COSYDEP a tenu sa session ordinaire à son siège le 24 novembre 2016. Les travaux ont débuté par un hommage rendu à feu Amadou Wade Diagne, un militant de la première heure de la Coalition, qui l’a accompagnée sur plusieurs chantiers avec générosité et humilité. Après les prières, il a été réaffirmé que l’engagement qui lui était unanimement reconnu, constitue une source d’inspiration pour tous les militants de l’éducation. Outre les questions afférentes à la vie de la Coalition, le CA a abordé, en ce début d’année scolaire 2016/2017, des faits saillants d’actualités au Sénégal et dans le monde.

Au plan international :
ü C’est la première année de mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable (ODD) qui ont été adoptés par la communauté internationale avec une large place accordée aux enjeux éducatifs. Le Sénégal, totalement engagé dans ce processus, devra l’assumer de manière conséquente. Le succès de l’Agenda 2030 dépendra de son intégration dans les politiques et stratégies nationales mais également d’une action collective notamment de la société civile pour sa mise en œuvre mais aussi le suivi des engagements.

ü Plus récemment, le débat autour de l’élection présidentielle américaine, dont l’aboutissement suscite, à tort ou à raison, des inquiétudes au regard du rôle que joue ce pays dans l’évolution du monde. Toutefois, en dépit des contraintes de la mondialisation, cet événement offre l’opportunité de se convaincre, enfin, que le Sénégal devra compter avant tout sur son génie et ses ressources propres.

Au plan national :
ü La recrudescence des violences qui inquiètent au plus haut point toute la nation, dans les formes les plus abjectes, semblent relever d’une affreuse banalité. Il reste que les faits de violences liés au jeu des acteurs politiciens, comme en témoigne l’histoire politique du Sénégal, surtout en année pré-électorale, pourraient se multiplier, impliquant des personnages publics et impactant négativement toute la vie nationale et locale.

ü Le saccage délibéré d’une école à Saint-Louis, qu’aucune raison ne saurait justifier, est vigoureusement condamnée par la COSYDEP. Cet acte repose la problématique de notre rapport à la chose publique qui doit bénéficier du respect et de la protection de tous les citoyens, y compris des auteurs de ces faits.

Sur le fonctionnement du secteur de l’éducation :
Þ Les familles ont fini d’exprimer leur ras-le-bol de ces années scolaires faites de perturbations, de quantum horaire très réduit, d’accords signés et non respectés, du retour des énormes retards de salaires, de la baisse du budget de l’éducation, d’irresponsabilité face au sort malheureux réservé à l’école publique, … Le gouvernement est mis devant ses responsabilités pour un dépassement de telles anomalies qui ne sauraient perdurer. En cela :
ü le pays continue d’exiger la fin du stress que lui fait vivre, chaque année, l’instabilité persistante de l’école ;
ü les questions clés, dont la non prise en charge peut perturber le fonctionnement normal du système éducatif, doivent être traitées avec intelligence et esprit de suite, notamment la gestion des personnels l’éducation et l’application irréversible et diligente des accords signés avec les organisations d’enseignants.

Þ La restauration de la confiance doit être effective conformément à l’esprit des rencontres pré rentrée. Dans ce cadre, l’atmosphère installée autour du test de positionnement des instituteurs adjoints en formation diplômante risque de conduire à des turbulences susceptibles de compromettre la stabilité du secteur. Les formés sont animés par le sentiment selon lequel les intentions des autorités sont loin d’être claires. Ce sentiment serait fondé sur le fait que l’exercice proposé n’a rien d’un test de positionnement de par la nature des épreuves, le moment de son administration et son caractère national. Cf. Réflexion sur le test de positionnement en annexe.

Enfin, la COSYDEP tient à manifester toute sa préoccupation quant à la volonté du gouvernement d’œuvrer pour l’atteinte de l’ODD 4, au constat du déficit important en enseignants et en salles de classe. En attestent le recrutement de 1000 enseignants au lieu des 6000 attendus mais aussi le retour des classes à double flux et/ou multigrades. Dès lors, il urge d’assurer une cohérence entre l’engagement politique et les stratégies / programmes d’actions à suivre et évaluer.

Fait à Dakar, le 25 novembre 2016

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