C’est une véritable arnaque qui entoure le projet de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio dont l’inauguration de la 2ème phase (Pikine-Diamniadio) prévue ce 31 juillet 2013 sera suivie demain de l’ouverture.
Ainsi, les passagers seront obligés à payer pour une quarantaine de kilomètres, 1 400 F CFA pour les voitures et taxis (soit environ 2,84 dollars), 800 F CFA pour les motos, 2 000 F CFA pour les «cars rapides» et minibus, 2 700 F pour les autobus et camions.
Le fait bizarre dans ce projet qualifié «d’une grande première en Afrique» par Diène Farba Sarr, directeur général de l’APIX (agence pour la promotion des grands travaux et des investissements, c’est le contribuable sénégalais qui a fiancé les 2/3 du projet, alors que les populations seront obligées de payer au profit d’Eiffage, le concessionnaire français qui va encaisser dans des termes pas du tout définis.
L’Etat du Sénégal a injecté 193,5 milliards F CFA sur les 380,2 milliards du coût de l’infrastructure. Le concessionnaire n’a mis que 61 milliards F CFA.
Le reste du financement est assuré par la banque mondiale (52,5 milliards, l’agence française de développement (40 milliards) et la banque africaine de développement (33,2 milliards).
«L’Etat sénégalais a entièrement financé la phase 1 du projet, c’est-à-dire le tronçon Malick Sy-Patte d’Oie-Pikine), les indemnisations directes nécessaires à la libération des emprises sur tout le tracé et une partie de la subvention pour les travaux de la phase deux (Pikine-Diamniadio). Soit un financement global du budget consolidé d’investissement de 193,5 milliards F CFA», explique même Eiffage, dans une note remise hier soir à la presse, en marge d’une visite des installations de l’autoroute à péage en prélude à l’inauguration.
Interrogés, certains usagers estiment que les tarifs sont très élevés, même si l’ouvrage permet un gain de temps dans Dakar, souvent bouché par de monstres embouteillages. «À ce prix, je ne compte pas prendre l’autoroute à péage, le carburant est cher, si je dois dépenser 2 800 F CFA pour aller au travail et revenir, je préfère prendre mon mal en patience dans les embouteillages», dit Fakhane Diop, cadre dans une entreprise de transit.
«Le tarif des véhicules de transport en commun est élevé, il réduit nos marges bénéficiaires», lance un transporteur.