L’ancien ministre Djibo Leïty Kâ est très remonté contre son ancien mentor, l’ancien président de la République, Abdou Diouf, qui l’a cité dans son livre, à propos d’une altercation qui l’aurait opposé à Moustapha Niasse. Selon lui, tout ce qu’a raconté Diouf est « faux ». Djibo Kâ jure que Jean Collin ne lui a jamais demandé d’insulter Niasse.
Djibo Kâ soutient que ce que le Secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, raconte dans ses Mémoires est faux. Du moins, sur les passages qui le concernent. «Publier des mémoires, c’est un devoir pour tout acteur politique, mais il faut dire la vérité, sans parti pris et sans arrière pensée, sans sentiment, sans opinion biaisée non plus. Tout ce qu’il (Diouf) a dit sur moi est faux. Je n’ai jamais été un collin’s boy. Je n’ai jamais fait partie des cadres du Parti socialiste qui étaient avec lui. Nous avions des rapports de travail. Donc, il était hors de question que j’aie avec lui ce genre de conversation. Abdou Diouf se fout de moi. Collin me respectait beaucoup. Il était un grand travailleur. C’est dommage qu’il ne soit plus de ce monde pour dire que ce que Abdou Diouf raconte n’est pas vrai. Il ne m’a jamais dit d’insulter qui que ce soit. Je ne suis pas manipulable. Collin ne m’a jamais dit d’insulter (Moustapha) Niasse. ( …). Si Collin m’avait demandé ça, je l’aurais giflé. Je suis désolé de le dire, mais Abdou Diouf ne dit pas la vérité. Il m’a fait du tort. Tout ce qu’il raconte est totalement faux, je le jure», réplique le leader de l’Union du renouveau démocratique (Urd) dans un entretien avec l’Obs.
Visiblement en colère, Djibo Kâ pense qu’Abdou Diouf a tronqué l’histoire et s’est gardé d’évoquer certains sujets brulants comme la grève des policiers en avril 1987. «Notre régime a vacillé. Les gendarmes et les policiers étaient face-à-face. Le sang-froid des forces de l’ordre a empêché la guerre civile. C’est tellement grave», raconte-t-il. Aussi, ajoute-t-il, «Abdou Diouf n’a qu’à parler des élections de 1988, nous avons tous reculé. J’en connais des choses. Quand on a tué Me Babacar Sèye, c’est lui qui m’a informé. J’étais aux Affaires étrangères. Dans un pays normal ou Africain classique, il y aurait eu un coup d’Etat. C’était l’impasse. Il n’y avait plus de pouvoir. Il n’a qu’à parler de cela. C’est dégoutant», peste-t-il.