A quelques semaines de l’élection présidentielle capitale pour la survie de notre démocratie, je me permets d’apporter ma petite contribution pour justifier mon refus de ne pas renouveler le mandat de Monsieur le Président de La République pour des raisons politique, économique et morale.
1. Raison politique :
Tout d’abord, constitutionnellement, WADE ne peut pas être candidat. Les constitutionnalistes sérieux dont le khalife général est l’excellent Guy CARCASSONE ont été unanimes sur ce point. En mars 2007, élu au 1er tour avec un score sans appel et revigoré par cette performance inattendue, WADE déclarait de manière ferme et audible, qu’il avait bloqué la constitution de 2001 à 2 mandats et qu’il entamait son dernier bail à la tête du pays. Il répondait à une question du très talentueux journaliste de RFI BABOUVIER. Il pensait qu’avec le dernier mandat entamé, il pouvait mettre les jalons pouvant aboutir à la consécration du fils biologique prodige. En 5 ans, le rejeton avait la latitude de vassaliser l’administration sénégalaise et faire une opa sur le PDS. La génération du concret (quelle prétention !!!) utilisa le sommet de l’OCI de 2008 comme une rampe de lancement au sommet du pays, devenu sommet de l’EVEREST. Des opportunistes sortis de nulle part se ruaient vers l’immeuble TAMARO. L’ancien courtier de Londres qui n’a jamais voulu de sa nationalité sénégalaise (rappelez vous il a eu sa carte nationale d’identité sénégalais e qu’en 2007) toisait les opposants, écrasait ses adversaires de parti et avait tenté de phagocyter le PDS. Le pater subjuguait par les images de synthèse des projets futuristes disait « je dirai à ta mère que tu as bien travaillé » On dirait un élève du primaire. Interdit de rire !!
Le 23 Mars 2009, le lendemain des dernières élections locales, le réveil fut douloureux avec une gueule de bois sans pareil. Le chantre de la génération du concret fut laminé avec ses parents dans leurs bureaux de vote. Il y avait de l’eau dans le gaz dans le système de lancement. Adieu la Mairie de la Ville de Dakar, balle à terre. Hélas, ce n’était que partie remise. Contre toute attente et cohérence le fils prodige est nommé ministre de la terre, du ciel et finalement du feu. Quel désastre. Que de milliards engloutis pour les caprices du fils, « le meilleur financier » d’Afrique. Rappelez vous Karim a eu le même mémoire de fin de formation à la Sorbonne que sa sœur cadette de 5 ans. Quel nullard.
Sachant que les carottes sont cuites pour le fils dont les faits d’armes et mérites sont chantés par des vautours affamés de prébendes et d’espèces sonnantes et trébuchantes, le Président Wade se dédit malgré son âge de sage. Aux oubliettes, les certitudes de 2007, place au forcing pour 2012. Wade a terminé un cycle politique et a même raté le train de l’histoire. C’est pour rattraper ce retard que dès son accession à la tête du pays, il a construit des monuments comme les Habib BOURGUIBA, Juluis NYERERE, Mao etc. Rien que des œuvres maçonniques.
En 2000, les sénégalais avaient voté contre la racaille du PS et de ses souteneurs: Abdourahim AGNE (l’arrogant qui traitait le PDS de la galerie Lafayette et déformait le nom WADE en prononçant Vade), Djibo KA (l’homme du 14 Mars 2000), Abdoulaye Makhtar DIOIP, Abdourahman SOW, Sada NDIAYE (qui interdisait l’accès de Nguidjilone aux militants du PDS en 2000), Serigne Mbacké NDIAYE (porteur de valise de Mamadou DIOP et de Khalifa SALL en 2000), Aïda MBDODJ (Fantomas), Daouda FAYE, Alioune DIA, Ousmane NGOM, Babacar GAYE, Baïla WANE, Cheikh Tidiane TOURE, Adama SALL ont été vomis par les sénégalais. Et aujourd’hui, le Conseil des Ministres de WADE est à quelques exceptions prés identique à celui de DIOUF. Les gens chassés par la porte sont revenus pas la fenêtre. Quel coup de Jarnac fait au peuple du SOPI qui le 19 Mars au soir chantait et dansait en célébrant une nouvelle indépendance. Aujourd’hui, Me WADE a trahi du SOPI qui avait sué eau et sang afin qu’après 26 ans d’opposition leurs horizons soient dégagées. Dommage
Certes des espaces de liberté ont été gagnés et le paysage médiatique a vu naître une floraison de journaux, de radios et de télévisions. Mais la DIC est banalisée et l’institution judiciaire a été fragilisée.
Monsieur le Président WADE, vous êtes disqualifié pour participer aux prochaines joutes électorales. Comme à la prière, après 2 rakaas, vous devez vous assoir. Sinon, nous dirons soubhana laa.
Politiquement, Me WADE n’a plus les moyens d’imposer ses choix à ses collaborateurs. Il est pris en otage par ces derniers. Le PDS doit avoir un autre candidat pour ne pas être forclos.
