Abdou Karim Diop, Oumar Maham Diallo et Mamadou Seck… Le dénominateur commun à ces trois magistrats est d’avoir prononcé des décisions de justice en défaveur de responsables et militants de Pastef, ces dernières années. Affectés à Tambacounda depuis vendredi dernier lors du Conseil supérieur de la magistrature (Csm), ils ont été «sanctionnés», selon beaucoup d’observateurs, par les nouvelles autorités. «Je crois que le problème est toujours mal posé au Sénégal. Au lieu de voir une punition, moi, je pense que les régions doivent être traitées d’égale dignité. Il faut qu’on évite surtout de stigmatiser des zones. Si l’on en arrive à certains conflits dans beaucoup de régions, c’est parce qu’on a toujours considéré certaines périphéries comme des zones qui n’appartiennent pas à l’État. Je crois que nous devons du respect à la population de Tamba et, de façon générale, à toute la population qui habite les périphéries». Tel est l’avis d’Olivier Boucal, ministre de la Fonction publique et de la Réforme du service public. Il était l’invité du «Grand Jury» de la Rfm. Monsieur Boucal, responsable Pastef à Goudomp (région de Sedhiou), a purgé neuf mois de prison, pour «appel à l’insurrection», avant de recouvrer la liberté en mars 2024. Mais l’inspecteur du Trésor rappelle que le principe, pour les commis de l’État, c’est la rotation. «Vous ne pouvez pas servir dans un poste éternellement. Il faut aller dans toutes les contrées du pays. Affecter un commis de l’État dans une autre région ne signifie pas pour moi une punition. Aborder le problème sous cet angle signifie insulter les populations de Tamba. Est-ce que les Tambacoundois n’ont pas besoin de ces grands magistrats de renom ? Affecter dans cette partie du Sud-Est est une manière de faire bénéficier à des Sénégalais de l’expertise de ces gens-là», analyse-t-il.

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