Le coup d’envoi de la 31ème édition de la coupe d’Afrique des nations sera donné le 14 janvier prochain à Libreville au Gabon. Comme lors des précédentes éditions, il se pose encore l’éternel débat entre l’expertise locale face aux «Sorciers blancs». Si en 2015 en Guinée Equatoriale, les techniciens africains n’étaient que trois avec l’’Afrique du Sud (Shakes Mashaba), la RD Congo (Florent Ibenge), la Zambie (Honor Janza), au Gabon, quatre techniciens locaux auront la lourde tâche de démontrer à ceux qui en douteraient encore, que les fédérations africaines ont eu tort de ne pas leur confier les rênes du pouvoir. Il s’agit d’Aliou Cissé (Sénégal), de Florent Ibenge (République démocratique du Congo), de Kalisto Pasuwa (Zimbabwe) et de Baciro Candé (Guinée-Bissau).

Les Fédérations africaines de football ont encore préféré l’expertise étrangère aux techniciens locaux pour décrocher la coupe d’Afrique des nations dont la 31ème édition va se dérouler du 14 janvier au 5 février prochain au Gabon. Sur les 16 équipes nationales engagées dans cette plus prestigieuse compétition de la CAF, seules quatre, sont coachées par des sélectionneurs issus de leur propre pays. Il s’agit d’Aliou Cissé (Sénégal), de Florent Ibenge (République démocratique du Congo), de Kalisto Pasuwa (Zimbabwe) et de Baciro Candé (Guinée-Bissau). Toutes les autres nations, douze (12) au total, ont préféré jeter leur dévolu sur les «Sorciers blancs» dont la plupart d’entre eux sillonnent l’Afrique passant d’une sélection à une sélection.

Baciro Candé, une première avec le Guinée-Bissau

Ainsi, dans la poule A, en plus de la Guinée-Bissau qui honore sa première participation dans une phase finale d’une CAN, le Cameroun quadruple champion d’Afrique a porté son choix sur le technicien belge Hugo Broos pendant que le Burkina Faso a préféré «recycler» le portugais, Paulo Duarte, qui a été limogé par le Gabon. Pays hôte de la compétition, ce dernier pays va contracter à moins de deux mois seulement de la compétition avec l’Espagnol Jose Antonio Camacho. Il remplace le Portugais Jorge Costa, arrivé à la tête des Panthères en 2014, avant d’être remercié pour mauvais résultats mais aussi ses relations jugées «compliqués» avec certains cadres, comme Diidier Ndong.

Aliou Cissé et Kalisto Pasuwa, rendez-vous le 19 janvier

Dans le groupe B, le scénario est plus équilibré. Ici, deux sélections sont entraînées par des africains. Il s’agit du Sénégal avec Aliou Cissé et du Zimbabwe avec Kalisto Pasuwa dont les deux équipes vont s’affronter lors de leur deuxième sortie. Ce sera le 19 janvier 2017 à Franceville. En revanche les deux sélections maghrébines qui composent cette poule ont jeté leur dévolu sur deux Sorciers blancs. Notamment les Aigles du Carthage avec Henryk Kasperczak (Pologne/France), qui a déjà eu à diriger le Mali mais aussi le Sénégal. Quant à l’Algérie, elle a contracté avec le Belge, Georges Leekens (67 ans) le 27 octobre de l’an dernier.

Une sorte de retour à la case de départ. Le Belge, rappelle-t-on avait déjà entraîné les Fennecs qu’ils avaient qualifié à la phase finale de 2004 avant de quitter son poste d’un commun accord avec la Fédération algérienne «pour des raisons familiales». Mais aussi la Tunisie. Il succède au Serbe Milovan Rajevac qui a démissionné après le match nul concédé par l’Algérie face au Cameroun (1-1, le 9 octobre), en qualifications pour la Coupe du monde 2018, à Blida.

GROUPE C : Ibenge contre trois techniciens français

La particularité du groupe C, c’est que toutes les équipes sont coachées par des sélectionneurs francophones. Florent Ibenge (RDC), seul technicien local va faire face à des sélectionneurs français. Il s’agit de Hervé Renard avec le Maroc. Si Renard peine à se frayer un chemin en France, l’Afrique lui sourit. Vainqueur de la CAN 2012 au Gabon avec une inattendue sélection zambienne face à la Côte d’Ivoire dans l’épreuve fatidique des tirs au but, le Français retrouve encore la terre «bénie» du Gabon, quatre années après. Mais un an seulement après son deuxième sacre avec les Eléphants de la Côte d’Ivoire en Guinée Equatoriale.

