Au lendemain de la deuxième alternance qui a vu les sénégalais porter triomphalement MACKY SALL au promontoire de notre exécutif, beaucoup de noms avaient été agités dans le choix de la personnalité la plus capée pour conduire les politiques de rupture que les sénégalais, dans leur grande majorité, appelaient de leurs vœux.Echaudés sans doute par les chefs de gouvernement qui se sont succédés dans les régimes précédents,plus préoccupés à exécuter des agendas de politique politicienne qu’à prendre à bras le corps les véritables problématiques qui taraudaient déjà de façon lancinante leurs quotidiens depuis l’aube de notre indépendance.Ainsi, ils ont apporté tous quasiment leur bénédiction sur le choix d’une figure emblématique dans l’environnement trop déjà controversé de notre société civile nommée Abdoul Mbaye.
Ce nom d’apparence banale comme tous les autres, présentait un double intérêt qui, qu’on le veuille ou pas , forçait inévitablement le respect et suscitait automatiquement la considération.
Le premier intérêt qui est sans doute le plus essentiel ,dans une république ,est que Monsieur Mbaye passe pour le manager et le gestionnaire le plus attitré de notre pays en matière de redressement et de gestion vertueux des établissements bancaires qui en termes de gouvernance et de bonne tenue des comptes, ont souvent été servis en exemple de ce qu’il ne faut surtout pas faire pour développer un pays.L’ancienne banque Sénégalaise de Développement( BNDS ) est l’exemple typique de fiasco symbolisant la catastrophe qui a été sans doute été un facteur déterminant dans l’état de délabrement où se trouve présentement notre économie nationale.Peut être que l’impuissance de notre système bancaire à financer efficacement les différents secteurs de notre développement vient même de là.
Le second « intérêt » très subsidiaire et approximatif en république,est qu’il est le fils du juge Kébé Mbaye dont la seule évocation du nom fait affleurer dans nos mémoires ,le discours inaugural et surtout magistral avec lequel il avait tenu en haleine toute une communauté universitaire sur une thématique aussi actuelle et
interpellative que l’éthique.Surtout dans un pays souvent épinglé dans les rapports de nos ptf comme étant systématiquement « corruptiongéne ». En matière de gouvernance vertueuse et démocratique, document ne peut être plus valide que ce discours en termes de référentiel.
Evidemment, les spécialistes en communication savent avec profondeur que la communication surtout sur un concept aussi spéculatif et volatil que l’éthique peut comporter en soi beaucoup debiais cognitifs en ce qu’il peut être à la fois théâtral et totalement mythique pour ainsi dire.
Mais pour une fois peut être, il a été unanimement reconnu que le rhétoricien s’enchâssait parfaitement dans la matrice de son sujet , et les exemples le prouvant font légion aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos frontières.
Sous ce rapport, nombreux étaient les sénégalais qui se faisaient sien l’adage selon lequel, « tel père, tel fils », justifiant amplement leur confiance pour ce garçon, qui serait ainsi, éthiquement et moralement bien né et surtout bien élevé.
Etant sportif comme lui et très grand adepte du ballon rond, je sais d’expérience qu’on ne juge pas les qualités d’un footballeur sur la base seule de son élégance physique ou par le simple caractère magique de ses jongles endiablés, mais de préférence en situation dans un terrain, dans une posture ballon au pied pour mettre en exergue ses qualités intrinsèques.
Transposition faite sur le terrain de l’exercice gouvernemental, l’actuel premier Ministre peine à justifier les multiples bonnes présomptions que nombre de nos compatriotes étaient en droit d’avoir sur sa modeste personne.Le fait qu’il soit de façon fréquente cité dans des cas de contentieux bancaires contre des citoyens ordinaires qu’il est censé défendre et protéger de par sa posture et stature de Chef de gouvernement,payé,nourri et blanchi par justement les contributions fiscales de ces derniers,laisse répandre ça et là un parfum de gêne et plus grave même de conflit cynique d’intérêt à propos duquel son Chef en titre avait déjà donné sa position docte.Si l’on y ajoute les suspicions insistantes sur le rôle réel ou supposé qu’il aurait pu jouer dans ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire Habré ,objet des polémiques les plus vives aujourd’hui partout dans le continent et même au-delà ,je suis tenté de dire que la coupe est pleine pour l’image de notre pays à l’extérieur . Image à nouveau mise en berne, après son rayonnement consécutif à la visite de Obama, à propos de l’affaire des candidatures au comité international olympique (CIO).
Disons le sans faux fuyants et de manière nette, le cocktail de décrédibilisation et de disqualification de sa personne pour diriger un gouvernement qui a choisi la rupture comme axe fondamental de gouvernance est presque au bord de l’explosion.
Sur le registre des capacités et compétences, seul son mentor est habilité à le juger et à l’apprécier sur la base des indicateurs qu’il lui a déclinés et devant guider son exécution de la politique de la nation.Mais les récentes mises au point adressées par le Président appelant à donner un coup d’accélérateur au rythme d’avancement de certains programmes et projets dans les secteurs en priorité de l’agriculture et de la santé peuvent valablement être interprétées là aussi comme une insuffisance et une insatisfaction jouant en sa défaveur .
A la lumière de tous ces opus dans le répertoire sombre du premier de nos serviteurs normalement et moralement dans le mécanisme gouvernemental, met les citoyens dans une posture d’émettre une interpellation citoyenne à l’endroit de son mentor institutionnel pour l’inviter à changer de capitaine d’équipe.Car la course pour le progrès économique et social de notre pays est si essentielle que les sénégalais ne peuvent plus s’accommoder d’un Premier Ministre qui au lieu de se préoccuper à booster notre compétitivité , travaille à faire progresser notre pays par métastase. C’est d’autant plus impérieux et nécessaire que le Sénégal souvent donné en exemple pour la qualité de ses ressources humaines, ne connaît de disette ni de femmes ni d’hommes aptes à reprendre le contrôle du gouvernail pour mener notre navire à bon port.