Ce vendredi 31 octobre 2014 restera une journée historique au Burkina Faso avec la chute du président Blaise Compaoré et l’annonce de sa démission. La veille, la rue avait mis un terme à son ambition de modification de la Constitution pour pouvoir se maintenir au pouvoir après 27 ans de présidence. Désormais, les tractations se poursuivent pour mettre en place une transition.

13h25: Dans un communiqué officiel, Blaise Comparoré confirme qu'il quitte le pouvoir.

13h16 : L’armée burkinabè annonce la démission du président Compaoré.

13h15 : Toujours sur RFI, le professeur Luc Ibriga, de la société civile, évoque une rumeur qui court à Ouagadougou. Blaise Compaoré serait en fuite vers la ville de Pô dans le sud du pays vers la frontière avec le Ghana.

13h12 : Sams'K le Jah, leader de la société civile et membre du balai citoyen, se déclare sur RFI content de cette « victoire », même s’il ne pourra la fêter que quand un autre président sera élu. « On se méfie des politiciens donc nous restons prudents ».

13h03 : « Il revient au peuple burkinabé de décider de son avenir », affirme l’Union européenne.

12h50 : Le président français, François Hollande se dit certain que Blaise Compaoré « prendra la bonne décision » pour parvenir à l'apaisement.

12h45 : Le correspondant de RFI sur place, Yaya Boudani nous confirme la déclaration du lieutenant-colonel Zida stipulant que Blaise Compaoré n'était plus au pouvoir au Burkina Faso. Il nous informe aussi que les tractations sont en cours pour savoir qui va diriger cette transition. Les manifestants ne veulent pas d’un militaire ni d’un proche de Blaise Compaoré et la candidature de l’actuel chef d’état-major a déjà été rejetée.

12h39 : Selon l’AFP, un représentant de l’armée a déclaré à la foule que « Compaoré n’est plus au pouvoir ».

12h35 : Selon l’envoyé spécial à Ouagadougou de RFI, Frédéric Garat une sonorisation est en train d’être installée place de la Nation. Signe d’une annonce importante imminente. Il y a quelques minutes le porte-parole de l’armée a déclaré aux journalistes que discours prononcé hier, jeudi, par le président Compaoré avait été rejeté par l’ensemble de la population et que de ce fait, il devait en tirer « toutes les conséquences ».

12h05 : Le député de l’opposition Sosso Adama qui se trouve actuellement parmi les manifestants place de la Nation confie à RFI sa déception après l’annonce de l’armée : « Cela ne nous convient pas du tout. La transition ne peut pas se faire sans les partis d’opposition. Nous avons lancé un appel à toute la nation du Burkina pour se rendre à la capitale et aux militaires, aux policiers, aux gendarmes à sortir pour s’associer au peuple, car le combat final est proche ».

11h45 : La foule est de plus en plus nombreuse place de la Nation à Ouagadougou.

11h05 : Place de la Nation à Ouagadougou, le correspondant de RFI Yaya Boudani témoigne de la foule sur place. La mobilisation ne faiblit pas, selon lui, avec une foule déterminée à atteindre ses objectifs et engagée à marcher vers le palais présidentiel.

11h00 : En direct sur l’antenne de RFI, l’envoyé spécial à Ouagadougou, Frédéric Garat nous relate quasiment en direct la déclaration que l’armée vient de faire devant siège de l’état-major : « Le général Traoré, l’actuel chef d’état-major, s’engage à accompagner le processus de transition démocratique » espéré par les partis d’opposition et par la société civile. L’armée s’associe donc aux manifestants pour garantir cette transition qui devrait conduire à de nouvelles élections très prochainement. Une annonce accueillie par une exclamation devant le siège de l’état-major. « C’est un moment important qui se joue maintenant, explique Frédéric Garat. L’interrogation maintenant c’est de savoir ce qu’il va advenir du président Blaise Compaorè ? »

10h55 : Roch Marc Kaboré, ancien soutien de Blaise Compaoré passé dans l’opposition, est présent sur la place de la Nation. Interrogé par une radio burkinabè il déclare que « le Burkina n’est plus géré » et la transition doit être décidé entre les politiques et la société civile « après la démission du président Compaoré ».

