Ils font partie des six (6) nouveaux ministres sous l’ère Macky Sall. Mais ils sont moins connus du bataillon que Thérèse Faye Diouf, Modou Diagne Fada et Lat Diop, qui étaient, jusque-là, à la tête de célèbres sociétés nationales. Ce sont Me Antoine Mbengue, Daouda Dia et El Hadj Momar Samb, dont Seneweb tente de vous livrer les profils croisés.
Daouda Dia, la consécration d’un militant de la première heure
Parmi les nouvelles têtes de cette équipe gouvernementale, il y a Daouda Dia. Frère de Harouna Dia, le célèbre milliardaire sénégalais et ami dans l’ombre de Macky Sall qu’il a soutenu pour son accession à la magistrature suprême, en mars 2012. Mais tout comme son grand-frère établi au Burkina Faso, le natif de Wendou Bosséabé, petite bourgade située dans le département de Kanel, est un militant de la première heure. D’ailleurs, il est élu maire de Orkadiéré depuis 2009 sous la bannière de ‘Dékal Ngor’’.
En 2012, il fait son entrée à l’Assemblée nationale après avoir gagné sous la bannière de Benno bokk yaakaar (Bby) aux Législatives de la même année. Une date depuis laquelle il occupe les fonctions de Premier questeur de l’institution parlementaire.
Il a obtenu un baccalauréat scientifique en 1994 au lycée Valdiodio-Ndiaye de Kaolack et un diplôme supérieur de gestion, quatre ans plus tard.
Mais depuis quelques semaines, le courant ne passait plus entre celui qui est réputé calme et sociable dans le ‘’Damga’’ (département de Kanel) et Mamadou Talla, originaire de Sinhthiou Bamambé, par ailleurs coordonnateur régional de Matam du parrainage du candidat Amadou Ba.
Le nouveau ministre de l’Elevage et des Productions animales a même boycotté le lancement des activités, dimanche dernier, à Matam. Ce qui fait que sa nomination est, aujourd’hui, contestée par des jeunes proches du désormais ex-ministre des Collectivités territoriales.
Me Antoine Mbengue, Macky Sall les « honoraires »
L’autre novice et visage inconnu au bataillon, c’est Me Antoine Mbengue. Nouveau ministre des Transports aériens en remplacement de Doudou Kâ, il est avocat de profession. Il est responsable de l’Alliance pour la République (Apr) à Mont Rolland dans le département de Thiès, à 5 km de Tivaouane environ. Victime d’un jeu d’alliances lors des dernières locales, il décide de se présenter sous la bannière dissidente de « Defar sa gox ». L’avocat à la Cour avait fait de l’éducation et de l’agriculture ses thèmes de campagne.
Me Mbengue est également l’une des personnes au front pour former un bouclier autour de Macky Sall, lors de la convocation de ce dernier à la Division des investigations criminelles (Dic) sous le régime libéral. « Quand Abdoulaye Wade avait déclenché la guerre à Macky Sall, c’est lui qui avait lu la déclaration des avocats. C’était à Fann Résidence », a rappelé Georges Nesta Diop, journaliste-chroniqueur à Walf Tv, qui parle de « militant discipliné, très discret et qui s’est battu politiquement ».
Cette nomination est conçue par beaucoup d’observateurs comme des « honoraires » que le chef de l’Etat, Macky Sall, qui termine son mandat dans quelques mois, a « payés » à cet avocat qui a toujours été à son service.
El Hadji Momar Samb, un syndicaliste coopté
Nommé ministre auprès du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, chargé de la Promotion des Droits humains et de la Bonne gouvernance, El Hadji Momar Samb fait partie des membres de l’écurie les moins connus du grand public. Secrétaire général du RTA-S (Rassemblement des travailleurs africains – Sénégal), créé depuis 2011, Samb siège également à la conférence des leaders de Benno bokk yaakaar (Bby).
C’est un syndicaliste rompu, qui s’est, d’ailleurs, fait marquer par son parcours en tant que membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese) avant d’être élu au Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT).
El Hadj Momar Samb est titulaire d’un certificat de maîtrise de Lettres modernes avec la Mention Très Bien, d’un Certificat d’Aptitude à l’Enseignement Moyen depuis 1977 et d’une Licence en Lettres Modernes Françaises en 1976. Il fut Professeur de français dans le moyen et le secondaire de 1977-1993, Permanent de la Fédération de l’Education (Syndicat) chargé de l’administration de 1993 à 2000 et Agent chercheur formateur à l’Institut national d’études et d’actions pour le développement de l’éducation (INEADE/ME) Division Edition manuels, formateur en conception et évaluation des manuels scolaires de 2000-2010.
A rappeler que lors de l’élection présidentielle de 2012, le Rta-S, membre de la coalition Bennoo Siggil Senegaal d’alors, avait porté la candidature de Moustapha Niass, au premier tour, avant de soutenir celle de Macky Sall, au deuxième tour, dans le cadre de Bennoo Bokk Yaakaar.
« Le Président m’a appelé pour m’en parler et je suis un soldat de la République. J’espère pouvoir mériter et réaliser ce que l’on attend de moi en restant constant dans mon engagement », a confié à Dakaractu, le successeur de Mamadou Salif Sow.