Il est d’usage, pour les personnalités d’une certaine trempe aux crépuscules de leur carrière, de publier des mémoires retraçant leur parcours. Des mémoires du Juge Ousmane Camara, a ceux du colonel Abdoul Aziz NDAO, en passant par ceux du président Diouf, ces deux derniers années auront été particulièrement riches en publication au Sénégal.
Sous réserve des enseignements historiques qu’on peut tirer de ces écrits, il se pose la question de leur opportunité tant les informations qui y sont relatées s’apparentent à une campagne de déballage tout azimut. Cela est d’autant plus vrai, que le président Diouf, auréolé par plus d’un, s’est vu depuis la parution de ses mémoires, traité de tous les noms d’oiseaux par des personnes dont l’honorabilité en a subi des coups de sabot pour parler comme le politologue BABACAR Justin N’DIAYE. En conséquence, ce retour brusque, sur la scène médiatique, du président Diouf ne sera pas conséquence sur son honorabilité car des pans entiers de sa gestion peu catholique sont entrain d’être exhumés et mis à nue.
Ce grand homme avec un parcours admirable s’expose ainsi à un procès de son histoire, laquelle histoire était considérée jusqu’ici, par la plus part des personnes de la jeune génération, comme presque parfaite. Par ailleurs, au delà ces constats, il n’est pas superflu de poser la question de savoir si les mémoires ne sont pas aux antipodes du devoir de réserve ou du secret professionnel en sens qu’ils supposent la divulgation d’informations obtenues dans le cadre de l’exercice de ses fonctions?
Quoi qu’il en soit, force est de constater que la publication des mémoires est une manière d’interroger l’histoire, mais surtout de l’écrire en omettant d’y inclure les feuilletons qui nous incriminent. En cela, ce genre littéraire pose un problème de fiabilité et d’opportunité.
Abdoulaye Fall