Il n’y a pas de doute : l’exploitation des mines de fer de la Falémé aiguise bien des appétits du côté des investisseurs. Pour cause, dans cette interview accordée à Actusen.com, le ministre de l’Industrie et des Mines révèle que quelques semaines après la Table-ronde qui a enregistré la participation d’une trentaine d’entreprises d’origines chinoise, coréenne, française, américaine, sud-africaine et sénégalaise, toutes intéressées par l’exploitation des mines de fer de la Falémé, “sept (07) manifestations d’intérêt ont été enregistrées.

Mieux, souligne Aly Ngouille Ndiaye : “les offres y afférentes sont en train d’être reçues, au fur et à mesure et ; après analyse, elles feront l’objet de discussions approfondies avec les différents les soumissionnaires. A cet effet, une mission de l’Etat du Sénégal est présentement en Afrique du Sud, dans ce sens. Il en sera ainsi avec toutes les autres manifestations d’intérêt.

Toutefois, pour éviter, dans l’avenir, tout soubresaut cauchemardesque, comme ce fut le cas avec les contentieux avec KUMBA RESOURCES ET ARCELOR MITTAL, le ministre se veut formel : “mon viatique se résume à : pas de troisième arbitrage, après ceux avec KUMBA RESOURCES et ARCELOR MITTAL . La page des contentieux judiciaires doit être définitivement tournée et il convient, désormais, de prendre toutes précautions utiles, pour identifier un partenaire suffisamment crédible, avec qui convenir d’engagements clairs et réalistes dans l’intérêt de toutes les parties. C’est le point de départ de tout bon projet”, dit-il. Entretien !

Actusen.com : Vous avez récemment organisé une Table-ronde des partenaires potentiels et acteurs intéressés par l’exploitation des mines de fer de la Falémé. Pouvez-vous revenir sur l’objectif de cette initiative ?

Aly Ngouille Ndiaye : Ce tour de table avait, essentiellement, pour objectif principal la relance du projet des mines de fer de la Falémé . Comme vous le savez, le Gouvernement issu de l’alternance du 25 mars 2012 a trouvé sur place un contentieux judiciaire sur ce dossier, soumis à l’arbitrage du tribunal international. Ce contentieux étant désormais vidé au profit du Sénégal, le moment était venu de reprendre la promotion du projet, car faut-il le rappeler , sa relance figure parmi les 27 projets prioritaires du Plan Sénégal Emergent (PSE).

Le tour de table a regroupé plusieurs partenaires potentiels, techniques et financiers qui s’intéressent, ou bien qui ont eu à manifester un intérêt au développement et à la concrétisation du projet Falémé.

Actusen.com : On sait que le titre est désormais libre et que la Société MIFERSO a été invitée à reprendre la promotion du projet. Mais le Sénégal a-t-il déjà identifié un opérateur et des partenaires disposant des capacités techniques et financières et suffisamment engagés pour la réalisation de chaque composante du projet ?

Aly Ngouille Ndiaye : Tel était l’objectif du tour de table et à l’issue des deux (02) jours de rencontre, des manifestations d’intérêt ont été effectivement enregistrées. Nous avons enregistré la participation d’une trentaine d’entreprises d’origines chinoise, coréenne, française, américaine, sud-africaine et sénégalaise.

Les manifestations d’intérêt devraient être suivies de propositions concrètes et de négociations ultérieurement. Une mission est présentement en Afrique du Sud, dans ce sens. Il en sera ainsi avec toutes les autres manifestations d’intérêt.

Actusen.com : On vous a récemment entendu insister sur la nécessité d’avoir un partenariat sécurisé apte à prévenir des contentieux inutiles. Pouvez-vous expliciter votre pensée ?

