De 2000 à 2014 le Sénégal a mis en branle un ensemble de réformes visant toutes à lutter contre la pauvreté. Le DSRP1, le DSRP2, le DPS, le PSE ont tous été appliqués durant ces 14 longues années. Au fond ces documents ont en commun leur caractère macro et l’absence de schémas d’exécution rigoureux qui puissent mettre dans la machine la participation de tous et de chacun. Dans un pays pauvre comme le Sénégal mais doté d’une population très jeune, toute idée de sursaut national doit passer par d’abord une conscientisation de tout le monde et après une participation effective des populations au développement du secteur primaire.
Dans cet ordre, je propose, par delà les indications du PSE un autre angle qui pourrait, en synergie avec le programme actuel, contribuer à diminuer nos manques : deux secteurs retiennent mon attention, l’agriculture et l’élevage.
Concernant le premier secteur je rappelle que 65% de la population sont des paysans. Mais en dépit de cette réalité, le Sénégal importe l’essentiel de sa nourriture (riz, légumes, fruits et leurs dérivés). L’Etat, dans les plans cités ci-dessus, avait déclenché la GOANA avec des intentions quelque fois non tenues sur le développement des infrastructures routières, l’aménagement hydro-agricole, la réhabilitation des axes hydrauliques, l’anreva , le projet PAPIL, les micro projets, la récupération des terres salinisées. Aujourd’hui encore la lenteur se suspecte dans l’application des priorités du PSE dans un contexte caractérisé par l’impatience du peuple.
Il urge alors que le peuple se mette au travail pour booster l’agriculture dans un contexte géographique et climatologique favorable : des terres aux sols humifères et plates, des cours d’eau et une jeunesse active.
Mais pour un tel développement, les autorités doivent s’imprimer des devoirs de conscientisation du sénégalais face à l’importance de l’agriculture. Que ce sénégalais cesse de croire que le paysan est positionné pour devenir un pauvre. L’Etat doit alors un accompagnement pratique de l’aménagement des terres jusqu’à l’écoulement des produits et ceci de façon moins décourageante que des bons impayés. Par le jeu des GIE, l’Etat doit acheter tous les produits que leur présentera le paysan au comptant. Et au passage, une loi sur la révision de la DRP (demande de renseignement sur les prix) doit être votée à l’assemblée nationale. Beaucoup de nos concitoyens ignorent que les prix sont exagérés à chaque fois qu’il y a un marché public : une tonne de ciment coûte 400000f et un stylo ordinaire 600f. Dans ces conditions de désordre, l’érosion de nos ressources au profit de quelques fournisseurs ou d’entrepreneurs ne peut qu’enfoncer l’économie nationale. C’est un point sensible mais, sans sa révision le statuquo nous guette.
Concrètement, au plan de l’agro business, je propose un aménagement de 1000ha de bande de terre pour un coût de 700 Millions en dehors des coûts liés aux machines agricoles, aux intrants et aux engrais bio. Une estimation de 20000t de riz peut être réalisée sur cette bande et plus de 300 personnes peuvent y être employées.
En plus, 10 fermes pilotes de 100ha par domaine installée à coté des grands centres urbains des régions de Matam, St-Louis et Louga peuvent être exploitées sans délais par l’intermédiaire de GIE agricoles. Ceux-ci développeront le maraichage, l’élevage de volaille et la transformation des produits agricoles. En l’absence de cours d’eau, le recours au forage reste possible car à Thiamène-pass par exemple, de petits maraîchers utilisent l’eau du forage pour l’exploitation de leurs domaines et ils s’en sortent. L’estimation est de 1,2MILLIARD avec un minimum de 200 employés.
100 « magasin-local », en partenariat avec les communes et à la location fortement subventionnée doivent accompagner et la politique d’emploi et l’écoulement et la conservation des produits agricoles. En effet les GIE qui gèrent ces magasins achèteront tous les produits qui viendraient des fermes : volaille, sirop, savon couscous et les dérivés des céréales et du lait. Dans un premier temps, ils doivent être tous implantés dans les régions de St-louis, Louga et Matam en raison de l’existence des cours d’eau et de la grande réserve d’eau dans le sous sol de Linguère. Leur coût d’installation s’estime à 700000f/ unité.
En somme, je conçois la proposition comme un test qui ramène la confiance et déclenche le développement réel de l’agriculture, développement qui je le rappelle ne peut exister avec les DRP actuelles.
Le sous secteur de l’élevage contribuait en 2009 pour 4% de PIB avec 1666070 tonnes de viande produite en 2009, 3,5 millions de bovins, 166,7 millions de litres de lait durant la même année et 3603 tonnes de peaux et cuirs exportés et enfin 631 millions d’unité d’œufs en 2008. La division mécanique de chacune de ces données par 13 millions d’habitants dénote un manque alimentaire en protéine animale en plus de notre marasme général en légumes et fruits. A ce niveau, l’attente n’est plus permise et encore une fois la réhabilitation de ce sous-secteur requiert la participation de toute la population.
La politique d’installation de 100 laiteries moyennes devra être envisagée en urgence dans ces trois régions pour un coût de 700 millions (DRP exclue).
En plus, un financement pour l’élevage des ovins semi extensif géré par des jeunes engagés devra toucher 1000 personnes pour un coup total de 300 millions. Ces éleveurs conscients pourront disposer avec l’aide de l’Etat d’un troupeau de 10 ovins. L’aide de l’Etat devra leur permettre d’assurer leur entretien surtout durant les mois de soudure. Ces éleveurs devront suivre ces bovins dans les pâturages. Estimez la composition du troupeau après un an d’activité.
Ces jeunes de moins de 25 ans sans charge familiale, conscients et décomplexés seront sûrement mieux aisés que les marchands ambulants qui non seulement font des dizaines de kilomètres par jours mais écoulent les produits d’autres pays.
1000 poulaillers moyens d’une capacité de 100 sujets doivent être financés dans les zones situés non loin des « magasin-local » et gérés par des jeunes qui comprennent l’enjeu. Le coût s’estime à 400000f à l’unité soit un total de 400millions.
Et enfin, un financement pour les poulets locaux doit aboutir à 5000 jeunes disposant dans leur maison d’un espace d’au minimum 30m². Ces poulaillers locaux peuvent débuter avec 6 sujets élevés pour un coût total 50000f soit un total de 250millions.
Conclusion
Récemment, à l’approche de la korité, un manque effroyable de poulets de chairs était constaté sur les marchés du Sénégal. Les revendeurs sonnent l’alarme pour une importation en urgence de cette denrée. Cela suffit pour justifier ce texte qui n’est qu’une invite à notre propre participation à notre propre alimentation. Les services techniques de l’élevage et de l’agriculture pourront exploiter les propositions avec plus de technicité. Je sais que le PSE nous réserve beaucoup de projets mais le sénégalais a besoin de la vitesse dans l’exécution des projets mais aussi du CONCRET. Aussi je ne crois pas qu’il soit impossible pour notre Etat de financer ce petit projet concret qui tourne autour de 5milliards non renouvelables avec autant d’emplois et d’impulsions vers une vie citoyenne de type participatif. La DPE est un frein crée par l’Etat sur la base de lois votées ; elle doit disparaitre par ces mêmes lois pour permettre au Sénégal pauvre du reste de vivre en rapport avec ces possibilités. On ne doit pas continuer à créer des riches sur le dos de la nation. Il est temps alors que l’Etat lorgne de ce coté pour que le stylo ne coûte plus 600f et le quintal de fer 150000f.
TALLA BA