A l’instar des autres localités du Sénégal, la fête du travail n’est pas célébrée à Dahra. La traditionnelle randonnée pédestre, initiée par feu Mamadou Moustapha Ngom n’a pas eu lieu et aucun travailleur n’a observé la fête. Rencontré au marché central, Omar Dia, marchand ambulant, venu de Touba dit avoir royalement ignoré que le 1er Mai est une fête du travail. Pour lui, même s’il était au courant de la fête, il n’allait pas l’observer. Car argue-t-il : « la fête c’est pour les fonctionnaires et non pas pour nous qui sommes des non-salariés.
La coïncidence avec le marché hebdomadaire de Dahra est aussi une autre raison qui a fait que la fête n’est pas tenue comme à l’accoutumée.
Selon Modou Ndiaye, boutiquier, il est impensable de rester à la maison sinon la progéniture allait souffrir parce que les dépenses journalières s’acquièrent par jour de travail.
En face de sa boutique, un atelier d’une couturière. A l’intérieur, Fatou Diop, trouvée en pleine activité, pense que la fête du travail est pour les fonctionnaires de l’Etat qui perçoivent leurs salaires mensuels. Pire, elle dit ignorer la date du 1er Mai comme étant une journée dédiée fête du travail.
Les différents corps de métiers de la commune sont sevrés de leur traditionnelle randonnée pédestre. Pour certains, la disparition de Mamadou Moustapha Ngom, initiateur de l’activité sportive est la principale raison pour laquelle la coordination ne réussit plus.
En tout cas, les avis sont partagés entre les populations de Dahra. Beaucoup d’entre elles que nous avons tendu micro ont témoigné que l’heure est précieuse et que le temps perdu ne se rattrape jamais, les travailleurs ont jugé nécessaire de ne pas observer la fête pour le seul souci de rentrer avec des sous à la maison surtout en cette journée du marché hebdomadaire où vendeurs et acheteurs en tirent plus de profits.
Ndéye Mingué SECK