Son mentor, Claude Le Roy a, lui, fini par «s’abonner» en phase finale de Coupe d’Afrique. Sans conteste, le titre de «Sorcier blanc» lui colle à la peau. Inoxydable, Le Roy va conduire le cinquième pays dans une phase finale, après le Cameroun, la RD Congo, le Congo, le Sénégal et le Ghana. Un record absolu ! Même s’il n’a atteint le nirvana qu’une seule fois avec le sacre des Lions indomptables en 1988 au Maroc. Enfin, c’est Michel Dussuyer ! Un autre technicien français qui connaît l’Afrique pour y avoir bourlingué. Aller et retour avec le Syli national de la Guinée, le Bénin et depuis le 20 juillet, il est porté à la tête de la Côte d’Ivoire.

GROUPE D : Grant, la passe à deux !

Avec Florent Ibenge de la Rd Congo, Avram Grant, va suivre sa deuxième phase finale d’affilée sur le banc du Black Star du Ghana. Ils sont les deux techniciens à être maintenus à leur poste après la CAN de «dépannage» de la Guinée Equatoriale en 2015. Finaliste malheureux devant la Côte d’Ivoire dans une interminable et renversante épreuve fatidique des tirs au but, l’Israélien va tenter, cette fois de tuer le signe indien qui poursuit les Ghanéens.

Mais, il faudra au préalable battre le Serbe Milutin Sredojevic et l’Ouganda. Mais aussi Alain Giresse (France), qui revient au Mali après une excellente troisième place en 2012 au Gabon, même s’il y a le bide avec les Lions du Sénégal en 2015. Toutefois, tous ces trois «Sorciers blancs» devraient faire attention aux Pharaons d’Egypte désormais sous la direction de l’Argentin, Hector Cuper. En revanche, même si ce dernier est reconnu comme étant un entraîneur expérimenté et renommé, il reste un novice en Afrique.

Successeur de Shawky Gharib, l’ancien coach de FC Valence avec deux finales perdues en Ligues des champions 2000 et 2001, n’a eu à coacher qu’une sélection nationale. Il s’agit de Géorgie en 2008-2009.

Ce qui n’a pas empêché la Fédération égyptienne de football (EFA) de jeter son dévolu sur l’Argentin de 59 ans, afin de relancer une équipe nationale égyptienne qui a manqué les trois dernières Coupes d’Afrique des nations (2012, 2013 et 2015), après avoir décroché sept titres continentaux. Un record !

Rappelons qu’en 2012, ils étaient sept techniciens locaux avec notamment Amara Traoré (Sénégal), François Zahoui (Côte d’Ivoire), Mohamed “Mazda” Abdulla (Soudan), Sami Trabelsi (Tunisie), Harouna Doulla (Niger), Lito Vidigal (Angola) et Stan Tshosane (Botswana).
L’Ivoirien François Zahoui va réussir un parcours sans faute sans encaisser le moindre but. Il perdra en finale face au Français Renard.

LISTE DES PAYS ET DES SELECTIONNEURS

GABON : Sélectionneur: Jose Antonio Camacho (Espagne)
BURKINA FASO : Sélectionneur: Paulo Duarte (Portugal)
CAMEROUN : Sélectionneur: Hugo Broos (Belgique)
GUINEE-BISSAU : Sélectionneur: Baciro Candé (Guinée-Bissau)
ALGERIE : Sélectionneur: Georges Leekens (Belgique)
SENEGAL : Sélectionneur: Aliou Cissé (Sénégal)
TUNISIE : Sélectionneur: Henryk Kasperczak (Pologne)
ZIMBABWE : Sélectionneur: Kalisto Pasuwa (Zimbabwe)
GROUPE C : Sélectionneur : Florent Ibenge (RDC)
COTE D’IVOIRE : Sélectionneur: Michel Dussuyer (France)
MAROC : Sélectionneur: Hervé Renard (France)
TOGO : Sélectionneur : Claude Le Roy (France)
EGYPTE : Sélectionneur: Hector Cuper (Argentine)
MALI : Sélectionneur : Alain Giresse (France)
OUGANDA : Sélectionneur: Milutin Sredojevic (Serbie)
GHANA : Sélectionneur : Avram Grant (Israël)

Auteur: Abdoulaye THIAM – Sud Quotidien

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