Très souvent le discours sur le Djoloff revêt des nuances pessimistes : Le Djoloff, zone à prendre, zone perdue, zone des ténèbres, zone en danger, zone enclavée. Et que sais-je encore. Pourquoi en est-il ainsi ?
Le calvaire continu de hanter encore aujourd’hui les populations du Djoloff, longtemps laissées à elle-même par les autorités dites politiques du Sénégal.
En quittant Dakar, la capitale pour se rendre dans le département de Linguère c’est un vrai parcours de combattant qui vous attend. Deux voies relient directement Dahra, l’un des plus important centre économique de la zone voir même le plus grand louma du Sénégal. Arrivé à Thiès, il est offert aux transporteurs des cars et voitures sept places d’emprunter deux voies :
1) Diourbel Touba Linguère via Dahra
2) Kébémer Louga Lingère via Dahra
Dans tous les cas le constat est le même pour chacune des pistes empruntées par le conducteur : Et il est amer. Le Djoloff est totalement enclavé, inaccessible.
De Touba à Dahra Djoloff pour une distance de 70 kilomètre les automobilistes empruntent des pistes sablonneuses très cahoteuses. Et cette situation est un scanner de la distance Louga-Dahra long de 85 kilomètre.
Il est clair que dans chacun des cas c’est le client et le conducteur qui en pétrirons. C’est la seule explication que l’on peut donner au fait que nos soit disant représentants ne se rendent dans leur localité qu’en cas de meeting politique ou de funérailles. Moments qu’ils saisissent pour distribuer des miettes de riz et de billets de banque prétextant être des messies au chevet de leur population .On se croirait au Sri-Lanka en plein tremblement de terre ou au Darfour confronté à une guerre civile sans merci.
Que nos représentants nous rendent la monnaie avant que ça ne soit tard.
Il est clair qu’on peut tromper une partie du peuple pour une partie du temps mais jamais tout un peuple pour tout un temps.
Pourtant à les voir ils se pavanent tous dans de luxueux 4×4 entre leurs résidences calmes aux abords de la mer et leurs bureaux climatisés du centre ville. Quelle horrible comparaison ?
Oserons-nous dire sans aucun ambages que ceux-ci sont de véritable sorciers, oui des sorciers parce qu’ils sucent le sang de leurs populations.
Croyant être des adeptes et pratiquants de la real politique loin sans faux, se sont de vrais vampires politiques. Vampires oui, parce que tout ce luxe ils se le payent sur le dos des populations par leurs suffrages qu’ils cessent de les tronqués.
Deux ministres d’état dans le gouvernement de l’alternance trois députés à l’assemblée nationale, deux sénateurs de la république en passant par les avocats, les directeurs généraux et autres représentant de l’administration dans sa plus grande diversité On n’y rencontre aussi des cadres et experts dans tous les domaines évoluant le plus souvent dans le secteur privé.
De ce constat pourtant pas utopique et vrai surgit une question de haute porté : Qu’est ce qui manque au Djoloff ?
Bouna Albouy Ndiaye qui avait lancé sa couronne royale et son manteau de représentant de l’administration coloniale pour se mettre au service exclusif de sa communauté se reposerai t-il en paix ou n’aurait t-il pas une amertume sans égale s’il se rendait compte de la situation et du calvaire que vive la population qu’il a tant défendue. L’oubli est tellement grand que se croyait dans une léthargie sans précédent, on dirait un désert sans eaux ni pâturages.
Boucar Boydo Ka avait défendu corps et âme l’agro-pastoral qui est aujourd’hui considéré par nos autorités politiques comme un parent pauvre. Il est clair que l’homme était un grand visionnaire qui avait nourri beaucoup d’ambitions pour son cher Djoloff. Cet illustre et grand homme avait tout au long de sa vie œuvré pour le bien être du Djoloff-Djoloff.
Quel paradoxe pour cette zone qui a connu l’école française aux ères de l’indépendance et qui se trouve dans l’extrême pauvreté essentiellement liée à son un enclavement qui ne dit pas son nom.
Ces deux grands illustres fils du Djoloff pour ne citer qu’eux, eux qui ont longtemps tenu haut le flambeau du développement et ont porté très loin le nom du Djoloff dans toutes ses diversités pour en faire un terroir très respecté.
Les témoins semblent disparaitre ou dissimilent dans des mains refermées en elles-mêmes l’œuvre de ces grand hommes.
L’adhésion de l’homme dite politicien du Djoloff est basée non sur des convictions et/ou une idéologie politique mais plutôt sur le copinage, ou bien sur une affection parentale.
Faudrait-il pour nous autres rester à la berce en tant que spectateur et être comptable devant l’histoire et les générations à venir.
Chaque génération a une mission soit elle la remplie ou elle la trahie.
En optant une vision claire pour un avenir meilleur, la vision du Djoloff ne sera pas de la dernière génération.
Ce texte est la plainte d’une génération oppressée.
Notre objectif est de provoquer des réflexions sur la situation du Djoloff histoire de trouver une solution.