Bara Thiam, sauf surprise sera le nouveau président de la Ligue d’Athlétisme de Dakar (LADAK) ce samedi. Après 20 ans au poste, Youssouph Diakhaté a rendu le tablier et aucun candidat ne s’est présenté pour batailler contre Bara Thiam, par ailleurs vice-président de l’AS Douanes. Dans cet entretien avec lerebond.com, il a dévoilé un pan du voile en listant quelques points de son programme ambitieux pour l’athlétisme sénégalais
“Sponsors, programme financier et politique sportive seront notre leitmotiv”
Etes-vous éligible ?
Je suis membre de la ligue de Dakar d’athlétisme, membre du comité directeur sortant. Un nouveau comité directeur a été formé lors de l’assemblée générale du samedi 28 décembre 2013. J’ai eu à occuper des fonctions au niveau de la fédération par le passé comme président de la commission Tombola pendant 4 ans. Ce comité va élire le président de l’ADAK ce samedi. Je suis le vice-président de l’AS Douanes, dirigé par Sara Wali. J’ai commencé par le circuit normal, en étant membre, ensuite responsable des jeunes, des écoles fédérales au sein de notre administration, pour être nommé coordonnateur de la section pour l’ensemble des activités. Pour le moment, je suis le seul candidat au poste de président de la ligue de Dakar.
Votre candidature va passer comme lettre à la poste ?
Je ne peux pas l’affirmer, je préfère attendre l’issue de la réunion du samedi pour donner mon sentiment.
Quelles seront vos ambitions, si vous êtes élu ?
Je ne veux pas dévoiler les stratégies du programme que je veux dérouler. Compte tenu de la situation, je donnerais seulement un aperçu des attentes et des objectifs à atteindre. L’athlétisme n’est pas une discipline à part, elle fait partie du sport sénégalais. Tout le monde sait que le sport local souffre d’un manque criard de moyens, c’est un mal généralisé.
Notre mission première, sera d’aller vers les bailleurs de fonds, de rechercher des sponsors, du soutien. On va dérouler un programme sur le plan financier qui va nous permettre d’atteindre nos objectifs et de dérouler notre politique sportive. La deuxième phase sera de réunir le monde sportif, plus particulièrement la famille de l’athlétisme. Je ne me focaliserais pas sur la jeunesse ou la vieillesse, mais sur la compétence. Il faut que les postes occupés soient gérés par des hommes à la hauteur.
Ce poste de président n’est pas un cadeau empoissonné ?
Le président sortant, Youssou Diakhaté, a fait 20 ans. Il a du mérite et je le félicite au passage car il a laissé des acquis. Il a préféré se retirer quand il a su que je me présentais. Peut-être sait-il que je suis en mesure de le remplacer. Cela a coïncidé avec la volonté de l’assemblée générale de bien vouloir passer à un nouveau tournant. Et pour le moment, je suis le seul candidat (ndlr : l’entretien s’est déroulé le 31 décembre dernier). Il n’est pas dit qu’il n’y aura pas d’autres candidats. J’ai la confiance du comité directeur et j’ai discuté avec toutes les entités, pour leur faire part de mes ambitions, objectifs. S’il n’ya pas de coups bas, je serais président. Mais je ne le pense pas car nous sommes des responsables et nous nous faisons confiance. On s’est concertés et pris la décision d’y aller ensemble. Je n’ai pas ce pressentiment.
Pourquoi ce désert au niveau de la candidature ?
C’est parce que nous sommes un monde restreint. On a une carence en dirigeants car l’athlétisme au Sénégal, c’est du bénévolat d’abord. A la limite même, on se cotise au niveau de notre club. Le sport demande beaucoup de moyens. L’athlétisme est la première discipline olympique et ce qu’elle rapporté au Sénégal, aucune discipline ne lui arrive à la cheville. Donc, on n’a pas besoin de licencier ni d’écarter qui que se soit. Nous sommes dans un monde d’ouvertures et on a besoin des compétences des uns et des autres. Il faut accueillir les anciens comme les jeunes qui peuvent nous apporter un plus. Il faut que ces deux entités, les techniciens et les administratifs jouent bien leur partition. On est pourvu pour la technique, mais il nous manque des administratifs. Que ceux qui veulent militer s’approchent de nous, on est partie prenante.
Mais la Douane est une grande entité…
Oui et cela s’explique par notre politique. On est d’abord un démembrement de l’Etat. La Douane bénéficie du soutien de son administration et ce la n’empêche pas qu’on soit confronté à des difficultés.
Mais en termes sportifs ?
La Douane est championne du Sénégal. Comme l’année dernière.
Que rapporte le poste de président ?
Ce n’est pas l’argent car il n’y en a pas. Il n’y aucun poste où on paye des salaires. C’est le néant. Peut-être c’est le titre et la carte de visite, pour ceux qui en ont besoin. Au contraire, on sort de notre poche.
Vous avez une autre forme de politique financière ?
D’abord on a un bilan qui n’est pas déficitaire car on a dans les caisses près de soixante dix mille (70.000 F CFA). On a dépensé aux environs des 4.000.000 F CFA. Le budget est estimé à 5.000.000 F CFA pendant toute l’année. Il nous est difficile de capter des sponsors. Avec un seul sponsor, on peut fonctionner aisément. On va essayer d’en avoir au moins trois grands sponsors. C’est un budget qui est dérisoire et cela se déteint sur les athlètes. Si on arrive à le multiplier par trois, les athlètes seront dans de bonnes conditions de performance. On a déjà notre cible.
Vous avez des chances de réussir ?
Je ne peux dire que j’aurais l’accord des gens à 100%, mais je peux aller vers eux. J’ai de l’espoir. Je remercie les gens qui ont pris de la hauteur par rapport à l’assemblée générale qui s’est déroulée sans heurts. Je ne pourrais réussir sans l’aide de toute un chacun car si chacun y met du sien, l’athlétisme sénégalais en sortira ragaillardi.
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