Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale d’aménagement du territoire du Togo, une mission de la Direction générale de l’Aménagement du Territoire (DGAT) du Togo a effectué un voyage d’études à Dakar du 10 au 14 septembre 2013. Elle a été reçue à l’Agence nationale de l’Aménagement du Territoire.
Conduite par Monsieur KANYI Akuété Sêh, Directeur général de l’Aménagement du territoire, accompagné de Monsieur KOUTOURE Kanfoutin, Planificateur-Aménageur, Chargé d’études, la mission togolaise a effectué, le vendredi 13 septembre, une séance de travail avec des responsables de l’Agence nationale de l’Aménagement du Territoire (ANAT).
Les échanges ont porté sur la politique d’aménagement du territoire du Sénégal ; les documents élaborés dans le cadre de la mise en œuvre de cette politique ; les méthodologies utilisées notamment pour ce qui concerne le Plan national d’Aménagement du Territoire (PNAT) et les difficultés rencontrées et les solutions apportées.
« Si quelqu’un fait quelque chose de bien, il faut aller vers lui », la formule qui est de M. KOUTOURE traduit, en d’autres termes, « l’engagement et la détermination de l’Etat togolais à profiter de l’expérience sénégalaise en matière d’aménagement du territoire ».
Monsieur Youssou NDONG, Directeur des Travaux géographiques et cartographiques, a fait une présentation sur les grands déséquilibres territoriaux du Sénégal, les missions et les stratégies d’intervention de l’ANAT. Sous ce dernier chapitre, il a décliné les sept (7) axes d’orientations prioritaires du plan stratégique en mettant le focus sur la révision du PNAT qui constitue « un axe stratégique majeur ». « Cette révision du PNAT, explique M. NDONG, intègre les enjeux du nouveau paradigme du Développement territorial ». En effet, dès 2004, la Déclaration de politique nationale d’Aménagement du Territoire (DEPONAT) recommandait de s’orienter vers le Développement territorial des territoires en se basant sur la valorisation optimale de leurs ressources.
Seulement créée en 2012 et au stade d’élaboration d’un PNAT, la DGAT du Togo a voulu saisir l’opportunité de sa rencontre avec les autorités de l’ANAT pour avoir une idée sur les délais requis et le coût de l’opération. L’occasion faisant le larron, M. KANYI Akuété Sêh a sollicité et obtenu des informations sur la méthodologie pour la révision du PNAT qui devrait évoluer vers un Plan national d’Aménagement et de Développement territorial (PNADT, instrument de planification spatiale dont le Sénégal veut se doter).
L’élaboration du PNAT devrait prendre au maximum cinq années. Entamée en 1981, elle n’a été bouclée au Sénégal que seize ans plus tard. Selon M. Ousmane SANE, Aménagiste-Démographe à la Direction des études stratégiques, par ailleurs acteur et témoin de cette réforme, ce sont la recherche de financement et les changements institutionnels qui ont rendu difficile la mission.
La mission togolaise s’est aussi particulièrement intéressée au visa de localisation, outil juridique mis en place au Sénégal par décret en 1976 et visant à rationnaliser l’occupation de l’espace. Suivant ses explications, on relève une certaine anarchie dans la manière dont les entreprises sont disposées sur le territoire togolais, avec 95% des industries à Lomé et dans la zone portuaire sous la menace de l’érosion côtière. « Tout le monde veut s’installer (sur la frange côtière) pour faciliter l’ouverture aux autres pays », fait observer M. KOUTOURE.
Compte tenu de sa position sur la côte atlantique et son ouverture sur cinq (5) pays de la sous-région, le Sénégal est tenu à l’exigence de partager certaines ressources communes. Et sous le registre « Partenariat pour l’action territoriale » inscrit dans son plan stratégique, l’ANAT souhaite instaurer un partenariat avec la DGAT du Togo.
Contrairement à l’ANAT sous la tutelle technique du ministère de l’Aménagement du Territoire et des Collectivités locales (MATCL) mais jouissant d’une autonomie de gestion, la DGAT du Togo est rattachée au ministère auprès du Président de la République, chargé de la Planification, du Développement et de l’Aménagement du Territoire.
La Rédaction