Inédit, imprévisible et irresponsable, le régime algérien a accordé sa bénédiction à la diffusion, les 28 et 29 septembre 2017, à la télévision publique locale (ENTV) d’images inédites et très brutales sur la guerre civile qui a marqué au fer rouge le peuple algérien durant les années 1990.
A la recherche de l’émotion chez le public et sur un fond musical morbide, les images diffusées donnent la chair de poule et ouvrent une nouvelle fois les plaies que l’on pensait fermées à jamais.
En effet, comment le peuple algérien pourrait-il oublier les sinistres images diffusées par la télévision publique algérienne dans lesquelles les séquences sont d’une cruauté insupportable : des victimes, parmi lesquelles des enfants, affreusement déchiquetées par les attentats à l’explosif ou odieusement égorgées !
Le régime algérien n’avait pas à ressortir ce dossier classifié pour faire passer sa future politique d’austérité qu’il se prépare à offrir au peuple algérien.
Un chantage à la terreur remis l’ordre du jour par le régime algérien pour anticiper toute explosion sociale, quasi-certaine par l’insoutenable cure d’austérité que le gouvernement Ouhyahia s’apprête à administrer au peuple algérien, et pour empêcher les Algériens de sortir dans les rues.
D’ailleurs, ce 29 septembre 2017 coïncidait avec le 12ème anniversaire de l’adoption par voie de référendum de la » la Charte pour la Paix et la Réconciliation « , initiée par le Président Bouteflika et adoptée le 29 septembre 2005.
Une date anniversaire fortement décriée par les familles des 250.000 victimes tragiques de la sinistre décennie de larmes et de sang, qui attendent toujours la vérité sur ce génocide qui n’a toujours pas livré ses secrets. La fameuse interrogation « On ne sait pas qui tue qui », en vogue à l’époque, n’a toujours pas de réponse, et ce n’est pas demain la veille qu’elle en trouvera. Les hauts galonnés, impliqués dans ces massacres, courent toujours impunément !
Par ce message télévisuel, le régime d’Alger vient de passer des messages clairs au peuple algérien afin de d’éviter la toute proche explosion sociale tels « Si vous sortez dans la rue, on va vous égorger » ou encore « mieux vaut accepter un régime corrompu et moribond, qui a dilapidé les richesses du pays, que de revivre le cauchemar des années 90 ». En somme, « réjouissez-vous de plus dormir la nuit sans la crainte d’être égorgé ». En clair, le régime algérien communique aux Algériens en ordonnant de terroriser la population avec des images choquantes pour faire passer sa future politique d’austérité suite à la chute du prix des hydrocarbures.
Une crise économique de l’Algérie appelée à s’aggraver encore plus, et que le plongeon des cours de pétrole ne saurait à lui seul le justifier. Le régime algérien n’a pas en effet d’autre ressource en dehors des hydrocarbures (98% des exportations et 60% des recettes de l’Etat), or, depuis les années 2000, le régime algérien a dilapidé plus de 1000 milliards de Dollars qui ne furent pas investis dans des secteurs générateurs de richesses, mais dilapidés dans le stockage d’armes et l’achat de la paix sociale.
Il a donc suffit d’un simple recul du prix du pétrole, en 2014, pour voir les caisses de l’Etat fondre comme neige au soleil en raison de la très forte dépendance de l’Algérie aux hydrocarbures.
Tous les indicateurs économiques sont, aujourd’hui, au rouge, et combinés à la vacance institutionnelle (maladie du Président Bouteflika), et constituent autant de facteurs d’inquiétude pour un régime qui, soucieux d’une survie improbable, cherche à conjurer une révolte populaire certaine via le recours au « chantage à la terreur » à l’encontre de son peuple. Un chantage qui a provoqué un tollé général en Algérie, autant dans les médias que sur des réseaux sociaux.
Cette opération de propagande grossière a soulevé l’ire de l’opinion publique et des leaders de l’opposition, qui, tous, s’accordent à affirmer que le régime algérien suit une logique claire, à savoir faire peur, intimider et tétaniser les Algériens. En ces temps d’inquiétude sociale, Il fait passer, également, à travers ce reportage le message suivant : « Si vous voulez le changement, voilà ce qui vous attend ».
L’Algérien est en droit de se poser les questions suivantes : pourquoi diffuser de telles images ? La TV d’Etat a-t-elle voulu frapper fort pour tenter de convaincre l’Algérien qu’il est, comme l’a si bien déclaré Ouyahia, “redevable au Président Bouteflika” ?
Les réponses sont toutes simples. Dix-huit ans après, Bouteflika et son clan, qui ont réussi l’incroyable tour de force de mener un pays riche à la ruine, et sentant monter la grogne populaire, font resurgir les vieux démons du fin fond des archives poussiéreuses de l’ENTV.
Le message est clair et net : « La ruine avec nous ou le sang et l’apocalypse sans nous » semblent annoncer, à travers ce reportage sordide, les yakusas et les truands de ce système occulte. Plus que jamais, ils lient leur sort à celui du pays dans sa totalité.
Il est acquis que la planche à billets va tourner à plein régime en Algérie au point que pour une baguette de pain il faudra se déplacer avec une brouette de dinars algériens.
Les temps s’annoncent très durs pour les Algériens, obligés aujourd’hui de travailler pour gagner leur vie, payer leur soins, envoyer leur enfants à l’école, se nourrir, se loger, payer leur transport en commun et s’offrir quelques jours de vacances.
Quoiqu’il en soit, les responsables algériens ont font preuve d’un savoir faire qui dépasse l’entendement humain en ressortant ce vieux dossier monstrueux.
Fallait-il que les responsables algériens remettent au goût du jour cette triste période pour empêcher le peuple algérien de sortir dans la rue et faire passer sa politique d’austérité ? Ne sommes nous pas dans un cas de figure où les dirigeants algériens pratiquent le « chantage à la terreur » ?
Les réponses à ces questions seront données dans peu de temps.
Farid Mnebhi.
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