Porte-parole et chargé de la communication du Pit, le professeur Samba Sy estime que l’offre politique que propose Bennoo aux Sénégalais est la meilleure des offres. D’ailleurs, il croit que la lancinante question sur la candidature unique sera tranchée en octobre.
M. Sy l’actualité politique au Sénégal est très fournie en ce moment. Ceci, à six mois de la présidentielle. Cette situation ne vous gêne-t-elle pas, ou est-ce, selon vous, un signe de maturité de la démocratie sénégalaise ?
Il y a du bon et du moins bon dans le fait que la vie politique nationale connaisse une espèce de surchauffe. Mais, dans les faits, on peut déplorer le fait que ceux qui ont comme charge de gérer la vie nationale, de conduire le destin collectif aient peut-être précipité le pays dans une campagne politique avant date. Rappelez-vous que l’une des candidatures déclarées et qui fait débat a été annoncée, il y a maintenant des années de cela. Il me semble qu’il revenait de droit au président de la République de veiller au fait que la politique, au sens étroit du terme, ne l’emportât sur la gestion administrative de la cité et le règlement des problèmes qui taraudent le quotidien des Sénégalais. Mais ce qui est fait est fait, et c’est légitime qu’à quelques mois des élections présidentielles que les différents camps politiques se lancent dans la prise de parole.
La coalition à laquelle vous appartenez (Bennoo siggil Senegaal) a une part de responsabilité dans tout cela ?
Benno siggil Senegaal est une coalition qui date de bien avant même la précision des enjeux que voilà. Elle est aussi la résultante des grandes concertations nationales qui ont été menées par l’essentiel des forces vives de la nation. De ce point de vue, Bennoo n’est pas une coalition de circonstance, c’est plutôt quelque chose qui se structure autour d’un projet que nous devons qualifier de projet de rénovation nationale.
Par rapport à la présidentielle 2012, Bennoo n’arrive toujours pas à trouver une candidature unique, alors que c’est le souhait de la plupart d’entre vous. N’est-ce pas là un réel blocage au sein de cette coalition ?
Il ne serait pas très exact de dire que nous n’arrivons pas à trouver une candidature unique. Il faudrait plutôt dire que nous sommes en train de respecter un agenda, et cet agenda rationnel a été mûrement réfléchi et pensé. Avant de choisir quelqu’un comme étant notre porte étendard à la prochaine présidentielle, il a fallu d’abord que nous nous accordions sur quoi faire. Après avoir déterminé de quoi faire, il faudrait que nous nous accordions sur une sorte de timing et d’actions à mener. L’un et l’autre objectif étant atteint, il nous reviendra maintenant de réfléchir pour avoir une offre politique d’ensemble. Il ne s’agit pas seulement de trouver un capitaine, il s’agit d’avoir une équipe pour faire des tâches précises en un laps de temps donné pour amener de grandes transformations sociales au niveau de ce pays. Notre projet, c’est de refonder la République, de rétablir notre pays sur ses pieds, parce que notre pays donne l’impression de marcher sur la tête. Il y a donc de grands challenges à mener, et cela requiert beaucoup de doigté, beaucoup de discussions et beaucoup d’engagement. Mais je crois que dans les semaines à venir, Bennoo va décliner son offre politique.
Quand est-ce réellement…
Je dis dans les mois à venir. Au plus tard en octobre, nous devrions pouvoir dire aux Sénégalais voilà le candidat de l’unité et du rassemblement que nous vous proposons. Nous espérons que de larges segments de Bennoo vont se retrouver autour de cette candidature de l’unité et du rassemblement. Nous ne nourrissons pas l’illusion de rassembler tous les Sénégalais, mais l’offre politique que nous allons présenter aux Sénégalais sera tellement consistante, elle sera normée. Notre projet sera si clair et si engageant que nous croyons que notre peuple va, évidemment, l’accompagner.
Ce candidat peut ne pas être un homme politique…
Nous sommes en débat. Dans Bennoo, il y a des forces politiques coalisées, il y a également d’autres organisations. Nous cherchons simplement, parmi nous, quelqu’un qui va fédérer les énergies et conduire dans un laps de temps de trois ans, les grands changements que nous voulons apporter dans notre pays. Evidemment, le débat est ouvert, nous sommes en train de chercher, je ne peux pas vous dire a priori que ce sera forcément quelqu’un qui est sans ancrage politique, c'est-à-dire qui n’appartient pas à un parti politique. Nous sommes en discussion et nous choisirons celui qui nous conviendra le mieux pour faire les tâches que nous avons déclinées.
Votre parti, le Pit, est-il candidat ou a-t-il déjà fait son choix ?
Si je vous dis que nous sommes en train de chercher, parmi nous, l’homme ou la femme qui serait le mieux placé pour conduire notre candidature et porter notre projet, il serait malveillant de dire que le Pit propose telle ou telle personne. Nous sommes en débat et il n’est pas exclu que nous trouvions dans le Sénégal des profondeurs un homme susceptible de mener cela. Evidemment, cet homme peut appartenir à une quelconque de nos organisations, pourvu qu’il (ou elle) s’engage à respecter le pacte que nous voulons nouer avec notre peuple et qu’il s’engage également à porter les valeurs essentielles qui ont été déclinées au niveau des Assises nationales.
Maguette NDONG