Pour son premier numéro, Référence – Portrait & Découverte, votre éditorial mensuel que vous propose Mbeuleukhé.net,sous la plume de Coumba DIA, est allé à la découverte d’El Hadj Daouda DIA, Mouhadam d’ El Hadj Malick Sy.
Le premier numéro de Référence s’est tourné vers un érudit de la religion musulmane. Un illustre homme à qui, il est impossible d’évoquer la religion dans le Djolof sans parler de lui et de la cité religieuse de Mbeuleukhé. Un Mouhadam d’El Hadj Malick Sy qui, durant toute sa vie n’a œuvré que pour la propagande de l’Islam. On veut ainsi nommer El Hadji Daouda Dia de Mbeuleukhé dénommé « Ndiombane ».
A travers ce Saint Homme, Mbeuleukhé, devient ainsi une cité religieuse se trouvant dans la région de Louga, département de Linguère.
Parcours du saint homme…….
Né en 1875, El hadj Daouda Dia est le fils de Serigne Moctar Dia et de Sokhna Penda Niang. Cet érudit de l’islam maitrisa très tôt le Saint-Coran. Cette maitrise du Coran auprès de son père Serigne Moctar Dia serait une prédisposition, révélant les qualités du futur saint et guide El Hadj Daouda Dia qui a grandit auprès de son père qui était un éminent Tidjiane. El Hadj Daouda Dia parcourut des distances et des distances pour affiner ses connaissances en sciences islamiques. L’un des hommes qui l’ont poussé à aller vers El Hadj Malick Sy fut El Hadj Malick Sarr « Boudi ». C’est ce qui a valu au saint homme d’aller à la cité religieuse de Tivaouane pour compléter sa formation auprès du guide des Tidjianes, El Hadj Malick Sy, Maodo.
El Hadj Malick Sy avait ainsi pour mission d’approfondir les connaissances en Dieu de « Ndiombane ». Il séjourna ainsi quelques temps à Tivaouane pour davantage apprendre et se former à l’Islam. Ce séjour a suffit à El Hadj Daouda pour davantage se rapprocher de Dieu. Il recevra ainsi la bénédiction d’El Hadji Malick Sy qui fit de lui un « Mouhadam » en lui demandant par la suite de retourner à son Djolof natal pour y propager la Tidjaniya. Avant de partir Maodo le bénit et lui donne la main de sa propre fille Sokhna Oumou Sy, grande sœur de serigne Abdou Aziz Sy « Dabakh »
Son retour au Djolof coïncida avec le règne de Bouna, Bourba Djolof. Les rois à cette époque étaient des « Ceddos » qui ne croyaient pas en Dieu.
Mais comme tous les autres résistants, El Hadj Daouda Dia s’est dit qu’il n’allait jamais faillir à sa mission et qu’il allait suivre les pas de Maodo au niveau du Djolof. « Ndiombane » s’engage à propager la confrérie Tidjiane dans le Djolof étant un Mouhadam d’El Hadji Malick Sy. Il commença ainsi à suivre les pas de son père en créant une Mosquée à Mbeuleukhé. Bourba Djolof donnera même le nom de son fils à El Hadji Daouda Dia à savoir Daouda Ndiaye Bouna, dit « Sarakh Ndiaye »
En 1916, « Ndiombane » institue un Gamou annuel à Mbeuleukhé qui est un événement religieux organisé sur ordre d’El Hadji Malick Sy afin de propager la « Tarikha Tidjaniya » sur toute l’étendue du Djolof.
Commença par la suite une ruée de disciples qui se tournent vers Mbeuleukhé pour y recueillir les faveurs du Saint homme. Mais, toujours en quête de savoir, El Hadj Daouda Dia décide de s’installer à Bogué en Mauritanie, prés du Fouta pendant trois (3) années accompagné de son neveu Mody Niang.
A son retour sa renommée fut plus grande et sa dimension en sciences islamiques plus étroite. El Hadj Daouda décide de faire le Pèlerinage à Mecque en 1924. Il prendra départ le 10 Mai 1924 pour une durée de trois (3) mois. Il fera également un passage au Maroc, pays où se trouve le Mausolée de Cheikh Ahmed Tidiane Cherif, Fondateur de la confrérie Tidjiane. De retour à Mbeuleukhé, le saint homme sera heureux de voir la naissance de son fils El Hadj Moussa Dia.
El Hadj Daouda Dia fait ainsi partie des Mouhadams d’El Hadji Malick Sy qui ont permis d’augmenter la dimension spirituelle, intellectuelle et sociale de « Maodo ». Ces différents Mouhadams ont été des compagnons d’études parcourant des « puits du savoir ». Aujourd’hui, tous ont reconnu ses mérites et se sont abreuvés à "la source du savoir intarissable" qu'est Maodo. Ces hommes multidimensionnels dont chacun avait la capacité spirituelle de bâtir sa propre Tarikha après leurs formations en sciences islamiques, tous sont restés dans l'ombre d’El Hadji Malick Sy ainsi que de Cheikh Ahmed Tidiane.
En soixante quatorze (74) années d’existences, le vénéré homme a su bien propager la confrérie Tidiane dans le Djolof. Cet homme de Dieu s’est distingué dés son jeune âge dans l’accomplissement de la mission qui lui a été assignée à savoir de faire jaillir la confrérie dans le Djolof.
El Hadj Daouda Dia a eu à rédiger beaucoup d’ouvrages islamiques mais n’a jamais voulu les divulguer. Pour lui aucune œuvre n’est plus importante que le Saint Coran et les Hadith du prophète P.S.L.
Le Gamou qu’il avait institué en 1916 est aujourd’hui une occasion pour des milliers de fidèles de venir se recueillir sur son Mausolée.
Il est aujourd’hui impossible d’entrer dans la Cité Religieuse de Mbeuleukhé sans entendre les éloges faites pour cet illustre homme et pour l’ensemble de sa famille. Grâce à notre Cher « Ndiombane », la famille DIA est indispensable sur tout ce qui se passe à Mbeuleukhé. La famille de ce saint-homme est ainsi reconnue un peu partout dans le monde.
Rappelé à Dieu le 25 Décembre 1949, l’héritage du saint homme fut assumé en premier temps par son fils ainé El Hadji Lamine Dia durant 17 ans, de 1950 à Octobre 1967. Aujourd’hui, c’est son fils El Hadj Moussa Dia, actuel Khalife qui prend la relève.
Coumba DIA