Quelle immense perte et surtout quelle douleur pour moi, en ce jour, avec l’annonce insoutenable de la mort d’un des grands serviteurs de la République, Monsieur Djibo Leyti KA.
Lorsqu’en septembre 1990, tout jeune bachelier, j’obtins l’autorisation paternelle de rejoindre l’université de Montpellier, aux frais des parents, c’est lui même, alors Ministre de l’Education Nationale, qui me fît convoquer, par le biais de Djimby KA, pour me dire, dans la case de sa Maison de Fenêtre-Mermoz, les mots qui suivent « Je suis de près les évolutions de tous mes enfants et de la même manière que je souhaite le meilleur à El hadj KA, j’ai le devoir de t’accompagner. Je sais que tu as raté la mention au Baccalauréat plus par crispation que par manque de mérite au regard de tes résultats au Collège Saint Michel. Par conséquent, je ferais tout pour que tu aies une aide universitaire, par dérogation, parce que tu es un espoir mais, n’oublie jamais ceci, il faudra penser à rendre au pays ce qu’il t’a donné ».
La dernière fois que je t’ai vu, Père Djibo, c’est bien parce que tu avais pris la peine de faire le déplacement au domicile familial pour présenter les condoléances au Professeur KASSE suite au décès de Maman Astou SARRE que ton âme rejoint aujourd’hui dans l’au-delà. J’espère que de cet espace que vous partagerez désormais, elle pourra te servir le sobriquet par lequel elle aimait à t’appeler : Gorbatchev.
Mon père a mal dans sa chair d’avoir perdu son Etudiant à L‘ENAM, son compagnon du Club Nation et Développement et son voisin de table du Bureau Exécutif restreint qui a dirigé le Parti socialiste après le Congrès de la Rénovation et de l’ouverture de 1986.
Des hommages mérités te seront rendus naturellement, parce que tu as quasiment tout été dans cette république ; des témoignages seront faits parce que tu as été de tous les grands moments dans la marche de la Nation sénégalaise mais, je voulais modestement dire combien tu as inspiré mon parcours et comment tu as été, en permanence, d’un conseil avisé. D’ailleurs, voici les derniers mots que tu as prononcé à mon endroit « Aux HLM, mon fils, tu as beaucoup à faire, au delà de la compétence, garde le sens du devoir ».
Je présente mes condoléances à Son Excellence Monsieur Macky SALL, Président de la République qui perd un allié courageux et ferme sur ses positions patriotiques.
J’ai perdu une de mes sources, qui est du reste intarissable, parce que tu as éternellement marqué de ton empreinte indélébile, la République du Sénégal.
J’ai perdu un de mes abreuvoirs privilégiés mais, à mon sens, nul ne boira assez du lait de ton sens élevé de l’Etat dont tu as été l’un des plus marquants commis
J’ai perdu un père que Ardo SOW ne peut remplacer même s’il s’y essaye au quotidien.
Je reste, fraternellement, avec Djimby pour porter dignement cette douleur et œuvrer partiellement à la continuité de l’immense œuvre du Berger au service de la République.
Personne ne peut être indifférent à Père Djibo.
Par Mamadou KASSE
Directeur Général de la SN HLM