CONTROVERSES AUTOUR DE L’AFFECTATION D’UN COLONEL À LA PROTECTION CIVILE

Le feu couve à la Brigade nationale des sapeurs-pompiers (Bnsp). Depuis quelque temps en effet, des gradés s’insurgent contre l’affectation d’un des leurs qui, à la faveur d’un arrêté ministériel, se retrouve à la tête de la Direction de la protection civile à titre intérimaire. Une nomination qui déchaîne les passions, mais qui ne semble pas ébranler le principal concerné, qui estime avoir le profil de l’emploi.

L’affectation du Colonel Mamadou Ndoye, officier supérieur à la Brigade nationale des sapeurs-pompiers (Bnsp) à la Direction de la Protection civile, ne plaît pas à tout le monde au sein de la commanderie des soldats du feu.

Dès que l’arrêté portant affectation du Colonel Ndoye signé par le ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo est tombé, nombreux ont été des cadres de la Bnsp à pousser des cris d’orfraie, estimant que cette affectation viole les règles qui régissent le mouvement des officiers supérieurs de l’Armée.

Pour certains gradés de la Bnsp, cette affectation du Colonel Mamadou Ndoye dépasse les «compétences» du ministre de l’Intérieur, parce que devant faire l’objet d’un décret présidentiel.

Nos interlocuteurs disent s’émouvoir de voir le ministre signer l’arrêté sous le timbre du Dage, «sans savoir que les textes qui régissent le règlement militaire ne permettent pas à un administrateur civil (Dage et secrétaire général du ministre) de s’immiscer dans les affaires militaires, jusqu’à affecter un officier supérieur».

En fait, selon nos interlocuteurs, le Colonel Mamadou Ndoye fut le chef de la Chaîne Ressources humaines, depuis 2013, au temps où le général Mouhamadou Moustapha Diawara commandait la Bnsp, avant qu’il n’aille à la retraite au profit du général Kamara en fonction depuis juillet 2013.

Ce qu’on reproche au Colonel Ndoye, c’est d’avoir «fait affecter ses concurrents directs à ce poste, comme le Colonel Adrien Diène à l’Igfa et le Lt-Col. Abdoulaye Ndiaye, qui est sans poste. Il était l’homme fort qui dirigeait les divisions finances, instruction et le personnel.

Il s’est fait nommer Colonel devant ses anciens à l’Enoa, comme Abdoulaye Ndiaye. C’est un trompeur, qui a roulé tout le monde dans la farine, pour se hisser là où il est aujourd’hui».

«Des gens m’ont combattu, jusqu’à ce que je demande à partir»

Mais Ndoye refuse de se laisser abattre sans réagir. Le Quotidien qui l’a rencontré hier, s’est vu soumettre une pile de documents, signés entre autres du Général Pathé Seck, alors ministre de l’Intérieur et d’autres de ses formateurs français, qui ont «magnifié son professionnalisme, son dévouement, sa discipline, etc». Une façon pour lui, de dire qu’il est le prototype même de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.

Au cours de notre entretien hier, le Colonel Ndoye a dit préférer laisser les documents à notre appréciation, sans aucune autre forme de réaction. Il jure, documents à l’appui, qu’il a lui-même demandé à rejoindre la Direction de la Protection civile, dont il occupe la tête actuellement à titre provisoire, le temps qu’il soit officialisé en Conseil des ministres.

Celui qui occupait le poste, faut-il le rappeler, a fait valoir ses droits à la retraite. Pour lui, il est un officier de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, ce qui ne l’empêche pas d’occuper ce poste, fut-il à la faveur d’un arrêté ministériel.

Visiblement surpris des attaques contre lui, il cherchait ses mots et sans le vouloir certainement, il réplique : «C’est mensonger, c’est du n’importe quoi. Des gens m’ont combattu jusqu’à ce que je demande mon affectation.»

Ce qui est sûr, c’est que cette mesure d’affectation met des gradés de la Bnsp dans tous leurs états et certains se disent «déterminés» à combattre «l’injustice» dans les rangs des soldats du feu.

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