Avec la décision de WADE de se présenter et le forcing que tente le PDS, le pays est bloqué économique.
2. Raison économique :
L’année 2011 se termine par une morosité économique indescriptible. Cela se traduit par la suspension des décisions d’investissements à court terme très bénéfique au pays. Beaucoup de projets ficelés et fiancés et prêts à être démarrés sont placés dans les tiroirs. A ce que je sache des projets immobiliers pouvant impacter positivement l’habitat social sont mis en veilleuse en attente de la décision du Conseil Constitutionnel. La candidature de WADE est porteuse de dangers impondérables. L’économie du pays est à la traine.
Avec WADE, tous les projets structurant (routes, pistes de production, ports, ponts, etc.) ont vu leurs prix de réalisation multipliés par 10. Bara TALL a fait les frais de surfacturation supposée. En effet, il lui était reproché d’avoir vendu le km de route à Thiès à 500 millions alors que les chantiers de Karim coûtent 10 milliards le km. Le pont de Saint Louis a connu un avenant de plus de 7 milliards. Normalement ce marché devait être cassé au vu du code des marchés publics. De même les travaux faits au port de Dakar ont subi la même inflation. Le tunnel de Soumbédioune est plus cher que le stade Léopold Sédar SENHOR réévalué. Les villas présidentielles prévues pour le sommet d’ l’OCI de 2008 ne sont jamais sorties de terre malgré le décaissement de 26 milliards prévus pour leur réalisation « Cf. au livre de Abdou Latif COULIBALY Contes et Mécomptes de l’ANOCI » Ce livre retrace des crimes économiques impunis. Rien que pour faire la lumière sur ce scandale de l’ANOCI, je ne voterai pas pour WADE.
En votant pour WADE, je lui donnerai un blanc seing pour la poursuite des scandales ignobles et sans retenue. Même la morale répugne à voter en faveur de WADE.
3. Raison morale
Même si WADE avait réussi à rendre le Sénégal émergent où il y a ni crise économique, la morale voudrait qu’il ne se présente pas. Officiellement WADE a 86 ans Hors TVA. S’il se présente (ce qui est anti constitutionnel) et gagne les élections, il aurait 93 ans à la fin de son mandat. Qui accepterait que son père, à cet âge, continue à travailler ? C’est déshonorant et inacceptable. Dans chaque métier, il ya un âge pour la retraite. SENGHOR est parti à 74 ans. LULA, malgré un taux record de satisfaction de plus de 74% a préféré respecter son engagement moral. WADE a juré de respecter la Constitution du Sénégal et un homme d’honneur ne se dédit point.
WADE a vulgarisé le culte de la médiocrité. Dans un Etat normé, ce sont des capitaines d’industrie, des scientifiques et des hommes reconnus par leurs pairs qui imposent un rythme à la marche du pays. Mais au Sénégal de WADE, ce sont les Farba SENGHOR, Souleymane Ndéné NDIAYE, les assassins de Me SEYE (RTA), les brigands et les voleurs de la République etc. qui sont portés en triomphe. Au lieu de payer des enseignants vacataires leurs maigres émoluments, le régime aux abois préfère donner 50 millions, des voitures et des maisons à des lutteurs déjà bien payés. Aujourd’hui, ce sont des musiciens, des danseurs dévergondés ou des lutteurs aux QI très bas qui sont les références de notre pays. Le pays de Maodo Malick SY (RTA), de Serigne Touba (RTA), de Cheikh Anta DIOP, le savant noir inventeur du carbone 14, du Bourba Djiolof, premier précurseur de l’intégration africaine est tombé très bas avec ce régime en place. Nous marchons par la tête.
Aujourd’hui, WADE a déstructuré le tissu social. Les familles religieuses et les mouvements associatifs sont divisés du fait de l’introduction de l’argent dans leurs milieux. La transhumance est la face la plus hideuse de l’alternance.
En 2000, WADE pouvait faire balayer les rues par toute la population sénégalaise : cadres et ouvriers, hommes de culture ou capitaines d’industries etc. Nous croyions en lui et lui a cru aux battus de 2000. Pour renvoyer tous ces transhumants, je ne voterai pas pour WADE
Monsieur le Président de la République, vous deviez les lois de la nature en voulant vous présenter. A votre âge, votre force physique s’amenuise.
L’avenir du Sénégal dépend très sincèrement de votre conduite
SENGHOR a construit une Nation qu’il a léguée à DIOUF. Diouf a bâti un Etat dont tous les signaux étaient au vert (cf. au livre du Premier Ministre Mamadou Lamine LOUM, Le Sénégal au 1er Avril 2000). Il vous a transmis les rênes de notre cher Sénégal. De grâce, Monsieur le Président de la République, ne mettez pas le feu aux poudres. Nous vous en conjurons. N’entachez votre nom sur les langues de la postérité.
Nous souhaitons que vous ayez la clairvoyance de Nelson MANDELA Madiba et non la cécité de MOUBARAK.
Ndongo NIANG
Militant déçu pas l’alternance