Devenu l’interlocuteur privilégié de la communauté catholique Sant’Egidio pour le processus devant mener à la paix en Casamance, Salif Sadio, le chef rebelle de la faction la plus radicale du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) est sorti de son mutisme pour la claquer grave. Aux journalistes de l’agence de presse Portuguese News Network (PNN) qui l’ont interrogé mardi 06 janvier dernier sur le limogeage de l’ancien ministre de l’Intérieur de Guinée- Bissau, Botche Cande, Salif Sadio fait dans la provocation et lâche plusieurs bombes. Ce, alors même que la nature des liens entre la rébellion de Casamance et le voisin sud du Sénégal alimente une polémique grave depuis deux mois à Bissau. C’est ainsi que le chef rebelle du MFDC confie à PNN que “certaines autorités politiques haut placées, tout comme des militaires bissauguinéens, sont à la solde du Sénégal”. Un fait qui expliquerait, selon Salif Sadio, les interventions des forces armées bissau-guinéennes contre les indépendantistes casamançais. Des déclarations aux allures de pavés dans la mare boueuse qui entache la cohabitation malicieuse entre le front sud du MFDC et les autorités de Bissau depuis le 22 novembre 2014, suite au clash entre le ministre limogé et des combattants de la faction rebelle de César Atoute Badiate, le rival de Salif Sadio.
Selon le chef rebelle devenu un protégé du dictateur gambien Yahya Jammeh, les personnes qualifiées de “corrompues” ne seraient pas que dans le gouvernement bissauguinéen. mieux expliquer sa pensée à notre confrère Lassana Cassama de l’agence de presse lusophone, Salif Sadio raconte que “les groupes armés de Casamance opérant dans le nord de la Guinée-Bissau sont infestés par la corruption…”, ajoutant qu’ils ont bénéficié de la complicité d’une partie des anciennes autorités bissau-guinéennes. Evincé de ses bases au nord de la Guinée-Bissau dans le Kassolol et à Farim depuis 2006, Salif Sadio tenait là une occasion pour solder ses comptes. Fort de ses révélations, Salif Sadio se positionne en victime et explique que le Sénégal œuvre “pour anéantir son mouvement en Casamance”. Faisant dans le déballage tous azimuts, il indique que “d’autres groupes armés en Casamance sont toujours financés mensuellement par le Sénégal, et sont encore présents en Guinée- Bissau afin de dénigrer l’image du MFDC par de mauvaises actions”. Et la belle reste la der. Salif Sadio révèle que les pratiques corruptives du Sénégal ont toujours été monnaie courante en Guinée Bissau : “Dakar avait corrompu Tagme Na Way, Bubo Na Tchutu et Kumba Yala”, déclare le chef du MFDC qui considère que ce sont de telles pratiques qui prolongent l’effusion de sang en Casamance. Cette sortie casse d’avec l’ambiance réelle sur le terrain. Car, selon nos sources, Salif Sadio est réellement dans une dynamique de décrispation. Le mystère reste donc entier sur ce qui se cache derrière ces propos du chef rebelle. La Gambie ?

Enquête

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