Au Burkina Faso, le Premier ministre de transition Isaac Zida a affirmé jeudi que le dossier Sankara – le père de la révolution burkinabè, assassiné en 1987 dans des circonstances jamais élucidées – serait « entièrement réouvert », et que le Burkina Faso allait demander au Maroc l’extradition du président déchu Blaise Compaoré.
Pendant une heure et demie jeudi, le Premier ministre de transition, le lieutenant-colonel Isaac Zida, a passé en revue face à la presse nationale toutes les questions relatives aux missions qui attendent son équipe. Sur le plan judiciaire, Isaac Zida reste fidèle à ces premières déclarations : tous les dossiers pendants seront réouverts et ceux qui seront cités dans un dossier répondront devant la justice.
Le Premier ministre burkinabé de transition a tout d’abord affirmé que le dossier Sankara serait « entièrement réouvert ». « La poursuite des présumés coupables va être entreprise, a déclaré Isaac Zida, le dossier sera entièrement réouvert et la justice sera rendue ». « Il en sera de même pour le dossier Norbert Zongo » précise le Premier ministre de transition.
Pour mémoire, Thoma Sankara a été assassiné lors du coup d’Etat qui a porté Blaise Compaoré au pouvoir, le 15 octobre 1987. Il a depuis été impossible, pour des raisons politiques évidentes, d’établir la chaîne de responsabilités dans ce qui s’est passé.
Vers une extradition de Blaise Compaoré ?
Il y a quelques jours, le président de la transition, Michel Kafando, avait déjà annoncé que la tombe présumée du capitaine Sankara dans le cimetière de Dagnoën, à l’est de la capitale, pourrait être ouverte en vue d’effectuer des tests ADN, et en vue de déterminer si c’est bien le corps du père de la révolution qui y repose. Sous Blaise Compaoré, la justice burkinabè s’était toujours déclarée incompétente pour autoriser cette expertise.
Les nouvelles autorités burkinabè demanderont l’extradition de l’ancien président Blaise Compaoré du Maroc où il est exilé, après un bref séjour en Côte d’Ivoire, pour répondre devant la justice, des éventuels faits qui lui seront reprochés. Pour le Premier ministre de transition, Blaise Compaoré est au minimum un personnage central dans ce dossier.
« Si au niveau de la justice, une plainte est déposée contre le président Compaoré, je pense que nous allons demander au Maroc de mettre le président Compaoré à la disposition de la justice burkinabè » prévient le lieutenant-colonel Isaac Zida. Il ne s’agit pour l’instant que d’une simple annonce. Il faut par exemple pour qu’elle se concrétise que la Maroc accepte la demande d’extradition. Le lieutenant-colonel Zida reconnaît d’ailleurs qu’aucun accord de coopération judiciaire n’existe entre les deux pays.
RFI