Aly Ngouille Ndiaye : Mon viatique se résume à : pas de troisième arbitrage , après ceux avec KUMBA RESOURCES et ARCELOR MITTAL . La page des contentieux judiciaires doit être définitivement tournée et il convient, désormais, de prendre toutes précautions utiles, pour identifier un partenaire suffisamment crédible, avec qui convenir d’engagements clairs et réalistes dans l’intérêt de toutes les parties. C’est le point de départ de tout bon projet .

Actusen.com : Pour pouvoir atteindre une production de 15 à 25 millions de tonnes de minerai marchand par an, le Sénégal compte recourir au partenariat public-privé .Est-ce à dire que le Gouvernement souhaite conclure des contrats avec des projets miniers de la sous-région ?

Aly Ngouille Ndiaye : Le partenariat public-privé n’est pas exclu. Il peut être envisagé pour les infrastructures de transport et d’exportation du minerai marchand. Concernant les infrastructures minières, leur développement incombe à 100% à l’opérateur minier. Un partenariat avec les projets miniers de la sous-région pourrait être envisagé. Cependant je tiens à préciser que nos ressources à elles seules peuvent assurer la rentabilité du projet ?

Actusen.com : On a appris que des investisseurs étrangers sont en train de se bousculer aux portes de MIFERSO, pour la reprise de la Mine. Peut-on avoir une idée du nombre de dossiers déjà enregistrés par l’Etat ?

Aly Ngouille Ndiaye : A l’issue de la table-ronde, sept (07) manifestations d’intérêt ont été enregistrées. Les offres y afférentes sont en train d’être reçues, au fur et à mesure et, après analyse ,elles feront l’objet de discussions approfondies avec les différents les soumissionnaires.

Actusen.com : L’appel d’offre pour cette reprise de la mine se poursuit-il toujours ?

Aly Ngouille Ndiaye : D’ici à la sélection finale, toute autre offre digne d’intérêt enregistré serait examinée.

Actusen.com : Le projet de fer de la Falémé s’articule autour de quatre volets, à savoir le volet minier, ferroviaire, portuaire et sidérurgique. C’est quoi son véritable impact socio-économique ?

Aly Ngouille Ndiaye : Les impacts socio-économiques sont à plusieurs dimensions, puisque, comme vous le savez , il s’agit d’un Projet structurant qui va :

– Contribuer au désenclavement et à l’industrialisation de la zone sud-est du Sénégal.

– Contribuer à l’industrialisation de la zone de Bargny/Diamniadio.

– permettre la création de 20 000 emplois dont 4 000 directs et 16 000 indirects (mine, chemin de fer, port) ; 5000 emplois supplémentaires (unité sidérurgique)

– contribuer de façon substantielle au PIB

Voilà un ensemble d’aspects qui montrent l’intérêt que présente la réalisation ce projet sans compter les bénéfices que les populations de la zone d’accueil en tireront directement dans le cadre de la Responsabilité Sociétale des Entreprises RSE.

Actusen.com : Le Gouvernement se plait souvent à rappeler que le projet est de nature à créer plus de 20 .000 emplois et coûteraune manne financière de 1450 milliards de F CFA. Quel est le deadline que vous vous fixez pour procéder à l’exploitation de la mine ?

Aly Ngouille Ndiaye : Tout sera fonction du délai que prendra le choix définitif d’un Investisseur et la signature des accords subséquents . Cependant, selon le calendrier indicatif du PSE, le lancement de l’exploitation est projeté à partir de 2020 ; ce qui suppose la construction avant cette date de la mine et des infrastructures.

Actusen.com : Le Gouvernement est-il disposé à examiner toute option de montage technique et financier du projet, qui puisse assurer la viabilité du projet dans un cadre de partenariat gagnant-gagnant ?

Aly Ngouille Ndiaye : Oui, l’option, qui sera retenue, sera gagnant-gagnant. Ceci est important, surtout que, désormais, nous disposons d’une bonne connaissance de la mine avec toutes les études réalisées depuis plusieurs années, y compris celles effectuées par KUMBA.

Propos recueillis par Daouda THIAM (Actusen.com)

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