Après avoir mené il y a quelques semaines une forte offensive contre la gestion du président de la République, Macky Sall, l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck est devenu subitement aphone. Personne ne l’entend plus sur la scène médiatique, malgré les remous qui ont secoué la dernière réunion du Conseil municipal de Thiès avec les heurts entre ses partisans et ceux du mouvement « Geum sa bopp ».
Il serait en France depuis un certain temps. Mais cela ne peut pas constituer un fait pouvant justifier son absence de la scène médiatique. Son parti, Rewmi a des canaux pouvant lui permettre de se prononcer sur l’actualité politique. Il s’agit notamment des communiqués de presse. Ou des sorties de ses lieutenants dans les médias. Le maire de Thiès s’est-il essoufflé ? Se serait-il rendu compte que sa stratégie n’était pas bonne ? A-t-il signé un pacte de non agression avec son allié, Macky Sall ? En tout cas, son autorité est de plus en plus remise en cause dans son fief. Les frondeurs du Conseil municipal fustigent son absence. Pour eux, le maire de Thiès « n’est pas préoccupé par les problèmes des populations ».
Même si son lieutenant, le premier adjoint au maire Yankhoba Diattara tente de résister à l’assaut de Malick Mbaye et des autres protestataires, Idrissa Seck est attendu. Certes il a récemment émis le souhait de ne pas être candidat à sa propre succession, mais il est toujours le maire. En fin politique, il sait que les assauts de ses adversaires peuvent effriter son électorat dans sa ville natale au profit de l’Alliance pour la République (Apr). Car même s’il n’est pas encore membre de l’Apr, Malick Mbaye fait partie des alliés fidèles de Macky Sall. Et le chef de l’Etat ne cracherait visiblement pas sur des déboires des maires de Thiès dans la cité du rail. Surtout que le président de la République a récemment déclaré qu’il considère son allié, Idrissa Seck comme un opposant. Partant de cette appréciation, on voit mal le président Sall siffler la fin de la récréation pour demander à ses « fidèles » d’arrêter les attaques contre la gestion du maire de Thiès. Il va certainement vouloir rendre la pièce de la monnaie à son allié qui avait multiplié les sorties pour se démarquer de la gouvernance prônée par Macky Sall.