«Ce Sommet nécessite que nous orientions nos efforts ailleurs plutôt que dans l’encadrement de manifestations. Force restera à la loi» – «Sauf cas de tremblement de terre nous tiendrons notre manifestation, comme nous y autorise la Constitution». Ainsi se déclinent les intentions des protagonistes de ce «21 novembre de tous les dangers», qui tient en haleine depuis quelques jours la société sénégalaise. Dans cet inquiétant décor où chaque acteur s’arc-boute sur une position tranchée, refusant de lâcher le moindre lest, il n’est pas besoin d’être rompu en Science politique pour admettre que les ingrédients d’un cocktail social explosif sont réunis, au grand détriment de la démocratie et de la paix civile.

Il ne surprendrait personne que cette situation délétère, qui a pour enjeu l’opportunité de jouissance d’un droit consacré par notre Charte fondamentale, incite la Presse internationale à chambouler son agenda, initialement dédié à la couverture de ce XVe Sommet de la Francophonie – à l’occasion duquel l’ancien chef de l’Etat du Sénégal, M. Abdou Diouf, ci-devant secrétaire général de l’Organisation international de la Francophonie (Oif) passera le témoin, après 12 ans de sacerdoce, à la tête de cette prestigieuse institution, regroupant 77 pays ayant en partage la langue de Molière (mais aussi les Valeurs démocratiques universelles !) 

En effet, par la magie des Ntic et des réseaux sociaux, il est indéniable que les enjeux liés à cette probable confrontation ont déjà le tour du monde. Et les médias occidentaux, si friands de scoop se rapportant aux déboires des anciennes colonies, se feront certainement le plaisir, caméras et sunlights au poing, d’anticiper de quelques jours leur débarquement en terre sénégalaise, pour ne rien rater au «prologue» du 21 novembre prochain. Avec tout ce qu’il est charrie de risques de dérapages et de bavures !

Et il serait naïf de croire que les chefs d’Etat, attendus à Dakar, ne seraient pas légitimement tentés de sursoir à leur présence physique en raison des impondérables sécuritaires, qu’ils sont loin de pouvoir maîtriser. Quitte à décliner au dernier moment, ou à se faire représenter par des fonctionnaires subalternes. D’où un risque réel de dévalorisation de cet important rendez-vous de la Francophonie.

Pour dire que l’Etat sénégalais courre le risque réel d’obtenir l’inverse de l’effet qu’il recherchait, en prenant le parti d’empêcher l’opposition sénégalaise d’user de son droit constitutionnel à la manifestation pacifique.

Jamra & l’Observatoire de Veille et de Défense des Valeurs Culturelles et Religieuses Mbañ Gacce, invitent le Président de la République M. Macky Sall à saisir cette opportunité pour calmer le jeu politique, en permettant à ses interlocuteurs d’user d’un droit reconnu par la Constitution. Il aura ainsi l’heur de faire d’une pierre deux coups : renouer les fils du dialogue avec l’opposition, et rasséréner ses invités de marques, qui ne souhaitent qu’à fouler le sol du «Pays de la Téranga», sans appréhension sécuritaire aucune, afin de pouvoir jouer pleinement leur partition lors de cette rencontre historique de Dakar.

GREVE DE LA FAIM DES SORTANTS DE LA PASTEF

Jamra & l’Observatoire Mbañ Gacce expriment leur inquiétude face à la douloureuse épreuve du désespoir que vivent les grévistes de la faim de la Pastef, dont une dizaine ont déjà été évacués d’urgence au Centre de santé Gaspard Camara. A ces 105 braves diplômés, de la promotion 2012-2013, qui ne réclament que leur recrutement, afin de pour servir dignement leur pays (dont le déficit en enseignants ne fait l’ombre d’un doute), Jamra & Mbañ Gacce formulent le vœu ardent de voir leurs préoccupations vitales prises en charge. Les autorités de la République seraient bien avisées de leur rendre visite, ne fût-ce que pour des raisons humanitaires. Et d’envisager, dans les meilleurs délais, la reprise du dialogue, pour l’examen attentif de leur plateforme, afin que des solutions durables soient mises en œuvre.

C’est le lieu pour Jamra & l’Observatoire Mbañ Gacce de rendre un vibrant hommage à ces acteurs émérites de l’Education, que sont les responsables de la Cosydep (Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’Education publique), qui n’ont ménagé aucun effort, depuis le début de cette douloureuse épreuve, en offrant notamment leurs bons offices pour une sortie de crise honorable.

 

Dakar, le 14 novembre 2014

Imam Massamba Diop

Pour l’Observatoire « Mbañ Gacce »

Et l’Organisation Islamique Jamra

ongjamra@hotmail.com

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