10h40 : Les manifestants se regroupent place de la Nation à Ouagadougou. Ils ont été rejoints par les leaders de la société civile. Une déclaration prochaine de l’état-major des armées est attendue.

10h30 : L’opposition burkinabè demande le départ « sans condition » du président Compaoré.

10h15 : Selon la radio burkinabè, Omega FM, des rassemblements ont lieu dans plusieurs villes du pays, dont la capitale Ouagadougou et Bobo Dioulasso.

09h55 : Une foule compacte est massée actuellement devant l’état-major général de l'armée à Ouagadougou.

09h50 : Dans une déclaration lue en direct à la radio, l’opposition burkinabè appelle le peuple à maintenir la pression en continuant à occuper l’espace public.

09h44 : La France prône l’apaisement au Burkina Faso. Lors d’un déplacement dans l’ouest de la France, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius a déclaré que la France n’avait pas « à faire ou à défaire un gouvernement. Ce que nous souhaitons, c'est que nos ressortissants soient protégés et que l'on aille vers l'apaisement ».

09h05 : Frédéric Garat, l’envoyé spécial de RFI au Burkina Faso, se trouve actuellement devant les locaux du CFOP, la coalition de l’opposition. Après les propos du président Compaoré jeudi soir à la télévision, les leaders de l’opposition doivent tenir d’ici une heure une conférence de presse.

09h00 : En direct sur RFI, Frédéric Garat, l’envoyé spécial à Ouagadougou témoigne d’un retour relatif à la normale dans la capitale burkinabè : « Dans les rues, les gens et les véhiculent circulent de nouveau. Les rues ont été en partie nettoyées après les violences d’hier. Et signe de ce calme ambiant, l’avion d’Air France s’apprête à décoller de l’aéroport qui avait fermé dans la journée de jeudi ».

08h55 : Autre témoignage d’auditeur dans l’émission Appel sur l’actualité. Moussa, qui se trouve à Ouagadougou, parle d’une « révolution inachevée ». « On s’est couché avec une déclaration du président qui pour nous n’était plus le président après la journée de jeudi et ce matin, nous n’avons aucune déclaration de l’armée ».

08h45 : Salif un auditeur de Juan Gomez sur l’antenne de RFI déclare être en train de rejoindre les manifestants à Bobo Dioulasso. Pour lui, « la jeunesse est en mouvement. Blaise doit partir, il n’y a plus de négociations ».

08h32 : Les manifestants restent sur le qui-vive et à Ouagadougou la plupart s'apprêtent à manifester de nouveau ce vendredi, comme l'affirme Gabriel Kombo. Il est journaliste indépendant, militant de l'opposition et selon lui, tous souhaitent le départ de Blaise Compaoré : « Ce matin, le mot d’ordre a été lancé pour que les manifestants se rendent place de la révolution à Ouagadougou pour maintenir la pression. Il faut récupérer notre révolution qui est en train de nous être volée. La journée risque d’être encore mouvementée. Et un peu partout sur le territoire national, les jeunes appellent à revenir sur les places publiques pour continuer les manifestations ».

08h25 : La situation au Burkina Faso continue d’alimenter les réseaux sociaux et notamment Twitter où le Hastag #lwili est utilisé par les manifestants. Lwili qui signifie oiseau en Mooré, une langue burkinabè, et qui se réfère à l’oiseau représenté sur le pagne traditionnel Lwili Pendeè du peuple Mossi (l’ethnie majoritaire dans le pays).

08h15 : Sur RFI, un auditeur de l’émission Appel sur l’actualité de Juan Gomez, Hilaire explique se trouver place de la Nation à Ouagadougou et fait part de l’arrivée récente du général Kouamé Lougué parmi les manifestants déjà présents.

