en 2011 à 6 mois de prison avec sursis pour abus de biens sociaux.

Et, il devait, en guise de dommages et intérêts, allouer aux parties civiles la somme de 400 millions de francs CFA.

Les journalistes qui ont signé l’article indiquaient également que « les premiers associés de Kabirou Mbodj dans l’aventure Wari en l’occurrence Seyni Camara et Malick Fall nourrissent également de vifs griefs contre leur partenaire. Ils ont déposé en décembre 2014, une plainte devant le tribunal reprochant au directeur général des détournements s’élevant à 2,5 milliards de FCFA.

Depuis le 11 août 2015, Kabirou Mbodj est officiellement inculpé. » Et ce n’est pas tout. Les journalistes décrivaient également que « Wari ne dispose pas de l’agrément d’une banque et n’est pas soumis aux mêmes obligations. Kabirou Mbodj semble avoir perdu son aura aux yeux des partenaires. Il refuse de communiquer les comptes et celui des versements de dividendes aux actionnaires depuis le démarrage des activités, une spoliation progressive en faveur d’une autre société qu’il contrôle. »

En effet, jugeant diffamatoire les écrits, Kabirou Mbodj a servi une citation directe aux auteurs de l’article. Ce, après avoir jugé que ces derniers avaient une intention manifeste de nuire à sa personne. Le procès a été appelé, hier, devant le prétoire du tribunal correctionnel de Dakar. Mais, tous les prévenus n’ont pas comparu. Amadou Oury Diallo était le seul qui avait fait le déplacement pour répondre des chefs de diffamation pour lesquels il est poursuivi.

Il les a niés en soutenant avoir réalisé « une investigation très sérieuse » pour réaliser ce travail. D’après lui, il n’a jamais eu l’intention de ternir l’image de Kabirou Mbodj. Car, après qu’il a eu des informations sur cette affaire, il a contacté ce dernier pour avoir sa version des faits. Mais, dit-il : « il ne m’a jamais répondu. Lorsque l’article a été publié, il a envoyé son droit de réplique que nous avons publié. » Les avocats de la partie civile ne croient pas du tout aux explications du prévenu. Ils estiment que celui-ci a voulu détruire Kabirou Mbodj qui avait refusé de leur donner de la publicité.

Selon les avocats, cet article « mensonger » de Jeune Afrique a causé d’énormes préjudices au Groupe Wari. Ce, d’autant que certaines banques, après publication du papier, se sont retirées de la Convention qui les liait avec Wari.

Pis, ajoutent les robes noires, des contrats avec des partenaires ont été suspendus ou annulés. Ils réclament, sur ces entrefaites, la somme de 3 milliards de francs CFA pour toute cause et préjudice subis. Le maitre des poursuites n’a pas fait de réquisitoire. Il s’en est rapporté à la décision du juge. Là où l’avocat de la défense a plaidé la relaxe pure et simple de son client. Après qu’il a soutenu que son client a vérifié ses informations avant de les publier. L’affaire est mise en délibéré au 26 janvier prochain.

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