Le ranch de Dolly, dans le département de Linguère (nord-est), doit « plus que par le passé » contribuer au développement de l’élevage au Sénégal, conformément au « fort engagement » pris dans cette perspective par le gouvernement sénégalais, a déclaré la ministre de l’Elevage et des Productions animales, Aminata Mbengue Ndiaye.

« Pour redonner au site sa vocation pastorale, le gouvernement a décidé de relancer la gestion du ranch, en concertation avec les parties prenantes », a-t-elle indiqué lors d’un atelier d’échange (9-10 octobre) sur « les modalités de gestion et l’exploitation du Ranch de Dolly », à Dahra.

La ministre de l’Elevage, dont copie du discours a été transmise à l’APS, a assuré du « fort engagement du gouvernement à traduire en acte concret la volonté » que le président Macky Sall « a clairement exprimé quant à la vocation de réserve agro-sylvo pastorale attribuée au Ranch de Dolly, qui doit désormais, plus que par le passé, contribuer au développement de l’élevage de notre pays ».

Elle a énuméré « les réalisations impulsées » par le président Sall, en vue de « replacer le ranch comme élément moteur du développement de notre système d’élevage pastoral », citant notamment l’érection d’un mur de clôture de « 120 km de longueur, 2 m de hauteur, 14 portes et des voies de passage d’eau en cours de finalisation ».

« Au niveau de chaque porte, il est construit un bâtiment de 2 pièces + une salle de séjour et des sanitaires pour le logement du gardien, qui sera prochainement équipé de kit solaire pour son éclairage », a signalé Aminata Mbengue Ndiaye.

La ministre de l’Elevage a également évoqué un « forage à gros débit 230 m3 à l’heure, un château d’eau de 1000 m3 et un réseau d’adduction de 110 km répartis dans les 4 secteurs du Ranch, 7 abreuvoirs, 32 bornes fontaines et 3 potences ont été réalisés ».

S’y ajoutent « l’arrivée d’une ligne haute tension au niveau de la base vie du village de Dolly et au niveau du forage situé à 6 km », ainsi qu’une piste de désenclavement, Guerlé-Dolly-Linguère longue de 130 km à l’actif du PUDC, le Programme d’urgence de développement communautaire.

Il y a en outre selon elle la piste Dolly-Dahra, en passant par Thiargny, longue de 70 km, réalisée dans le cadre du PASALOUMAKAF, un projet d’appui à la sécurité alimentaire.

Le reboisement de 30 km linéaire par du « werek », une espèce d’acacia produisant de la gomme avec 6500 plants, le reboisement des « axes Dolly-Forage, poste de santé-sortie vers Gassane » comptent aussi à l’actif du gouvernement, affirme la ministre.

De même que « la mise en place de parcelles de cultures fourragères qui devraient permettre d’améliorer sensiblement la ration journalière des troupeaux exploités et de booster significativement la production et la productivité du cheptel ».

La ministre de l’Elevage a rappelé que le ranch de Dolly avait servi de réserves de bovins de boucherie pendant 10 ans, d’avril 1969 à mars 1979, date à laquelle fut signée la convention l’affectant à la SODESP, la Société de développement de l’élevage dans la zone sylvo-pastorale.

Le processus de privatisation n’ayant pas abouti, la SODESP a été liquidée en juillet 1999, le ranch et ses dépendances étant alors rattachés au ministère de l’Elevage, lequel l’a classé dans les établissements spéciaux, ce qui lui a permis de disposer d’un budget annuel de fonctionnement, a ajouté la ministre de tutelle.

La suppression de ses crédits à partir de 2010-2011 a par la suite plongé le ranch « dans une situation léthargique sans précédent avec la cessation quasi-totale des activités liées à sa gestion », a ajouté Aminata Mbengue Ndiaye.

Elle a fait observer que la création du ranch de Dolly visait la promotion de de l’élevage de ruminants dans le souci de réguler l’approvisionnement en viande de la ville de Dakar et des autres grands centres urbains du Sénégal.

Le ranch devait également « favoriser la préservation de la diversité biologique dans la zone sylvopastorale », avant de perdre son lustre d’antan « depuis une dizaine d’années », a-t-elle estimé.

Dans le même temps, « le territoire de Dolly était objet de toutes les convoitises, dont celles des grands agriculteurs du front pionnier arachidier et des investisseurs privés. Ce qui fut à l’origine de profondes mésententes, voire même des conflits parfois sanglants entre paysans et pasteurs », a-t-elle dit.

Auteur: aps – APS

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