7h55 : Sur RFI, Jonas Appolinaire Kaboré, journaliste correspondant du journal l’Observateur Paalga à Bobo Dioulasso revient sur la journée d’hier et sur la colère des habitants qui s’est rapidement tournée vers les membres du parti au pouvoir, le CDP : « Ils font profil bas et ont presque disparu de la circulation. Surtout qu’à Bobo, les gens n’étaient pas en bon terme avec les proches du pouvoir. Il y avait une vraie crise de confiance. C’est pour cela que la plupart des maires d’arrondissement ont vu leur maison incendiée ». Ce matin, dans la deuxième ville du pays, le calme est revenu comme nous le confirme Jonas Appolinaire Kaboré : « L’ambiance est calme ce vendredi matin à Bobo Dioulasso. D’ici quelques heures, les gens vont se retrouver pour de nouvelles manifestations. Mais pour l’instant, la ville n’est pas encore quadrillée par les forces de sécurité comme hier ».

7h50: Pour Cherif Moumina Sy, éditorialiste et directeur de publication, « c'est à Blaise Compaoré d'offrir une porte de sortie à son peuple et non l'inverse ! ».

7h30: Notre correspondant Yaya Boudani, en direct de Ouagadougou, affirme que tous les manifestants rencontrés dans la soirée d’hier sont déboussolés par les dernières déclarations, toutes deux confuses. La déclaration du chef d’état-major n’est pas fiable et celle du président Compaoré n’est pas claire.

7h20: « La Françafrique, c'est terminé. On ne doit pas dire à untel ou untel de partir », déclare François Loncle sur notre antenne. Le député de l'Eure, président du groupe d’amitié France-Burkina Faso à l’Assemblée nationale et membre de la commission des Affaires étrangères appelle à une médiation africaine, par le biais de l'UA ou de la Cédéao.

La mise en garde de François Hollande

La France, dont des membres des forces spéciales sont stationnés sur le sol du Burkina, et les Etats-Unis, ont critiqué le projet de réforme constitutionnelle tout en invitant toutes les parties à la retenue. Des représentants de l'ambassade de France ont rencontré jeudi des représentants de l'opposition. Dans une lettre adressée début octobre à Blaise Compaoré, le président français François Hollande avait déjà proposé à son homologue le soutien de la France pour lui trouver un poste au sein d'une institution internationale.

Dans ce courrier datant de plus de 15 jours, François Hollande mettait en garde son homologue burkinabè contre « les risques d'un changement non consensuel de Constitution ». Il ajoutait que Blaise Compaoré pourrait même « compter sur la France pour (le) soutenir, (s'il) souhait(ait) mettre (son) expérience et (ses) talents à la disposition de la communauté internationale ».

En clair, il proposait son aide pour trouver une porte de sortie digne pour le président, avant qu'il ne s'entête à forcer son maintien au pouvoir à Ouagadougou.

Ouverte par un amical « Cher Blaise » ajouté à la main, ce courrier de François Hollande se conclut par « bien à toi », mais se veut clair et déterminé sur la voix d'une issue « en faveur de la paix », remerciant dans un premier temps Blaise Compaoré, médiateur dans plusieurs crises en Afrique de l'ouest, de son engagement en faveur de la stabilité du Mali.

Blaise Compaoré s'estimait apparemment « trop jeune pour ce genre » de poste : il avait en tout cas précisé cet été dans un entretien à l'hebdomadaire Jeune Afrique : « Je n'ai pas envie d'assister à l'effondrement de mon pays pendant que je me repose ou parcours le monde. »

6h45: « Nous nous réveillons aujourd'hui avec une situation de confusion totale », affirme sur RFI Ablassé Ouédraogo, député d'opposition.

