Dans un peu plus d’un an, les populations de Matam ne seront plus obligées de passer par Saint-Louis pour se rendre dans la onzième capitale du Sénégal. Les travaux pour le dernier tronçon entre Boulal et Ourossogui (96 km) ont repris. La revendication vieille de 60 ans est donc en passe de devenir une réalité.

Après trois années de suspension, les travaux sur l’axe Linguère-Matam ont repris. Les 96 kilomètres qui séparent Boulal à Matam sont confiés à deux entreprises. Le Consortium sénégalais des entreprises (CSE) dirigé par le milliardaire Aliou Sow tout comme celle des marocains, Houar-Sintram-Green Line, sont à pied d’œuvre au grand bonheur des populations qui ont hâte de voir le bout du tunnel. La réalisation de cette route permet d’éviter de passer Saint-Louis. Soit, un contournement de plus de 260 kilomètres pour rallier Dakar.

Déjà les travaux de terrassement ont commencé aussi bien pour le tronçon Ourossogui–Patouki (41 km) avec la société Houar-Sintram-Green Line, qu’au niveau de l’autre tronçon de 55 km reliant Boulol à Patouki avec le CSE.
Le responsable de terrassement de l’entreprise marocaine, Mouhamed Bouchiha, que nous avons rencontré juste après le village de Denthiady, confie à cet effet, qu’après le terrassement, suivront deux autres phases que sont celui de l’assainissement et de la chaussée. Non sans déplorer l’arrêt de trois ans susmentionné. Ces travaux devraient durer 14 mois.

Ils vont coûter 12,7 milliards. Le fonds koweitien a déboursé 8 milliards contre 4,7 milliards de l’Etat du Sénégal, précise Birane Ndiaye, conducteur des travaux, confirmé par Mor Gaye, de l’Ageroute.

Le même mode de financement a été utilisé pour l’autre tronçon (Boulal-Patouki), longue de 55 km. Cette fois, c’est la Banque islamique de développement (BID) qui a déboursé 13 milliards contre 5 milliards de l’Etat de Sénégal.
Du côté des entrepreneurs, on accélère la cadence. Des dunes de terre à perte de vue et les déracinements des arbres (de quoi irriter les écologistes) indiquent le tracé de la future route traversant plusieurs hameaux parmi lesquels, Trawo (déformation des Travaux), Patouki, etc.

Une route qui nécessite aussi des études hydrauliques et topographiques assez pointues. Ce qui a certainement poussé le CSE à faire appel à l’expertise turque. Pendant plusieurs jours, des techniciens de la Turquie sont venus apporter main forte à la société qui a élu domicile à Ranérou.

Une partie du Sénégal ne semble pas souffrir de la sécheresse. En témoigne, son tapis herbacé qui s’étale à perte de vue. Partout, des panneaux affichent, «une zone de faune et de flore réservée».

Plus de 62 ans d’attente, voici qu’enfin la route Linguère-Matam devient une réalité que beaucoup de personnes qui l’ont souvent empruntée à pieds ne verront jamais. C’est en tout cas la plus vieille revendication des Foutankés.
Les plus sceptiques avaient fini par croire que cette route était hantée. Mais, l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade leur a démontré le contraire avant que son fils, Karim, n’éteigne l’espoir pour les besoins de son plan «Takkal».

Avant que les travaux ne soient arrêtés pour satisfaire les exigences du Prince, la société marocaine Houar-Sintram-Green Line avait déjà réalisé le tronçon Linguère-Boulal, longue de 115 km. Sans occulter la bretelle de 5 km pour raccorder Barkédji.

Macky Sall sous pression

Les réalisations de Abdoulaye Wade dans la région de Matam sont encore sur toutes les lèvres. Infrastructures, désenclavement de beaucoup de villages, électrification rurale, éducation des filles sans occulter les collèges et autres lycées de proximité, sont à mettre dans le bilan du Pape du Sopi.

Certains Matamois ne sont pas prêts d’oublier les réalisations du secrétaire général du PDS. «Nous attendons de voir ce que Macky Sall va faire pendant son mandat. C’est le président de tous les Sénégalais, certes. Mais, Matam a été souvent oublié», déclare un conseiller municipal de Ourossogui.

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