Plusieurs femmes ont participé à une marche spontanée organisée par la coordination des femmes de partis politiques et d’organisation de la société civile, dans l’après-midi du 27 octobre 2014 à Ouagadougou. Spatules en main, elles ont protesté contre la révision de l’article 37 de la Constitution.
La spatule. C’est avec cet ustensile de cuisine lourd de sens et de symbolique que des femmes ont marché, à Ouagadougou, de la Maison du peuple au Rond-Point des Nations Unies, sur l’Avenue de la Nation, pour protester contre le projet de révision de la constitution au Burkina.
Avec Saran Sérémé du PDC (qui était munie d’une gigantesque spatule), et des responsables d’associations à leur tête, elles ont battu le macadam jusqu’au rond-point des Nations-Unies où le message des femmes a été distillé.
« Nous rejetons avec force toute idée d’unique fils prodige sans qui notre nation sombrerait. Tous nos enfants ont en eux la capacité et la compétence de sortir notre pays des affres qui l’embrigadent », a déclaré Saran Sérémé.
La manifestation s’est passée pacifiquement et a eu le soutien des hommes et des riverains du trajet de la marche, qui lançaient « on vous soutient, on est avec vous ».
Mais quelques heures plus tôt, la marche n’était pas annoncée pour se dérouler sous de bons auspices. En effet, quelques heures avant le début de la manifestation, le maire de la ville de Ouagadougou, Marin Casimir Ilboudo, avait informé que la marche n’était pas autorisée et qu’elle est donc interdite.
Lors du meeting qui a précédé la marche à la Maison du Peuple, l’une des manifestantes, brandissant sa spatule, a déclaré : « Casimir, si tu es garçon, viens devant moi ! Je vais te… », accompagné de mouvements expressifs de la spatule.
Un dispositif léger a été mis en place par la Compagnie républicaine de sécurité pour barrer la route aux manifestantes.
Mais les policiers ont été vite débordés par les manifestantes qui ont bouclé leur trajet sous leur regard. A noter que Zéphirin Diabré, le Chef de file de l’opposition politique, de même que Ablassé Ouédraogo, président du Faso Autrement, ont apporté leur soutien aux femmes, qui les ont applaudis abondamment.
Rendez-vous a été pris pour le lendemain 28 octobre pour la marche organisée par l’opposition contre la révision de la Constitution.
Abdou ZOURE avec Reveline SOME et Stella NANA
Burkina 24