6h35:  « Blaise Compaoré n’a plus aucun légitimité » pour diriger le pays, déclare de son côté Luc Ibriga, président du Forum des citoyens et citoyennes pour l’alternance et porte-parole du Front de résistance citoyenne qui regroupe 26 organisations de la société civile.

6h00: Le jour se lève sur la capitale burkinabè. Les principales villes du pays s'attendent à une nouvelle journée agitée ce vendredi 31 octobre, témoigne l'un des correspondants de RFI dans le pays.

La nuit a été calme, hormis quelques détonations et tirs entendus dans certains quartiers. Les manifestants sont rentrés chez eux, après cette journée très mouvementée. Il faut s’attendre à de nouveaux rassemblements ce vendredi, après la déclaration du chef d’état-major général des armées et celle du président Blaise Compaoré, les leaders des jeunes manifestants ne sont pas satisfaits des propositions.

Pour eux, si un militaire doit gérer la transition, il ne doit pas être infidèle au président Blaise Compaoré. Ils sont également contre l’idée d’un couvre-feu, car ils estiment que le combat qu’ils mènent a pour objectif d’avoir plus de liberté. Pendant une partie de la nuit, certains jeunes ont circulé, malgré le contrôle effectué par la police, la gendarmerie et les éléments de la sécurité présidentielle.

En tout cas, les opposants ont déjà demandé à leurs militants de maintenir la pression, car ce qu’ils souhaitent c’est le départ pur et simple du président Blaise Compaoré, contrairement au contenu du discours de celui-ci, qui entend entamer le dialogue pour mettre en place une période de transition à l’issue de laquelle il remettra le pouvoir au président démocratiquement élu.

Le soleil est en train de se lever sur Ouagadougou, et les populations se lèvent aussi. Il faut donc s’attendre à une journée de vendredi aussi mouvementée.

■ Extraits de la déclaration de Blaise Compaoré à la télévision : « J’ai entendu le message, je l’ai compris et pris la juste mesure des fortes aspirations de changement. Je reste disponible à ouvrir avec vous des pourparlers pour une période de transition à l’issue de laquelle je transmettrai le pouvoir au président démocratiquement élu. En vue du rétablissement de ce dialogue, j’ai décidé de retirer le projet de loi contesté et de procéder à son annulation. (…) Pour permettre à chacune des parties, l’opposition politique, la société civile et la majorité de renouer le fil du dialogue dans la sérénité, je décide ce qui suit : le gouvernement est dissous ; à compter de ce jour, 30 octobre, je déclare annulé l’état de siège sur toute l’étendue du territoire national. » Le texte complet est disponible ici.

L'opposition burkinabè déterminée mais méfiante

Le départ de Blaise Compaoré est un préalable. Et c'est non négociable. Voilà le leitmotiv de l'opposition. Le discours du chef de l'Etat burkinabè et sa proposition d'une période de transition au terme de laquelle il remettrait le pouvoir n'ont pas convaincu. Proposition « ridicule », disent certains quand d'autres y voient une ruse pour tenter, encore et toujours, de se maintenir au pouvoir.

Hier soir d'ailleurs, les manifestants n'avaient pas quitté les rues de la capitale bravant le couvre-feu nocturne décrété quelques heures plus tôt par l'armée. « Il n'est plus question que l'on recule. Si le président refuse de partir nous donnerons d'autres mots d'ordre qui l'y obligeront », avait prévenu dans l'après-midi le député d'opposition Adama Sosso.

Détermination donc et méfiance aussi. Vis-à-vis de l'armée. Car que penser de la déclaration du chef d'état-major, le général Traoré, qui annonçait lui aussi quelques heures plus tôt une transition ; mais sans préciser par qui elle serait dirigée. S'agit-il d'un coup d'Etat militaire comme l'affirme, Bénéwendé Sankara, l'un des leaders de l'opposition ? Beaucoup en tout cas se sentent frustrés, tout en refusant de baisser les bras, convaincus que ce qu'ils qualifient de « cacophonie » est avant tout la preuve de la faiblesse du pouvoir.

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