Les évènements survenus à la 76eme retraite spirituelle à Medina Gounass communément appelé Dhaka sont très douloureux. Le bilan est très lourd 30 personnes qui y ont laissées la vie, et dizaines de blessé. Je m’incline respectueusement devant la mémoire de ces pèlerins. Le président Macky Sall en décrétant 3 jours de deuil national témoigne à toutes ces familles et au khalif de Medina Gounass la solidarité de tout un peuple. C’est le moins à mon avis qu’il puisse faire.
L’incendie serait déclenché par l’explosion d’une bonbonne de gaz. Le constat est qu’aujourd’hui rares de sont les sénégalais imprégnés des dispositions à prendre face au drame. Nous devons au sénégalais développer chez les concitoyens des réflexes sécuritaires. Le contrôle et le suivi de la sécurité publique est une des missions régaliennes de l’Etat. Au Sénégal nous aimons vivre avec un danger latent ; il ne nous effraie pas. En cas de catastrophe, on invoque Dieu. Il a bon dos lui, il est le coupable idéal.
En l’espace d’un mois plus de huit incendies sont déclarées au Sénégal les unes plus ravageuses que les autres. L’usage du feu me semble-t-il est très banalisé, on en use et on en abuse avec une insouciance déconcertée. Le feu est un compagnon utile de tous les jours mais il charrie le danger en permanence. Récemment dans notre quartier, une maison avait pris feu. Un feu furieux qui a emporté sur son passage beaucoup de biens. Un môme étourdi serait à l’ origine de cette catastrophe. L’incendie a ravagé tous les biens de la famille : du matériel électroménager, des meubles, des habits, et 8 moutons ladoums sont partis en flammes.
Nous n’avions que notre volonté en bandoulière et un matériel rudimentaire pour venir à bout des flammes, car 45km séparent Dahra et Linguère qui abrite la caserne des sapeurs-pompiers. De braves dames stoïques en file indienne nous faisaient parvenir les seaux d’eaux. Le feu, lui aussi stoïque nous opposa une farouche résistance. Satisfait d’avoir consumé tout sur son passage, il accepta enfin ce feu d’être réduit au néant, laissant derrière lui son lot de désolation et de consternation.
A la lumière de ces évènements, je crois qu’il est urgent voire pressant de doter Dahra d’une caserne de Sapeurs-pompiers. Le projet consistant à doter Dahra d’une caserne doit évoluer pour quitter l’état de projet à l’état de l’effectivité. C’est une question de sécurité publique. Dahra est devenu une grande agglomération et un carrefour. Les nouvelles infrastructures routières facilitent d’avantage son accessibilité et font de la ville une plaque tournante économique ouverte à bien des centres urbains.
Il est bien dommage de noter que de nombreuses fois les responsabilités sont partagées entre les citoyens et l’Etat. Du citoyen il attendu un comportement responsable et une sagesse socratique. L’Etat dans sa mission de veille doit doter les centres urbains de casernes de sapeurs-pompiers, de recruter des médecins urgentistes dans structures sanitaires pour une prises en charge adéquates et rapides des blessés et accidentés, de veiller à ce que les lieux publics soient doter d’extincteurs fonctionnels, de les doter d’issus de secours, de dresser des pare- feu partout où le besoins se fait sentir, d’appliquer la loi dans toute sa rigueur face à un laisser-aller érigé en règle. Toutes cette batterie de mesure n’aura de sens que si elle est accompagnée d’information, de sensibilisation et d’une éducation des masses.
De l’inconscience, à l’insouciance au Drame y’ a qu’un pas à franchir. Alors vigilance et sagesse dans nos faits et gestes , seule la sagesse peut sauver le monde.
Magatte DIOP
Président Conseil Communal de la Jeunesse de Dahra
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