Les contradictions auxquelles l’islam se trouve confrontées sont liées à « une mauvaise interprétation » des textes religieux, un constat qui doit induire un retour vers « une correcte redéfinition des termes comme le califat, le djihadisme et l’islamisme », ont estimé, samedi à Dakar, des experts et des islamologues.

« Les questions fondamentales, ce sont les terminologies du califat, du djihad, de l’islamisme », a notamment expliqué Ahmad Moukhtar Kanté, président du Forum des savoirs et des valeurs (FORSAV), à l’initiative d’une table ronde sur le milieu islamique, tenue le même jour.

« Il nous fait opérer un retour à ces terminologies-là pour en donner des compréhensions correctes », a déclaré M. kanté, lors de cette rencontre organisée dans les locaux de la mosquée de Point E dont il est l’imam.

Plusieurs experts, islamologues étaient présents lors de cette table ronde au cours de laquelle ils ont échangé pendant une demie journée sur « Le monde islamique: réalités et perspectives ».

Makhtar Kébé, islamologue, spécialiste de l’histoire de l’islam et des relations internationales, Mouhammad Barro, journaliste et observateur des faits religieux et Cheikh Tandian, islamologue, spécialiste des sciences du hadith, ont abordé cette problématique au cours de débats modérés par l’imam Ahmed Moukhtar Kanté.

« Ce sont des problématiques tellement complexes qu’on a dû faire appel à ces trois profils qui se complètent pour qu’ils puissent analyser de façon globale les problématiques qui affectent l’islam », a expliqué le président du FORSAV.

« Si les savants musulmans ne donnent pas une correcte définition de certaines terminologies, ce sont les autres qui vont en donner leur propre définition avec toute la manipulation derrière », a averti M. Kanté.

Il a rappelé que le Prophète Mohammed (PSL), toute sa vie durant, avait établi un projet de société constructif adossé sur des valeurs et des vertus. « L’exemple-type, c’est cette charte de vie commune qu’il avait mise sur pied à Médine. La violence n’est pas constitutive du projet civilisationnel de l’islam », a-t-il poursuivi.

« Nous devons réfléchir sur quelles armes prendre pour faire face à ces agressions, ces groupes terroristes, ces manipulations autour de l’islam. Et la principale arme réside dans la maîtrise des textes religieux. Nous devons puiser dans le Coran et les Hadiths de fortes propositions pour faire face », a estimé Cheikh Tandian, spécialiste des Hadiths dont l’intervention était axée sur les perspectives s’offrant au monde musulman.

« Dans le Coran et les Hadiths, il y a des textes qui sont explicites, mais il y en a d’autres qui sont implicites voire présomptifs avec une multitude de sens ou de traduction. C’est pourquoi, nous voyons des musulmans qui se basent sur le Coran et la Sounah pour faire la guerre à d’autres musulmans », a souligné M. Tandian, appelant de ses vœux à « un « retour vers la définition correcte des textes et termes » islamiques.

MTN/BK

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